Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 25 mars 2016

Les forces armées nigérianes ont libèrées 829 otages de Boko Haram


Les troupes nigérianes ont libéré 829 otages retenus par le groupe islamiste Boko Haram, après avoir délogé les insurgés de plusieurs villages du nord-est instable du pays, a annoncé l'armée jeudi.

«Nos courageuses troupes ont nettoyé la zone de Kala Balge des derniers terroristes de Boko Haram qui y hibernaient» jeudi, a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'armée Sani Usman. Selon lui, les soldats ont «tué 22 terroristes et nettoyé des poches de terroristes à Wumbi, Tunish, Tilem et Malawaji. Les autres localités sont Makaudari, Daima, Buduli, Sadigumo, Jiwe, Sidigeri et les villages de Kala».

«Les troupes ont également secouru 309 personnes retenues en otages par les terroristes», a-t-il ajouté.

520 autres libérations

D'après le porte-parole, les militaires ont attaqué les combattants de Boko Haram dans le village de Kusuma et libéré 520 autres otages. Trois membres de l'insurrection islamiste ont été tués et un autre a été fait prisonnier.

Les violences de Boko Haram ont fait au moins 17'000 morts dans le nord du Nigeria, majoritairement musulman, depuis 2009.

Abubakar Shekau est apparu mal en point dans une vidéo

Après avoir semé la mort et le chaos dans la région du Lac Tchad, et en particulier dans le nord du Nigéria, le groupe jihadiste Boko Haram, lié à l’État islamique (EI ou Daesh) depuis 2015, est désormais sur la défensive grâce à l’action menée par les forces tchadiennes et la remobilisation de l’armée nigériane.

L’organisation, qui avait proclamé un califat sur les territoires qu’elle avait conquis, ne cesse en effet de perdre du terrain et a maintenant du mal à s’approvisionner, au point qu’il a été rapporté que certains de ses combattants, affamés, auraient fini par se rendre. Toutefois, Boko Haram reste toujours une menace en raison de sa capacité à commettre des attentats suicides.

Son chef, Abubakar Shekau, qui aurait trouvé refuge dans la forêt de Sambisa, l’un des fiefs historique de Boko Haram, ne serait pas non plus en grande forme. Donné plusieurs fois pour mort, il était absent des dernières vidéos de propagande diffusées par son groupe depuis le printemps 2015, ce qui laissa libre court aux spéculations sur son sort.

Pour autant, en août de l’année dernière, il avait donné signe de vie dans un message audio pour démentir les propos du président tchadien, Idriss Deby Itno, qui venait d’affirmer que Boko Haram s’était donné un nouveau chef, en la personne d’un certain Mahamad Daoud.

Et depuis, Abubakar Shekau a gardé le silence… jusqu’à la diffusion d’une nouvelle vidéo, ce 23 mars, dans laquelle il apparaît grandement affaibli, avec le visage émacié, mangé par une barbe épaisse. « Pour moi, la fin est venue », dit-il. « Qu’Allah nous protège du mal (…) je remercie mon créateur », a-t-il continué, en parlant lentement, en haoussa et en arabe, avec un ton qui tranche avec son cynisme habituel.

« Quand on regarde la vidéo de Shekau, le message est clair: ç’en est fini », a commenté responsable militaire nigérian auprès de l’AFP. « Pour que ce terroriste arrogant et vantard parle sur un ton aussi doux et feutré, cela montre bien qu’il est battu à plate couture », a-t-il ajouté. « Il s’agit d’une vidéo d’adieu. Il dit à ses combattants qu’ils peuvent dire au revoir à leur Etat Islamique illusoire et déposer les armes (…) Il sait qu’au vu des avancées de l’armée nigériane, nos troupes le trouveront bientôt », a-t-il encore estimé.

Seulement, ce document doit encore être authentifié avec certitude. Plusieurs éléments posent problème. Ainsi, par rapport aux productions antérieures de Boko Haram, la vidéo sur laquelle son chef est apparu pour la première fois depuis un an est d’une qualité médiocre et elle n’a pas été postée via les canaux habituellement utilisés par le groupe jihadiste.

Et, outre le fait que l’ancien logo de Boko Haram a été utilisé pour le montage des images, il n’est pas possible de distinguer nettement les traits de Shekau. Toutefois, assure Ryan Cummings, spécialiste des questions sécuritaires en Afrique, si cette vidéo est authentique, alors elle va « soulever des questions intéressantes » car cela « pourrait être le signe d’un changement de leadership au sein » du groupe jihadiste, voire « d’un changement de stratégie. »