Les Etats-Unis ont demandé à la firme japonaise de s'expliquer sur le fait que le groupe terroriste semble être en possession d'un parc automobile Toyota très important. Daesh parade en effet à bord des derniers modèles tout juste sortis de l'usine.
Sur les nombreuses images de propagande diffusées par les terroristes syriens, irakiens ou encore libyens sur les réseaux sociaux, il y a un quelque chose qui trouble certains haut-responsables des services américains de l'anti-terrorisme: la présence constante d'une flopée de pick-up et de 4X4 de la marque Toyota !
Desh est entré en Irak, à l’été 2014, en transportant des milliers d’hommes avec plus de 800 Toyota Hilux et Land Cruiser, apparemment neuves.
Nous avions indiqué que ce matériel avait été livré à l’Émirat islamique par un train spécial affrété par les services secrets turcs (MIT). Le même train transportait également des armements lourds achetés par l’Arabie saoudite en Ukraine.
Daesh a continué à recevoir des Toyota et en recevrait encore actuellement.
Les Etats-Unis estiment que Daesh serait en possession, non pas de centaines, mais de milliers de véhicules de la marque japonaise, certains modèles étant à peine sortis de l'usine. Assez pour lancer une enquête et interroger Toyota sur ce fait.
«Les pick-up Toyota Hilux et les Toyota Land Cruisers sont devenues des figurantes permanentes dans les vidéos de campagne de Daesh en Irak, en Syrie et en Libye, avec leurs plateformes bourrées d'armes lourdes et de terroristes» a ainsi déclaré un membre de l'anti-terrorisme à la chaîne américaine ABC News.
Si de son côté, Toyota a assuré aux autorités américaines ne pas savoir comment ses voitures avaient ainsi pu terminer entre les mains de groupes tels que Daesh, la firme a surtout promis d'apporter toute son aide aux enquêteurs.
Mais si les terroristes semblent très friands de véhicules japonais, ils semblent aussi apprécier les marques américaines. En effet, dans plusieurs vidéos mises en ligne cet été par Daesh, on peut découvrir les terroristes au volant de Humvee - des sortes de jeep- de l'armée américaine. En effet, plus de 2300 Humvee militaires auraient été perdus cette année par les forces irakiennes au cours d'affrontement avec les terroristes. Selon Reuters, Daesh aurait aussi mis à la main ces derniers mois sur 40 chars M1A1, 74 000 mitrailleuses, et 52 systèmes d'artillerie mobile de type M198.
Toutefois, la direction de Toyota affirme également ne pas être en mesure « de contrôler les filières indirectes ou illégales via lesquelles » ses véhicules finissent chez les jihadistes. Et pour cause, en 2014, l’industriel a vendu plus de 820.000 voitures rien qu’au Moyen-Orient.
Ainsi, rien que pour l’Irak, les ventes ont des modèles Hilux et Land Cruisers de Toyota ont triplé entre 2011 et 2013, passant de 6.000 à 18.000 unités vendues. En 2014, elles sont cependant reculé, passant à 13.000 véhicules écoulés. En Syrie, elles ont été suspendues depuis 2012.
Le cas de figure le plus simple serait celui d’une entreprise qui achèterait ces véhicules pour le compte d’une organisation terroriste ou pour les lui revendre ensuite.
Un second est que les pick-up utilisés par l’EI ont tout simplement été pris à ses adversaires. En 2014, 43 véhicules Toyota ont ainsi été livrés aux rebelles syriens modérés par le département d’État…
Une autre piste, tirée par les cheveux (mais rien n’est impossible) a été avancée par un quotidien australien : comme 800 pick-up ont été rapportés manquants à Sydney, entre 2014 et 2015, des experts en contre-terrorisme ont émis l’hypothèse qu’ils avaient frauduleusement « exportés » vers les territoires contrôlés par l’EI.