L'auteur de la tuerie au Musée juif de Bruxelles a fait partie des geôliers des otages occidentaux détenus en Syrie dont notre journaliste Nicolas Hénin.
Le Monde l'a révélé samedi matin : des journalistes français ex-otages en Syrie ont reconnu Medhi Nemmouche, l'auteur du quadruple assassinat commis au Musée juif de Bruxelles le 24 mai, comme étant l'un de leurs geôliers. Une information que Le Point détenait et qui n'avait pas été révélée pour ne pas mettre en danger la vingtaine d'otages occidentaux encore détenus en Syrie par l'État islamique.
Le Monde fait état d'éléments transmis par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) à la section antiterroriste du parquet de Paris. Il s'agit, notamment, des témoignages d'ex-otages journalistes dont notre collaborateur Nicolas Hénin qui témoigne auprès du Point. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a confirmé que les services de police avaient "transmis à la justice des éléments laissant à penser qu'il (Nemmouche) aurait pu être le geôlier de nos otages".
Les souvenirs des personnes interrogées ne sont pas identiques, écrit Le Monde. Si certains évoquent "une possibilité", d'autres affichent une plus grande certitude. Ces différents degrés d'appréciation n'ont pas été un obstacle à la transmission de ces soupçons à l'institution judiciaire par le service de renseignements. D'autant que les éléments retenus font également état de la présence de Mehdi Nemmouche parmi les gardiens de l'ancien otage américain James Foley, égorgé et décapité, le 20 août, par l'État islamique. Selon certains témoins, Nemmouche n'aurait été qu'un exécutant de base de l'État islamique, chargé par l'organisation de surveiller les otages occidentaux. Il aurait, néanmoins, fait montre d'une grande brutalité et commis des actes graves comme en témoigne le récit de notre journaliste Nicolas Hénin.
Le djihadiste français ayant séjourné en Syrie dans les rangs de l'État islamique (EI) a été arrêté en France et extradé le 29 juillet en Belgique.