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vendredi 3 avril 2015

Le Yémen s'enfonce dans le chaos


Carte des affrontements et des frappes au Yémén 


Les miliciens houthis poursuivent leur combats dans d’Aden et se sont emparés jeudi du palais présidentiel, malgré les frappes aériennes de la coalition menée par l’Arabie saoudite. Le Yémen sombre chaque jour un peu plus dans le chaos.

Les rebelles houthis ont pris le contrôle des forces aériennes du Yémen et des missiles balistiques, a dit l’ambassadeur d’Arabie saoudite aux Etats-Unis Adel al-Jubair.

Les rebelles chiites Houthis et leurs alliés ont envahi le palais présidentiel à Aden, a annoncé un haut responsable des services de sécurité.

"Des dizaines de miliciens houthis et leurs alliés, arrivés à bord de blindés et de transports de troupes, viennent d'entrer au palais présidentiel Al-Maachiq", a confié à l'AFP ce responsable  qui témoigné  l'arrivée des forces rebelles.

Un soldat saoudien a été tué et dix blessés à la frontière avec le Yémen, d'après Sky News.

Suite à leur avancée importante de ces derniers jours, les rebelles houthis ont abandonné des positions au centre d’Aden à la suite des raids aériens menés par la coalition emmenée par l’Arabie saoudite, d’après des habitants de la ville côtière du sud cités par Reuters, mais ont repris leur marche en avant dès le début de journée.

En savoir plus : Des troupes pro-Saleh ont débarqué au port d’Aden au Yémen

Mercredi, la milice chiite houthie et leurs alliés de l’armée yéménite sont entrés dans la ville d’Aden, dernière ville yéménite loyaliste au président en exil Abd-Rabbou Mansour Hadi. La colonne houthie formée de quelques chars et véhicules blindés avait pour objectif la prise du palais présidentiel mais s’est heurtée à une forte résistance des milices locales. Ils sont arrivés jusqu’au quartier de Khor Maksar, au sud de l’aéroport, sur l’isthme qui relie le centre d’Aden au continent.

Le consulat général de Russie a d’ailleurs fait les frais de cette offensive houthie. Ils ont saccagé les locaux, alors que ce même consulat avait déjà été endommagé par les frappes aériennes saoudiennes.

Les Houthis se sont réjouis de leur avancée, en dépit des frappes aériennes de la coalition par la voix de leur porte-parole Mohammad Abdelsalam : «Nous pouvons dire qu'après une semaine de bombardements sur le Yémen, les agresseurs n'ont obtenu aucun résultat». «Nos victoires aujourd'hui à Aden ont plongé cette campagne aérienne dans l'embarras et réduit au silence les Etats agresseurs», a-t-il ajouté.

Dans le camp des fidèles au président Hadi, on craint l’avancée houthie. «Ce qui est en train de se passer, ce serait une catastrophe pour Aden et ses habitants si la ville tombe», a dit à la chaîne de télévision Al Djazira le ministre des Affaires étrangères Ryad Yassine.

Dans la ville portuaire de Mukalla un peu plus à l’est, des militants d’Al-Qaïda ont pris possession d’une prison et libéré 300 prisonniers, dont un de leurs leaders ; Khalid Batarfi, emprisonné depuis quatre années, selon un responsable de la sécurité mentionné par l’AFP.




Deux mois après le départ forcé du président Hadi, les miliciens Houthis et leur allié, l'ex-président Ali Abdallah Saleh, sont désormais en position de force au Yémen, nouveau front de l'opposition régionale, entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite, principale puissance sunnite.

Un membre du conseil politique houti avertit que «les groupes rebelles houtis qui se sont emparés de vastes partie du territoire yéménite seront forcés d’attaquer l’Arabie saoudite si la coalition qu’elle mène continue ses frappes aériennes», faisant craindre un risque d'escalade des violences dans la région.