Le 5 janvier dernier, le Pentagone a admis, pour la première fois, que les conseillers militaires américains envoyés auprès des forces irakiennes et kurdes pouvaient être pris sous le feu des jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) étant donné que la base d’al-Asad, où 320 d’entre eux ont été affectés, est régulièrement la cible de tirs de mortiers. Aucun combat impliquant les forces de la coalition emmenée par les États-Unis n’avait alors été signalé.
Ce n’est plus le cas maintenant. En effet, des éléments des forces spéciales canadiennes, engagés dans l’opération Impact, ont été accrochés par des jihadistes lors d’une mission de reconnaissance sur le front, aux côtés de l’armée irakienne, en vue de préparer de prochaines frappes aériennes.
« Les commandos canadiens se trouvaient sur le front afin de préparer de futurs bombardements contre le groupe État islamique lorsqu’ils ont dû essuyer un feu nourri », a expliqué l’état-major, lors d’une conférence de presse donnée le 19 janvier.
« Lorsqu’ils ont avancé pour confirmer les plans et visualiser ce dont ils avaient discuté sur une carte, ils ont immédiatement essuyé des tirs de mortier et le feu de mitrailleuses », a expliqué le général Michael Rouleau, le commandant des forces d’opérations spéciales du Canada. Les commandos ont immédiatement riposté. Des tireurs d’élite ont » neutralisé les deux menaces », a-t-il indiqué, sans donner plus de détails. Aucun militaire canadien n’a été blessé lors de cet accrochage.
« Le fait que nous ayons eu un échange de coups de feu avec l’EI ne signifie pas que cela soit devenu une mission de combat », a pris soin de préciser le général Rouleau. « Je ne considère pas cela comme une escalade », a renchéri le général Vance, le commandant des opérations interarmées du Canada.
La mission des 69 membres des forces spéciales canadiennes en Irak est essentiellement de conseiller et d’assister les officiers irakiens, que ce soit pour la défense de leurs positions ou la planification d’offensives contre l’EI. Ce qui nécessite parfois de se rendre sur la ligne de front. Le général Rouleau a précisé qu’ils ont également désigné des cibles au sol, au moins à 13 reprises, aux avions de la coalition.
Outre cette mission d’assistance et de conseil, le Canada a engagé, au sein de la coalition internationale et depuis le Koweït, 6 avions de combat CF-18 Hornet de la 4e Escadre de Cold Lake (Alberta), un ravitailleur CC-150T Polaris et deux appareils de patrouille CP-140 Aurora.
Au total, et depuis son engagement en Irak, fin octobre, juqu’au 18 janvier, l’aviation royale canadienne a effectué 358 sorties aériennes (dont 230 pour les CF-18)