Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 21 février 2016

Un cheval de Troie appelé Erdoğan




Lorsque Daech s’est formé à cheval sur la Syrie et l’Irak, le monde a rapidement appris que cet État vivait de la vente de pétrole. La question est venue à mon esprit : mais qui diable achète ce pétrole ? Quel est le traître qui fait vivre l’État islamique ?

J’ai pensé à la Turquie, mais cela semblait impossible. Comment imaginer qu’un membre de l’OTAN finance l’État de la planète le plus opposé à l’Occident ? La presse a continué pendant des mois à rapporter que l’État islamique vivait du pétrole… sans autre commentaire. Et puis, un jour, nous avons appris officiellement qu’Erdoğan entretenait l’État islamique. Il a, alors, bien été obligé d’annoncer qu’il entreprenait la lutte contre l’État islamique. En conséquence, il a immédiatement bombardé les Kurdes, nos alliés, et continue à acheter le pétrole de Daech !

Erdoğan tente d’impliquer l’OTAN dans sa lutte pour soutenir l’État islamique en s’attaquant au seul adversaire extérieur réel de l’État islamique : la Russie. Il cherche à multiplier les incidents avec la Russie pour arriver à un conflit Russie OTAN. Le piège est ridicule… il fonctionne à la perfection, si j’en crois la presse…

Si à une époque révolue la Turquie laïque a été le principal allié de l’Occident dans sa lutte contre l’Empire soviétique, aujourd’hui la Turquie est à un cheveu d’adopter complètement la charia et d’être un État religieux comme l’État islamique. Atatürk voyait dans l’islam un chancre dont il fallait libérer les Turcs. Ses idées agonisent, Erdoğan enferme et tue ceux qui osent encore promouvoir le kémalisme.

Au lieu de se méfier de la Turquie comme de la peste, l’Occident autorise l’émigration de ses millions de citoyens vers l’Europe. Et ceci contre la promesse promesse obtenue par le don de milliards de dollars/euros en prime de contenir le flux des autres « migrants ». La situation est digne de Kafka ! Et nos populations avalent tout cela sans frémir. Plus c’est gros et mieux ça passe.

Jusqu’où ira la servilité d’Angela Merkel à une politique qui satisfait les financiers ? Les citoyens, eux, ne veulent surtout pas se poser de questions, tentent juste quelques réclamations quand on viole leurs femmes. La presse subsidiée continue ses exhortations à la fraternité, à la tolérance à sens unique… Nous nous endormons en paix avec notre conscience. La libre expression, garantie par la Constitution, fait peur et sa fin est proche. Houellebecq a sans doute vu juste : nous aurons bientôt la charia. Nous pourrions y échapper en exigeant la démocratie directe comme en Suisse, mais qui est prêt à croire Cassandre, à chasser le cheval de Troie ?

Claude Brasseur