Selon les nouveaux chiffres diffusés par le Service de renseignement de la Confédération (SRC), 62 départs de Suisse ont été recensés depuis 2001, dont 37 vers la Syrie et l'Irak et 25 vers l'Afghanistan, le Pakistan, le Yémen et la Somalie. Huit djihadistes auraient perdu la vie, mais seuls cinq décès sont confirmés.
Par rapport à fin novembre, les renseignements recensent huit nouveaux cas, mais deux inclus dans le précédent total ont été écartés. Après vérification, ces personnes ne pouvaient pas être considérées comme étant motivées par le jihad, explique le SRC.
Le nombre des retours est passé de 16 en novembre à 19 en décembre 2014, mais seuls trois cas sont confirmés. Concernant ces retours non confirmés, le SRC doit encore établir avec certitude la motivation jihadiste, ainsi que leur localisation exacte.
Le SRC continue d'enquêter, mais ne fournit pas d'indications sur l'identité, l'âge, le sexe, la nationalité ou le domicile des suspects.
Un phénomène inquiétant
Pour l'heure, trois Irakiens soupçonnés d'avoir planifié un attentat terroriste en Europe pour l'Etat islamique (EI) sont en prison dans le pays. Le Ministère public de la Confédération (MPC) mène une vingtaine de procédures dans le domaine du jihadisme radical, dont cinq en lien avec la Syrie.
Le tourisme jihadiste inquiète en effet de plus en plus les autorités suisses, qui ont institué mi-novembre une task-force fédérale pour lutter contre ce phénomène.
Celle-ci est chargée d'analyser la situation en continu, de collecter et d'échanger des informations, ainsi que d'identifier les touristes du jihad potentiels. Leur parcours comporte plusieurs phases: la radicalisation, le voyage en zone de conflit, le combat, le retour et la période qui suit.
Nouvelle loi réclamée
Le SRC profite de la publication de ces nouvelles statistiques pour plaider en faveur de la nouvelle loi sur le renseignement. Le texte lui donnerait des outils supplémentaires pour surveiller les lieux privés ou les ordinateurs, argumente-t-il.
En attendant, le Parlement s'est prononcé en faveur d'une interdiction pendant au moins quatre ans en Suisse d'al-Qaïda, de l'Etat islamique (EI) et des organisations apparentées.
En mai 2013, le SRC recensait une vingtaine de voyageurs du jihad partis de Suisse depuis 2001. Un an plus tard, en mai 2014, ce chiffre était monté à 40, pour atteindre le chiffre de 56 en novembre 2014.
ATS