vendredi 6 novembre 2015
Falciani est un voleur et non pas un lanceur d'alerte
Une représentante de la banque Audi de Beyrouth a réaffirmé jeudi devant le Tribunal pénal fédéral (TPF) suisse à Bellinzone (Tessin) que l'ex-informaticien italo-français Hervé Falciani avait tenté de lui vendre des données volées à son ex-employeur, la banque HSBC-Suisse. Le procès par contumace d'Hervé Falciani, qui a commencé lundi, devrait se terminer vendredi avec le réquisitoire du procureur et les plaidoiries de la défense et des parties civiles.
Selon l'agence ATS, la banquière libanaise entendue jeudi avait alerté l'Association suisse des banquiers (ASB) après avoir reçu la visite de Falciani, qui se faisait appeler Ruben Al Chidiak. L'homme, a-t-elle déclaré, était venu lui proposer la vente d'une base de données contenant les noms de clients de HSBC, prétendant que sa démarche était légale, mais elle avait refusé.
«Un voleur et non pas un lanceur d'alerte»
«Le témoignage démontre que Hervé Falciani s'est rendu au Liban avec l'intention de monnayer les données volées. Il ne peut pas y avoir de preuve plus claire que Monsieur Falciani est un voleur et non pas un lanceur d'alerte», a déclaré à l'AFP, Me Moreillon, avocat qui représente HSBC Private Bank dans le procès.
Mercredi, quatre ex-collègues de Falciani chez HSBC Suisse ont été entendus comme témoins. Leur audition a porté sur les failles qui lui ont permis de piller ces données. Un informaticien a déclaré que l'accusé était venu travailler à Genève avec un ordinateur portable qu'il avait utilisé précédemment à HSBC Monaco, et que «cet ordinateur n'était pas aux normes».
Il permettait à Hervé Falciani d'être son propre administrateur et d'installer des logiciels externes, ce qui n'était pas possible sur les portables fournis par HSBC Genève à ses employés, et les ports USB de son portable n'étaient pas bloqués.
Révélations fracassantes
Hervé Falciani avait été engagé en 2004 pour établir une base de données servant à gérer les relations avec les clients.
Accusé d'espionnage économique, vols de données et violation du secret bancaire, il a livré à la France le nom de près des trois-quarts des clients privés de HSBC Suisse. La divulgation de ces données a permis à un consortium de plusieurs médias de révéler que près de 120 milliards de dollars auraient transité par HSBC dans le but d'échapper à l'impôt ou pour être blanchis via des sociétés-écrans.