Sur son compte Facebook, Tim Locks montre sa nouvelle vie, au Kurdistan irakien.
© Capture d'écran Facebook - Tim Locks
Tim Locks, un Britannique de 38 ans qui menait une vie confortable au Royaume-Uni, a décidé de tout plaquer pour rejoindre le Kurdistan irakien. Objectif: combattre les jihadistes de l'Etat islamique.
Il avait un travail et une maison en Grande-Bretagne, mais a tout abandonné pour rejoindre le front. Tim Locks, 38 ans, a décidé de quitter son confort du Surrey, au sud de Londres, pour aller combattre l'organisation Etat islamique (EI), en Irak, rapporte le Daily Mail, dans un article repéré par Francetvinfo.
"Il était temps d'aider quelqu'un d'autre"
Ancien videur de boîte de nuit à Staines, Tim Locks avait monté sa propre entreprise de construction. Mais il a pris la décision de vendre sa confortable maison avec piscine pour rejoindre le Kurdistan irakien, après avoir vu le sort réservé sur place par l'EI aux Yazidis.
"L'été dernier, j'étais à la maison, en train de regarder les informations, et j'ai vu des images des monts Sinjar (une chaîne de montagnes où les Yazidis menacés par l'Etat islamique se sont réfugiés pendant l'été 2014, Ndlr). J'ai juste pensé que j'avais une super vie, un travail, une belle maison et je me suis dis qu'il était temps d'aider quelqu'un d'autre", explique-t-il au Daily Mail.
"Ceux qui coupent des têtes doivent être défiés"
Sur place, il a rejoint le groupe Dwekh Nawsha, une milice chrétienne, mais affirme ne pas être motivé par la cause religieuse. "Je n'avais pas le souhait de rejoindre un groupe spécifique. Je voulais juste aider les gens ici. Toute société qui tue des gens, coupe les têtes, doit être défiée", justifie-t-il.
Et Tim Locks d'expliquer comment il a procédé: "J'ai mis ma maison en vente et commencé à discuter en ligne avec un type". Sa maison vendue, Tim rencontre ce nouvel ami, et finit par prendre l'avion avec lui à l'aéroport d'Heathrow, à la mi-février, direction Souleimaniye, la plus grande ville du sud du Kurdistan.
"Je me sens déjà en famille"
Sur place depuis une semaine, Tim Locks, qui a déjà posté sur son compte Facebook plusieurs photos de lui en treillis avec ses nouveaux camarades, est convaincu d'avoir fait le bon choix. "A la maison, j'avais une télévision dans chaque pièce, une piscine, beaucoup de vacances. Je faisais ce que je voulais quand je le voulais. Maintenant je suis ici, à aider des gens qui n'ont presque rien, avec un groupe de types que je connais depuis moins de deux semaines, mais avec qui je me sens déjà en famille", raconte-t-il. Pour l'heure, Tim n'a pas encore rejoint la ligne de front pour combattre, mais participe à des projets de construction.
Interrogé sur la réaction des membres de sa famille face à cette décision, Tim Locks reconnaît qu'ils sont "pétrifiés". "C'est tout à fait compréhensible. Mais ils savaient qu'ils ne pourraient pas m'en parler". D'un point de vue personnel, il assure que ces quelques jours passés sur le terrain en Irak lui ont déjà ouvert les yeux. Et appelle les Occidentaux à agir: "La Grande-Bretagne n'a rien fait. J'ai fait plus pour aider les gens ici en une semaine que David Cameron. Il n'a rien fait", estime-t-il. En ce qui le concerne, sa décision est déjà prise: "Quand Daesh aura disparu de la Terre, je retournerai au Royaume-Uni".
Adrienne Sigel