Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 25 janvier 2016

Daesh se sert du plus grand barrage de Syrie comme abri et... comme arme potentielle


Le barrage de Taqba, situé à environ 40 kilomètres de la place forte de l'Etat islamique à Raqqa, inonderait une partie de l'Irak et de la Syrie s'il était détruit, par un bombardement de la coalition ou par l'Etat islamique lui-même.



Daesh utilise le barrage afin d'abriter «des prisonniers très importants» réclamés par les Etats-Unis et d'autres gouvernements, selon un officiel de Son et Image, un groupe anti-Daesh situé en Syrie. Si le barrage venait à être détruit «cela serait un désastre écologique pour l'Iraq et une catastrophe humanitaire pour la Syrie» a déclaré Ariel Ahram, un professeur à l'université de Virginia Tech qui a étudié les barrages du Moyen-Orient au Wall Street Journal. Des experts de la région et des officiels américains craignent aussi que le groupe ne fasse lui-même sauter le barrage en dernier recours, si l'Etat islamique perdait la guerre.

Aaron Wolf, un spécialiste en gestion des ressources aquifères et en géopolitique du Moyen-Orient à l'Université de l'Oregon a déclaré au journal américain : «Bien sûr que vous pouvez vous inquiéter. Ce n'est pas le genre de personnes que vous voulez voir au contrôle des artères de la région». L'eau relâchée par la structure pourrait dévaster une partie de l'Irak et causer des coupures de courant dans tout l'est de la Syrie.

Les zones sous contrôle de l'Etat Islamique
© Institut d'étude de la guerre



Des craintes similaires à propos d'inondations ont été émises à propos du barrage de Mossoul ce mois-ci par le département d'Etat américain qui a mis en garde sur le fait que 500 000 personnes pourraient être tuées et plus d'un million se retrouver sans-abris si le barrage s'effondrait à cause d'un mauvais entretien.

La hausse du niveau de l'eau au printemps, lorsque le Tigre est alimenté par la pluie et la fonte des neiges, pourrait conduire à la détérioration du barrage long de 3,5 kilomètres, repris à l'Etat islamique par les forces irakiennes et kurdes, il y a 16 mois. Dans un appel au Premier ministre al-Abadi, le président américain Barack Obama a souligné la nécessité de réaliser des réparations d'urgence afin d'éviter une tragédie.