Les talibans ont diffusé samedi un message audio présenté comme émanant de leur chef Akhtar Mansour, démentant les affirmations d'un porte-parole gouvernemental afghan selon lesquelles il avait été tué dans un conflit entre factions islamistes.
«Les rumeurs selon lesquelles j'ai été blessé ou tué à Kuchlak (près de Quetta, au Pakistan) sont fausses», déclare une voix masculine dans un fichier audio de plus de 16 minutes envoyé par messagerie électronique aux médias par un porte-parole des talibans.
«C'est de la propagande ennemie (...) je ne me suis pas rendu à Kuchlak depuis des années», poursuit la voix.
Pas de preuve
Des hauts responsables des services de renseignements afghans et plusieurs sources talibanes ont affirmé que le mollah Mansour avait été grièvement blessé mardi dans une fusillade lors d'une réunion de responsables de l'insurrection.
Un porte-parole du gouvernement afghan est allé plus loin vendredi, assurant que Mansour n'avait pas survécu aux tirs.
«Le chef des talibans, le mollah Akhtar Mansour, est décédé de ses blessures», a assuré sur Twitter Sultan Faizi, porte-parole du premier vice-président afghan, sans donner de sources ni de preuves.
En bonne santé
Le porte-parole des talibans, Zabihullah Mujahid, a qualifié ces informations de «totalement infondées», assurant à l'AFP que le mollah Mansour était vivant et en bonne santé.
Les dénégations de la rébellion islamiste à propos de cette fusillade ont été accueillies avec scepticisme.
Le mouvement avait gardé secret pendant plus de deux ans la mort de son leader historique, le mollah Omar. Son décès, qui remontait à 2013, n'a été officialisé que le 31 juillet 2015. Pendant ce temps, des messages pour la fête de l'Aïd attribués au mollah Omar avaient continué à être diffusés.
Nomination contestée
Le mollah Mansour a officiellement succédé au dirigeant charismatique des talibans, dont il était le numéro deux, juste après l'annonce du décès de ce dernier. Cette nomination, précipitée selon certains, a aussitôt été contestée par plusieurs mouvances de la rébellion, dont la famille du mollah Omar et des chefs militaires.
Début novembre, une faction dissidente s'était constituée formellement, en se choisissant un chef, le mollah Mohammed Rassoul, qui avait nié toute légitimité à son rival.
Partisane d'une ligne dure et proche de l'organisation Etat islamique, cette dissidence constitue également un défi majeur pour les pourparlers de paix, actuellement suspendus.
AFP