Dans son édition du 7 novembre 2014, Newsweek publie le témoignage d’un jihadiste de l’Émirat islamique [1]. Il atteste d’un accord permettant aux combattants de l’ÉI de franchir la frontière. Il indique également que les commandants de l’ÉI parlent le turc et discutent en permanence par radio avec les autorités turques. Enfin, il souligne que l’armée turque aide l’ÉI à combattre les kurdes.
Le Réseau Voltaire a révélé que
(1) de janvier à mai, la France et la Turquie ont combattu l’Émirat islamique,
(2) à partir de juin ces deux États l’ont soutenu avec les États-Unis et l’Arabie saoudite. Ainsi, les armes dont l’ÉI disposait pour entrer en Irak lui avaient été offertes par l’Arabie saoudite et avaient été véhiculées en juin par un train spécial affrété par le MIT (services secrets turcs),
(3) depuis septembre, la Turquie aide l’ÉI à éliminer les Kurdes de Syrie.
[1] “‘ISIS Sees Turkey as Its Ally’ : Former Islamic State Member Reveals Turkish Army Cooperation”, par Barney Guiton, Newsweek, 7 novembre 2014.
Grâce à l’ÉI, le Kurdistan irakien a augmenté ses revenus pétroliers de 60 %
Depuis le début de la crise en Irak, c’est-à-dire depuis l’invasion d’une partie de l’Irak de manière préalablement concertée par l’Émirat islamique et par le Gouvernement régional du Kurdistan [1], il y a quatre mois, celui-ci a augmenté ses revenus pétroliers de 60 %.
Intervenant à la clôture du forum « Le Moyen-Orient en transition », organisé par le Middle East Research Institute, le ministre des Ressources naturelles du Gouvernement régional kurde (Erbil), Ashty Hawrami (photo), a révélé que, malgré l’opposition du gouvernement fédéral irakien (Bagdad), il parvenait à vendre sur le marché international la totalité du pétrole extrait à Kirkouk.
Dès le début de l’offensive conjointe de l’Émirat islamique et du Gouvernement régional du Kurdistan, celui-ci s’est emparé des champs pétroliers de Kirkouk, augmentant illégalement la surface de sa juridiction de 40 %.
Bien que le Gouvernement fédéral irakien ait entrepris un procès aux États-Unis contre la commercialisation du pétrole volé par le Gouvernement régional du Kurdistan, celui-ci écoule toute la production au port de Ceyhan (Turquie) au prix international (83 $ le baril), parfois avec un léger discount (dans ce cas à 75 $ la baril).
Le forum, qui s’était ouvert par l’engagement de procéder à un référendum sur le rattachement de Kirkouk, s’est terminé par le constat de la complète indépendance économique actuelle et de la viabilité du Gouvernement régional du Kurdistan, suivi d’un appel à son indépendance politique.