Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 26 janvier 2015

Les jihadistes de Daesh chassés de la ville de Kobané




Pour les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh), il fallait impérativement prendre le contrôle de la ville kurde de Kobané, située dans le nord de la Syrie, à deux pas de la frontière avec la Turquie. Et, depuis le 16 septembre 2014, ils n’ont pas ménagé leurs efforts pour en chasser les miliciens kurdes de l’YPG (Unités de protection du peuple kurde). Le tout à une portée de canon des chars turcs…

Le 17 janvier encore, et alors qu’ils venaient de subir une série de revers, les jihadistes avaient lancé une nouvelle offensive d’envergure afin d’entraver l’avancée des milices kurdes, qui contrôlaient alors 80% de Kobané. Sans succès.

En effet, le porte-parole en Europe du parti d’union démocratique (PYD, branche politique des YPG) expliqua alors que cette nouvelle attaque menée par les jihadistes ne leur avait « pas permis d’avancer ». Et d’ajouter : « Les YPG progressent quotidiennement selon le plan nommé ‘nettoyage de Kobané’. Il y a même un comité qui travaille sur un plan de reconstruction de la localité ».
Finalement, les miliciens kurdes ont eu le dernier mot. Selon Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un solide réseau d’informateurs en Syrie, les jihadistes ont été chassés de la ville.

« La milice des YPG a chassé l’EI de Kobané et contrôle quasi-totalement la ville », a ainsi affirmé l’ONG, ce 26 janvier. « Certains jihadistes combattent encore à l’extrémité-est de Kobané, notamment à la périphérie du quartier Maqtala », a-t-elle toutefois précisé.

« Des combattants de l’EI ont été vus en train fuir sur des mobylettes de Maqtala, ils n’ont opposé aucune résistance », a, de son côté, affirmé Mustefa Ebdi, un militant kurde présent sur place, selon l’AFP. Mais le porte-parole des autorités politiques kurdes de Kobané, Idriss Nahsan, se veut plus prudent avant d’annoncer la victoire. Il est en effet toujours possible que les jihadistes aient laissé des mines ou des maisons piégées avant de se retirer.

Toutefois, tout n’est pas terminé dans ce secteur étant donné que l’EI contrôle toujours des villages dans les environs de la ville kurde, qui a bien failli être conquise par les jihadistes. Et il n’est pas impossible qu’ils envoient de nouveaux renforts.

Cela dit, ils y ont déjà perdu plus de 1.000 hommes dans les combats et les frappes aériennes menées par la coalition emmenée par les États-Unis [ndlr, les pays européens n'y participent pas]. Dans la nuit du 25 au 26 janvier, 17 y ont été effectuées sur les positions qui étaient encore tenues par les jihadistes.