Le massacre commis en 2015 par les shebab somaliens, liés à al-Qaïda, à l’université kényane de Garissa, à la veille du congé pascal, fit 148 morts, dont 142 étudiants. Et cela, dans une relative indifférence.
Très vite, les autorités kényanes accusèrent un certain Mohamed Mohamud Ali d’être le « cerveau » de ce carnage. Issu d’une famille du puissant clan somali Ogaden, cet ancien enseignant s’était installé à Garissa, avant de se radicaliser et de rejoindre l’Union des tribunaux islamiques en Somalie, puis les milices shebab, dont il deviendra l’une des figures en incarnant la ligne dure de ce mouvement jihadiste.
Mais, d’après Abdirashid Janan, le ministre de la Sécurité de l’Etat somalien du Jubaland, Mohamed Mohamud Ali ne planifiera plus d’attaques au Kénya : il a en effet été tué dans la nuit du 31 mai au 1er juin lors d’une opération menée par les forces spéciales somaliennes.
« Seize hommes armés, dont quatre hauts commandants parmi lesquels Mohamed Mohamud Ali (…) ont été tués par des commandos somaliens et les forces spéciales du Jubaland », a en effet annoncé le ministre, lors d’une conférence de presse donnée à Kismayo.
Ce n’est pas la première fois que ce chef des Shebab est donné pour mort. En juillet 2015, Nairobi, qui venait de mettre sa tête à prix pour 200.000 euros, affirmé qu’il avait été tué lors d’un raid mené par un drone américain, avant de se rétracter.
Aussi, l’armée kényane se veut prudente avant de confirmer la mort de Mohamed Mohamud Ali. « Les faits se sont produits dans une zone qui n’est pas sous notre contrôle, mais placée sous la responsabilité des troupes éthiopiennes déployées dans le cadre de la force de l’Union africaine en Somalie [AMISOM]« , a expliqué son porte-parole.
Le même jour, le Pentagone a indiqué avoir effectué une frappe aérienne contre Abdulallahi Haji Da’ud, un autre chef militaire shebab connu pour avoir coordonné des attaques en Somalie, au Kenya et en Ouganda. Ce dernier est « présumé mort ».
Cette frappe, qui a eu lieu le 27 mai, dans centre de la Somalie, devrait « permettre de perturber les projets d’attaque à court terme », et sauver « de nombreuses vies innocentes », a commenté Peter Cook, un porte-parole du Pentagone.
Sauf que, le jour même de ces deux annonces, les shebab ont revendiqué un attentat contre l’hôtel Ambassador de Mogadiscio. L’attaque, qui a pris fin ce 2 juin au matin, a fait au moins 20 tués et une soixantaine de blessés.