Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 19 mars 2015

Raid d'un avion contre le palais présidentiel à Aden (sud du Yémen)


Le président du Yémen Abd Rabbo Mansour Hadi a été évacué jeudi vers un lieu sûr après le survol à deux reprises par un avion de combat de son palais à Aden (sud), où il s'est réfugié en février, selon une source de la présidence.

«Le président Hadi a été évacué vers un lieu sûr, mais il n'a pas quitté le pays», a déclaré cette source à l'AFP, alors qu'un appareil venait de survoler pour la deuxième fois le palais présidentiel, entraînant des tirs de la DCA lors de ses deux passages.

Lors du premier passage, des tirs de l'avion se sont abattus sur une colline avoisinante, sans faire de victime, ont affirmé ces sources, indiquant que l'intervention de la DCA avait obligé l'appareil à rebrousser chemin.

La situation s'est aggravée jeudi à Aden où des affrontements ont éclaté entre partisans et adversaires du président Hadi pour le contrôle de l'aéroport international de la grande ville du sud du Yémen.

M. Hadi s'est installé à Aden après s'être échappé le 21 février de Sanaa, où il était assigné à résidence depuis près de deux mois par la milice chiite des Houthis, qui s'est emparée du pouvoir dans la capitale yéménite.

Aéroport d'Aden repris après d'âpres combats

Les vols à l'aéroport international ont été suspendus à la suite d'affrontements qui ont fait au moins onze morts et 54 blessés. L'intensité des combats a conduit à l'annulation des vols programmés jeudi matin à l'aéroport d'Aden. Le trafic aérien n'avait pas repris en fin de journée, selon une source aéroportuaire.

Les affrontements pour le contrôle de l'aéroport ont éclaté dans la nuit, opposant les unités du général Sakkaf à des membres des «comités populaires» (supplétifs de l'armée), qui défendent le président Hadi.

Après d'âpres combats, les unités rebelles ont finalement été forcées de battre en retraite, selon une source militaire. Des tirs ont visé la tour de contrôle de l'aéroport, selon des témoins.

Chars et blindés

Sept membres des forces spéciales ont été tués et 23 ont été blessés. De leur côté, les «comités populaires» ont déploré quatre morts et 31 blessés dans leurs rangs.

Des troupes de l'armée, conduites par le ministre de la Défense, le général Mahmoud al-Soubeihi, et soutenues par des chars et des blindés, avaient été dépêchées sur place pour épauler les «comités populaires». Les hommes de Sakkaf ont ensuite été contraints de se retirer vers leur campement, près de l'aéroport.

Incidents nocturnes

Les routes menant à l'aéroport restaient fermées à la circulation par les forces loyales au président Hadi qui ont multiplé les barrages de contrôle dans divers quartiers d'Aden, selon des sources de sécurité et des témoins. Des incidents nocturnes ont aussi été signalés ailleurs dans Aden.

Un membre des forces spéciales a été tué et quatre blessés dans un affrontement avec des éléments des «comités populaires», qui ont déploré trois blessés, près d'un complexe de l'administration locale dans le centre-ville, selon un bilan de sources sécuritaires.

Caserne attaquée

En outre, les «comités populaires» ont fait prisonniers 15 membres des forces spéciales. Ils étaient en faction devant l'antenne locale de la Banque centrale du Yémen.

Plus au nord, cinq agents des forces de sécurité ont été tués et 7 autres blessés dans une attaque armée par des inconnus contre leur caserne à Houta, chef-lieu de la province de Lahj, selon des sources de sécurité.

ATS