Le 8 août 2014, les États-Unis lançaient une campagne aérienne contre les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) alors que ces derniers menaçaient Erbil, la capitale de la région autonome du Kurdistan irakien et encerclaient le mont Sinjar. Depuis, une coalition a été constituée, avec la participation, notamment, de la France, de la Belgique, du Royaume-Uni, de l’Australie, du Canada et de pays arabes, dont la Jordanie, les Émirats arabes unis ou encore l’Arabie Saoudite.
Selon un bilan donné par le Pentagone cette semaine, les frappes aériennes de cette coalition internationale ont visé, au total, 3.222 objectifs au cours de 1.676 raids. Pour cela, 4.775 bombes et missiles ont été consommées. Pour rappel, les forces américaines n’ont pas seulement attaqué les positions de l’EI en Syrie étant donné qu’elles ont également ciblé le groupe Khorasan, lié à al-Qaïda.
Le porte-parole du Pentagone, le colonel Steven Warren, n’a pas voulu préciser le nombre de cibles détruites et/ou endommagées. « Mais je crois savoir que le degré de destruction est important. Nos frappes sont extraordinairement précises », a-t-il seulement dit. Ce flou s’explique par des nécessités opérationnelles. « Nous ne voulons pas que nos ennemis sachent tout ce que nous savons d’eux », a fait valoir l’officier.
Cela étant, dans le bilan communiqué, 58 chars et 184 véhicules de type Humvee (pris à l’armée irakienne, ndlr) ainsi que près de 700 autres véhicules (dont des pick up) ont ainsi été soit détruits, soit endommagés. Dans la liste des objectifs visés figurent 980 bâtiments ou camps militaires utilisés par les jihadistes, 259 infrastructures pétrolières, 79 pièces d’artillerie et 14 bateaux utilisés par l’EI pour naviguer sur le fleuve Euphrate.
En outre, le Pentagone a indiqué avoir reçu 18 plaintes concernant des victimes civiles. Toutes ont fait l’objet d’une enquête ou sont encore en cours d’examen. Pour le moment, 13 ont été provisoirement classées sans suite, faute de pouvoir vérifier les faits et en raison d’informations insuffisantes.
Par ailleurs, dans son dernier compte-rendu de l’opération Chammal (nom de la participation française à la coalition), l’État-major des armées précise que l’aviation française a réalisé, au cours des 3 dernière semaines, 45 missions et 8 frappes, ce qui a permis la « neutralisation d’une dizaine d’objectifs au sol » en Irak. L’Atlantique 2 de la Marine nationale, basé à al-Dhafra, aux Émirats, a effectué 3 sorties ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) tandis que le ravitailleur C-135FR a été sollicité à 12 reprises.
Le dispositif aérien de l’opération Chammal s’appuie sur 9 Rafale basés aux Émirats et sur 6 Mirage 2000D mis en oeuvre depuis la Jordanie. Il est à relever que, dans son compte-rendu, l’EMA ne précise plus le type des appareils qui ont effectué des frappes.