Le groupe qui a piraté les comptes Twitter et YouTube du commandement central américain serait dirigé par un jeune homme britannique.
Junaid Hussain
Le «cybercalifat», qui a piraté lundi les comptes Twitter et YouTube du commandement central américain (CentCom) a été fondé par un Britannique. Celui-ci a été condamné il y a deux ans pour le piratage du carnet d'adresses de l'ex-premier ministre britannique Tony Blair.
Les enquêteurs sont convaincus que l'homme en question, nommé Junaid Hussain et âgé de 20 ans, se trouve à la tête de l'organisation, a-t-on appris mardi de sources gouvernementales des deux côtés de l'Atlantique. Ils ignorent toutefois s'il a personnellement été impliqué dans le piratage du CentCom, qui supervise les opérations de l'armée américaine contre l'Etat islamique en Irak et en Syrie.
Junaid Hussein, qui habite Birmingham, a fait six mois de prison pour le piratage du carnet d'adresses de l'ancien premier ministre britannique. Il a reconnu en avoir diffusé le contenu et avoir lancé de fausses alertes sur un numéro vert des services antiterroristes.
Recruter des hackers
Selon la presse britannique, il s'est rendu en Syrie après 2012. Les enquêteurs européens et américains cherchent à savoir si le piratage de lundi est parti ou non de Syrie. Ils pensent en outre que le hacker opère sur Twitter sous le pseudonyme d'Abu Hussain al Britani.
Un lien entre ce compte et le cybercalifat a été établi la semaine dernière quand le mouvement a revendiqué le piratage de l'«Albuquerque Journal», au Nouveau-Mexique, et de la chaîne de télévision WBOC, dans le Delaware.
D'après Alex Kassirer, analyste chez Flashpoint Global Partners, une entreprise privée qui surveille les activités des mouvements islamistes sur Internet, Hussain a été chargé par l'EI de recruter des «hackers pour le cybercalifat».
Ce cybercalifat a fait parler de lui pour la première fois le 11 septembre 2014, lorsqu'il a lancé un appel à candidatures, précise-t-elle. L'épouse d'Hussain, ajoute l'experte, a annoncé la semaine dernière sur Twitter qu'il avait été tué par un drone américain. Ce décès n'a pas été confirmé, selon les services de renseignements américains et européens.
ATS