Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

jeudi 25 décembre 2014

CENTCOM : le F-16 jordanien n'a pas été abattu par l'EI


Le pilote d'un avion militaire jordanien a été pris en otage par l'État islamique (EI) après la chute de son avion en Syrie. Le groupe dit avoir abattu l'appareil mais les Etats-Unis contestent ce scénario.

Les extrémistes ont capturé le pilote, Maaz al-Kassasbeh, un sous-lieutenant de 26 ans, sorti vivant du crash de son appareil, vraisemblablement un F-16.

La Jordanie a confirmé que l'un de ses appareils était «tombé» lors «d'une mission militaire menée par plusieurs avions de l'armée de l'air contre les repaires de l'organisation terroriste EI dans la région syrienne de Raqa». «Le pilote a été pris en otage», a déclaré une source du commandement général des forces armées.

L'avion jordanien qui s'est écrasé près de Raqa, dans le nord de la Syrie, n'a pas été abattu par EI, a affirmé mercredi dans un communiqué le commandement américain chargé de la région (CENTCOM).

Photos

«Les éléments de preuve indiquent clairement que l'EI n'a pas abattu l'appareil contrairement à ce que soutient l'organisation terroriste», a relevé le CENTCOM. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lui exprimé son «inquiétude» à propos du pilote.

La branche de l'EI à Raqa, «capitale» du groupe extrémiste qui contrôle de larges pans de territoire en Irak et en Syrie, a publié sur des sites djihadistes des photos montrant des combattants entourant le pilote capturé.

L'une d'entre elles montre le jeune homme, vêtu seulement d'une chemise blanche, porté par quatre hommes qui le sortent d'une étendue d'eau. Une autre le montre à terre, encerclé par une douzaine d'hommes armés, dont certains affichent leur satisfaction.

Missile sol-air

Dans la légende d'une photo qu'il a distribuée, l'EI indique avoir utilisé un missile sol-air muni d'un détecteur infrarouge qui permet au missile de s'accrocher à une source de chaleur, en l'occurrence le réacteur d'un avion.

Pour Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'appareil a été abattu par «un missile sol-air vraisemblablement de fabrication russe, pris aux rebelles». Eliot Higgins, expert dans les armes utilisées durant le conflit, souligne que l'EI possède des missiles de fabrication russe et chinoise, dont le plus répandu est le Sam-7 russe qui se porte à l'épaule.

Dissensions

Nael Moustafa, un militant présent à Raqa, a affirmé via internet que les djihadistes étaient divisés sur le sort de leur otage. «Les Tchétchènes veulent sa mort, mais les Irakiens veulent le maintenir en vie. Depuis un certain temps, il existe des dissensions entre eux sur qui doit avoir le commandement», a-t-il dit.

Selon ce militant, la décision sera prise par le Conseil consultatif («Majlis ach Choura»), une instance où sont représentées toutes les nationalités.

Coalition internationale

Les États-Unis, qui mènent la coalition contre l'EI, ont réalisé 85 % des frappes aériennes en Syrie, qui ont provoqué le décès de plus d'un millier de djihadistes, selon l'OSDH. Elles ont notamment permis de faire reculer l'EI dans la ville kurde de Kobané, dans le nord.

Ailleurs en Syrie, 10 personnes ont été tuées alors qu'elles quittaient Zabdine, une ville tenue par les rebelles au sud-est de Damas, pour gagner une zone tenue par le régime selon l'OSDH, qui n'a pas précisé l'origine des tirs. Mais ces éléments restent impossibles à vérifier de manière indépendante.

Outre les États-Unis et la Jordanie, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et Bahreïn participent aux frappes en Syrie. L'Australie, la Belgique, la Grande-Bretagne, le Canada, le Danemark, la France et les Pays-Bas prennent part aux frappes en Irak aux côtés des États-Unis.

ATS