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mardi 6 octobre 2015

L’Italie a donné 11 millions d’euros pour libérer ses deux otages


Le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni (G) et les deux jeunes femmes enlevées en Syrie : Greta Ramelli (C) et Vanessa Marzullo (D)


Le 15 janvier 2015, l’Italie est parvenue libérer Greta et Vanessa, les deux jeunes femmes enlevées en Syrie en juillet 2014. Alors que Rome nie avoir versé une rançon, de nouveaux éléments indiquent que 11 millions d’euros auraient été versés.

«Ces allégations sont sans fondement», avait clamé Paolo Gentiloni, le ministre italien des Affaires étrangères, interrogé sur le versement d'une rançon pour obtenir la libération de Greta Ramelli et Vanessa Marzullo. Une phrase qui sonne faux, aujourd'hui, alors que de nouvelles révélations indiquent que la somme de 11 millions d’euros aurait été versée aux auteurs des enlèvements, qui revendiquaient leur appartenance au Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaïda.

C’est le «tribunal islamique», une faction des rebelles syriens, qui auraient dévoilé le pot aux roses. D’après un rapport du tribunal, arrivé entre les mains de l’agence de presse syrienne ANSA, un des négociateurs du Front Al-Nosra aurait été reconnu coupable d’avoir empoché près de la moitié de la rançon. Sur les 12 millions et demi de dollars distribués, l’homme en aurait subtilisé cinq, le reste ayant été versé à différents chefs de guerre locaux. Des informations qu’ANSA a communiquées à la presse italienne.

Si elles sont avérées, ces révélations peuvent constituer une épine dans le pied de l’administration du Premier ministre Matteo Renzi, notamment de son ministre des Affaires étrangères Paolo Gentiloni. Le cas fait déjà grand bruit au parlement transalpin, le parti de centre-droite Forza Italia exigeant des réponses de la part du gouvernement concernant la véracité des faits. Moins pragmatique, le Mouvement Cinq Etoiles (extrême-gauche) et la Ligue du Nord (extrême-droite), ont appelé à la démission du chef de la diplomatie.

Le 31 juillet 2014, Greta Ramelli et Vanessa Marzullo, alors en mission humanitaire dans la région d’Alep, sont enlevées par des combattants rebelles syriens. Libérées le 15 janvier 2015, elles rejoignent l’Italie le lendemain. Une libération dont la version officielle, jusqu’à aujourd’hui, omettait tout versement de rançon.