Cette image que s'est procurée BFM TV, a été prise à bord d'un bateau durant l'opération d'exfiltration des deux pilotes de République dominicaine.
Comment s’est déroulée leur fuite ?
Selon des sources proches du dossiers, ils ont rejoint en bateau l’île franco-néerlandaise de Saint-Martin, avant d’embarquer vendredi sur un vol d’Air Caraïbes pour la Martinique. Ils ont ensuite regagné Paris samedi avec Corsair.
Plusieurs scénarios circulent dans les médias, faisant intervenir des anciens des services français, des marins, voire des agents de la DGSE ou des services dominicains. L’eurodéputé FN Aymeric Chauprade, qui a dîné avec les pilotes juste avant leur fuite dont il connaissait le projet, est décrit comme étant au coeur du dispositif: il a notamment loué un hélicoptère. Pour les exfiltrer ou faire diversion ? « Coïncidence d’agenda », balaye-t-il sur Radio classique, il voulait « aller à Porto Rico ».
L'eurodéputé du Front National Aymeric Chauprade, qui a dîné avec les pilotes juste avant leur fuite dont il connaissait le projet, est décrit comme étant au coeur du dispositif: il a notamment loué un hélicoptère. Pour les exfiltrer ou faire diversion? (Mercredi 28 octobre 2015)
Les pilotes restent discrets sur leurs complicités. « Des gens se sont impliqués pour nous aider », a admis Pascal Fauret, mais Me Dupond-Moretti a écarté l’idée « d’une équipe barbouzarde (…) payée par l’Etat français ». Les autorités ont catégoriquement nié toute implication.
Le réseau de l'Aéronavale ?
Ex-pilotes de chasse, Pascal Fauret et Bruno Odos sont soutenus par le réseau de l’Aéronavale. Dès leur arrestation, un comité de soutien s’est constitué autour de Philippe Heneman, un ancien militaire.
Selon Europe 1, Christophe Naudin, criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne qui a témoigné en leur faveur au procès, a accompagné les deux pilotes dans leur fuite.
Ex-pilotes de chasse, Pascal Fauret et Bruno Odos sont soutenus par le réseau de l'Aéronavale. Un ancien militaire (en photo),Philippe Heneman a créé un comité de soutien. (Mercredi 28 octobre 2015)
Côté politique, plusieurs élus ont affiché leur soutien aux condamnés. Ainsi le sénateur UDI des Français de l’étranger, Olivier Cadic, accuse les autorités françaises de ne pas les avoir suffisamment défendus.
Des agents de la DGSE?
Plusieurs scénarios circulent dans les médias, faisant intervenir des anciens des services français, des marins, voire des agents de la DGSE ou des services dominicains. L'eurodéputé FN Aymeric Chauprade, qui a dîné avec les pilotes juste avant leur fuite dont il connaissait le projet, est décrit comme étant au coeur du dispositif: il a notamment loué un hélicoptère. Pour les exfiltrer ou faire diversion ? «Coïncidence d'agenda», balaye-t-il sur Radio classique, il voulait «aller à Porto Rico».
Les pilotes restent discrets sur leurs complicités. «Des gens se sont impliqués pour nous aider», a admis Pascal Fauret, mais Me Dupond-Moretti a écarté l'idée «d'une équipe barbouzarde (...) payée par l'Etat français». Les autorités ont catégoriquement nié toute implication.
Que risquent-ils maintenant ?
La République dominicaine entend lancer un mandat d’arrêt international: les pilotes risquent donc gros en cas de déplacement à l’étranger. Mais la France n’extrade pas ses ressortissants, hors Union européenne. Dans ce contexte, une convention d’extradition de 2000 entre les deux pays prévoit que la République dominicaine dénonce les faits à la justice française pour qu’elle prenne le relais.
La situation est compliquée par le fait que les Français ont déjà été condamnés à Saint-Domingue mais un procès en appel est prévu début 2016. Pour l’heure, le ministère de la Justice préfère ne pas se prononcer sur cet imbroglio.
D’autant que la justice française a lancé ses propres investigations avant même l’interception, en mars 2013 à l’aéroport de Punta Cana, du Falcon 50 bourré de cocaïne piloté par Pascal Fauret et Bruno Odos. Une information judiciaire a été ouverte à Marseille dès février 2013.
Cette enquête, dans laquelle une dizaine de personnes dont Pascal Fauret et Bruno Odos sont mises en examen pour importation de stupéfiants en bande organisée et association de malfaiteurs, porte sur une dizaine de vols transatlantiques suspects et est donc plus large que les faits jugés à Saint-Domingue. Cela pourrait permettre à la justice française de contourner le principe « non bis in idem », au nom duquel on ne peut pas juger quelqu’un deux fois pour les mêmes faits.
Les pilotes devraient être entendus prochainement par la juge marseillaise.
Que va-t-il arriver aux deux Français restés sur place ?
Le passager Nicolas Pisapia et l’apporteur d’affaires Alain Castany, également condamnés à 20 ans de prison, sont restés à Saint-Domingue. Ce dernier, victime d’un accident de la route et qui dit risquer une amputation, réclame son rapatriement sanitaire.
Mais après la fuite des pilotes, ils redoutent, comme plusieurs élus, que la justice dominicaine se montre plus sévère à leur égard.