Le siège du Mont Sinjar, où des milliers de personnes appartenant à la minorité religieuse Yazidie (une religion considérée hérétique par les jihadistes de l’État islamique) avait motivé, le 8 août dernier, le début de la campagne aérienne américaine.
Ces derniers jours, la coalition internationale, emmenée par les États-Unis, a effectué au moins 45 raids dans cette région. Résultat : grâce à cet appui aérien, les combattants kurdes irakiens (peshmergas) ont réussi à briser le siège du Mont Sinjar, selon un de leurs responsables.
« Les forces peshmergas ont atteint le Mont Sinjar, le siège de la montagne a été levé », a ainsi assuré, le 18 décembre, Masrour Barzani, le président du conseil de sécurité de la région autonome du Kurdistan. « Les peshmergas ont déjà repris plusieurs villages situés non loin du mont Sinjar. Le reste de la région sera bientôt libéré », a-t-il aussi fait valoir.
Cependant, un chef yazidi, qui se trouve encore sur le Mont Sinjar, a déclaré ne pas avoir vu de signe indiquant un déploiement militaire.
Plus tard, dans un communiqué, le bureau de M. Barzani a précisé que l’opération en cours dans les environs du Mont Sinjar mobilise 8.000 Peshmergas et qu’elle représente « l’offensive militaire contre l’EI la plus grande et la plus réussie » pour les forces kurdes. Et, toujours d’après ce texte, les jihadistes ont pris la fuite vers leurs bastions, comme Mossoul ou Tal-Afar.
Cette opération a deux enjeux. D’une part, il s’agit de permettre l’évacuation des civils assiégés dans ce secteur. D’autre part, elle permettra d’envisager une offensive sur la ville de Sinjar et de perturber ainsi les voies d’approvisionnement de l’EI étant donné que cette localité est située entre Mossoul et la frontière syrienne.
« Mon estimation est que l’EI a été stoppé et à l’heure actuelle ils [les jihadistes]essaient de tenir ce qu’ils ont. Je pense qu’ils ont des difficultés en termes de communications et de réapprovisionnement », a déclaré le général américain James Terry, le chef de la Combined Joint Task Force-Operation Inherent Resolve (CJTF-OIR), installée à Koweït.
« La clé est de construire quelque chose dans l’armée irakienne, de lui donner un état d’esprit offensif, et nous allons continuer à frapper », a encore ajouté l’officier, qui a par ailleurs estimé que le rythme actuel des frappes aériennes était « adapté », alors que les dirigeants irakiens en demandent davantage.