Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 11 décembre 2014

Des trafiquants arrêtés avec 200gr d'uranium 238


La police moldave, aidée par Interpol et le FBI, a infiltré un «réseau criminel» en Moldavie et arrêté sept personnes qui cherchaient à vendre plus de 200 grammes d'uranium 238, une matière radioactive extrêmement dangereuse.

L'enquête, qui a commencé en janvier, s'est conclue par des perquisitions à Chisinau et dans deux autres villes de Moldavie, une ex-république soviétique et plus pauvre pays d'Europe. Les policiers ont également saisi un kilo de mercure et un kilo d'un matériel radioactif non-identifié, a indiqué jeudi dans un communiqué l'organisation policière internationale Interpol.

Pour arrêter les trafiquants, un agent de la police moldave a infiltré le groupe criminel, composé de onze personnes, et a d'abord acheté cinq grammes d'uranium pour 12'000 euros afin de vérifier le sérieux des vendeurs. «Pour liquider le groupe, nous avons décidé de proposer aux criminels d'acheter toute leur marchandise. La semaine dernière, le 3 décembre, nous avons arrêté un vendeur », avait expliqué mardi le chef de la police moldave Ion Bodrug.

Au total, ce sont sept personnes, âgées de 32 à 75 ans, qui ont été arrêtées au cours de l'opération à laquelle participaient Interpol mais aussi la police fédérale américaine (FBI). Quatre membres du réseau sont toujours en cavale, a souligné M. Bodrug. «Nous pensons qu'ils ont ramené l'uranium 238 de Russie, en prenant un banal train de passagers».

Plus de 1,5 millions d'euros

Estimés à une valeur d'1,6 million d'euros, les deux cents grammes d'uranium auraient pu être utilisés dans la fabrication de bombe «sale» et causer des destructions massives une fois aux mains d'un groupe terroriste, estime Interpol. «Interpol salue le travail talentueux de la police moldave qui a empêché qu'un matériel aussi dangereux tombe potentiellement dans les mains de terroristes», s'est félicité l'organisation.

Fin mai 2012, deux Moldaves et une Russe avaient été condamnées pour trafic de matériaux radioactifs, dont de l'uranium 235. La police moldave, avec l'aide de plusieurs pays européens, avait aussi saisi en août 2010 près de deux kilogrammes d'uranium 238 chez des trafiquants qui s'apprêtaient à les vendre pour neuf millions d'euros.

Depuis la chute du régime soviétique, des experts ont mis en garde contre le risque de trafic de matières fissiles et d'autres matériaux radioactifs permettant notamment de fabriquer une bombe «sale».

AFP