Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 11 février 2015

Six drones d'exploration Hermes 900 pour l'armée Suisse


Hermes 900


Le Conseil fédéral a présenté ce mercredi 11 février au Parlement son programme d'armement 2015, devisé à 542 millions de francs, une somme plutôt modeste.

Mais il sera complété par une nouvelle commande à la fin de l'année, a indiqué le ministre de la défense Ueli Maurer.

L'achat de six drones d'exploration, non armés, du type Hermes 900, à la firme israélienne Elbit, devisé à 250 millions, est le volet le plus contesté du programme. Selon Ueli Maurer, l'acquisition de biens israéliens qui répondent aux critères définis pour l'armée ne pose pas de problème.

Plusieurs voix, notamment à gauche, se sont pourtant élevées contre cet achat. Elles accusent l'Etat hébreu de violations des droits de l'homme et d'avoir testé le matériel en Cisjordanie, à Gaza ou au Liban.

Ces drones, accompagnés de composantes au sol et d'un simulateur, doivent remplacer le système en service depuis une vingtaine d'années et disposant du niveau technologique des années 1980. D'un point de vue technique, il serait possible de les armer. Mais ce n'est pas prévu car il n'existe pas de besoins militaires, a souligné Ueli Maurer devant la presse.

Les destinataires des informations récoltées par les drones seront, comme aujourd'hui, des organes militaires et civils. Parmi ces derniers figurent la police, les services de sauvetage ou le Corps des gardes-frontière.

Les drones peuvent également être engagés dans les régions étrangères limitrophes. Une utilisation dans des pays lointains, par exemple pour la promotion de la paix, n'est pas exclue.

Véhicules et simulateurs

Le deuxième gros poste du programme (271 millions) est consacré à l'achat de 879 véhicules pour système technique, comme des véhicules radio, à la fois légers et tout-terrain. Cette flotte doit remplacer les engins actuels, réalisés à partir du Steyr-Daimler-Puch 230 GE.

Elle comportera 679 véhicules porteurs Mercedes-Benz G 300 CDI 4x4 avec superstructure en caisson et 200 voitures combi Mercedes-Benz G 300 CDI 4x4 à cinq portes.

Enfin, le Conseil fédéral souhaite disposer de 21 millions pour acquérir 500 jeux de 10 simulateurs de tir pour fusil d'assaut. Le système actuel doit être remplacé, car ses coûts d'entretien sont devenus excessifs et il n'est plus possible de se procurer les pièces de rechange.

Deuxième programme

La facture globale est modeste par rapport au programme de 2014 (771 millions) et de 2013 (740 millions). Elle pourrait même être plus basse que prévu, vu que la majorité des projets d'armement peuvent être achevés avec des charges inférieures aux crédits et que le cours de référence de l'euro utilisé pour le programme (avril 2014) est de 1,25 franc.

Mais ce ne pourrait être que la pointe de l'iceberg. Ueli Maurer reviendra en effet avec un programme supplémentaire au dernier trimestre. Celui-ci sera consacré à la défense anti-aérienne que le ministre de la défense souhaite renforcer après le refus de l'achat de l'avion de combat Gripen par le peuple. Il s'agira d'une première tranche.

Cela répond aussi à une demande pressante de la droite au Parlement, qui n'a pas digéré que le Conseil fédéral veuille affecter 800 millions économisés avec le Gripen à d'autres départements. Le National voulait que le Conseil fédéral revienne dès le début de l'année avec une liste d'achats plus étoffée.

Ne souhaitant pas brusquer le gouvernement, le Conseil des Etats a repoussé la demande tout en laissant le Conseil fédéral libre de venir avec un programme additionnel s'il le juge opportun et au moment où les projets seront arrivés à maturité.

Martin Sonderegger nouveau chef de l'armement 

Martin Sonderegger 


Le Conseil fédéral a désigné mercredi l'actuel suppléant pour reprendre le poste d'Ulrich Appenzeller. Il a été l'a convaincu de se mettre sur les rands et a écarté quatre «excellents» candidats.

Martin Sonderegger n'avait pas postulé pour ce poste. Mais le Conseil fédéral lui a proposé de prendre la tête de l'armement en raison de ses excellentes compétences et de son travail accompli à armasuisse, a déclaré le ministre de la défense Ueli Maurer devant les médias. Cette décision a été pris après l'audition des quatre derniers candidats sur une soixantaine.

Le chef de l'armement est chargé du développement, de l'évaluation, de l'acquisition et de l'élimination des systèmes et du matériel de l'armée et d'autres clients, ainsi que de la planification et de l'acquisition de l'immobilier pour le Département fédéral de la défense DDPS).

Agé de 56 ans, Martin Sonderegger est ingénieur. Après avoir travaillé trois ans dans l'industrie des machines, il entre en 1987 au service de la Confédération.

ATS