Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 23 juin 2015

Mort de Mitterrand : Roland Dumas contredit Anne Pingeot





Dans une interview à la chaîne RTS, alors qu'il était interrogé sur l'éventuelle euthanasie de François Mitterrand, Roland Dumas, l'un de ses amis et compagnons de route les plus proches, a remis en cause la version donnée par Anne Pingeot dans un ouvrage paru récemment. Dans François Mitterrand, portrait d'un ambigu , la maîtresse de l'ancien président socialiste et mère de leur fille Mazarine, expliquait que François Mitterrand aurait été aidé à mourir dans la nuit du 7 au 8 janvier 1996. Selon elle, « dans la nuit, le docteur a dû lui donner une injection pour terminer les choses ».

« C'est lui qui a pris la décision »

Dans une interview à la RTS, Roland Dumas, l'un des grands protecteurs de la mémoire mitterrandienne, conteste cette version de la mort du président. Revenant sur les dernières heures de François Mitterrand, il admet en revanche que ce dernier aurait choisi d’accélérer sa mort, en demandant qu'il soit mis un terme aux soins qu'il recevait.

Alors qu'il lui est directement demandé : « La rumeur, qui revient régulièrement, d’une forme d’euthanasie de François Mitterrand est-elle justifiée d’après vous ? », Roland Dumas rétorque : « Non, pas du tout. C’est lui qui a pris la décision, qui a demandé à son médecin : Si on arrête tout, les transfusions, tout, j’en ai pour combien de temps ? Son médecin lui a dit : Vous en avez pour 48 heures, pas plus. Bon, arrêtez tout. Il s’est enfermé, il a refusé de recevoir ses deux femmes, sa femme légitime et la mère de Mazarine… Il est mort, je ne sais pas dans quoi, comme je le savais contemplatif de la vie, en se plaçant lui-même en face de la mort, seul. Il avait cette phrase : Qu’on gagne, qu’on perde, on est toujours seul. »