Khaled Abu Selmane a été amnistié par Bouteflika en 1999
Le principal responsable de l’enlèvement d’Hervé Gourdel serait, le sanguinaire Abdelmalek Gouri, alias Khaled Abou Selmane, de son vrai nom Djamel Aissaoui (Abou Djahada), un ex-conseiller d’Abdelmalek Droukdel, chef d’Aqmi. Ce terroriste , âgé de 37 ans, est passé par le GIA (Groupe islamique armé) algérien dans les années 1990, avant de rejoindre le GSPC, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat, qui avait notamment la France dans le viseur.
L’organisation est devenue Aqmi à la fin des années 2000. Abdelmalek Gouri recherché par les services de sécurités algériens, condamné en 1997 à cinq ans de prison ferme pour son aide logistique aux actions terroristes », soupçonné aussi d’être à l’origine des attentats suicides contre le palais du gouvernement algérien et contre un bâtiment de l’ONU, en 2007, à Alger. Il serait également derrière l’attaque qui a coûté la vie à onze soldats, en avril, à Iboudrarène, en Kabylie.
Le chef de l’Etat islamique en Algérie, Gouri Abdelmalek, allias Khaled Abu Selmane était un des bénéficiaires de l’amnistie accordée aux milliers de terroristes par le président algérien Abdelaziz Bouteflika.
Bouteflika avait pour rappel initié en septembre 1999 une politique d’amnistie en faveur de 5000 islamistes emprisonnés et 6000 autres en activité appartenant alors à l’Armée islamique du salut, la branche armée du Front islamique du salut (FIS-dissous).
Khaled Abu Selmane est né en 1977 dans la commune arabophone de Si Mustapha (Boumerdes), à 60 km à l’est d’Alger. Ce sanguinaire est issu d’une famille paysanne dont il est l’aîné. Il avait quitté tôt l’école pour devenir berger.
Arrêté en 1997 et condamné à une peine de 5 ans de prison pour soutien au terrorisme, Khaled Abu Selmane sera libéré par décret amnistiant les islamistes en octobre 1999, juste après le référendum sur la « concorde civile ». Il finit par rejoindre le maquis au début 2000 à l’âge de 23 ans, avec deux de ses fidèles amis, les frères Khelifi, Youcef et Mohamed, dont le second sévit à ce jour. Ils ont été suivis plus tard par plus de 25 jeunes du même village.
Il devient vite l’adjoint de Abdelmalek Droukdel, chef d’AQMI. Ce dernier l’avait désigné en 2005 à la tête de la katiba El Arkam, qui activait dans les localités du sud et du centre de la wilaya de Boumerdès. Cette phalange a été à l’origine de tous les attentats kamikazes commis contre les édifices de sécurité entre 2007 et 2011 ainsi que les assassinats perpétrés contre d’anciens miliciens.
Il s’autoproclame à l’occasion du rapt du français représentant du mouvement Daech en Algérie.
Celui qui serait à l’origine du kidnapping et de l’exécution du touriste français Hervé Gourdel survenue le 24 septembre 2014 était donc un bénéficiaire de la politique du pouvoir algérien.
L’ancien chef de l’AIS Madani Mezrag a été reçu en mai 2014 d’une manière officielle par Ahmed Ouyahia représentant du chef de l’Etat et ce, pour le consulter et donner sa « vision » sur la prochaine révision constitutionnelle.
Joud al Khalifa
Un autre groupe du même nom que “Joud al-Khalifa” est actif au Khazakstan et en Afghanistan, ce qui a amené certains journalistes à les confondre. Le terme signifie “soldats du califat”, c’est donc encore un énième groupe islamiste. A ce jour, on en sait peu sur ces capacités militaires et sur le nombre de personnes du groupe (ils seraient une douzaine).
Le 14 septembre, ils ont décidé de prêter allégance à Al Baghdadi, le calife de l’état islamique/daesh qui fait bien plus parler de lui que le démodé groupe terroriste AQMI. Le timing était étonnement bien choisi puisque quelques jours plus tard, Hervé Gourdel est enlevé. Et quelques heures avant le kidnapping, l’Etat Islamique menaçait la France en appelant a tuer les “sales français de n’importe quelle manière”.
C’est la première fois qu’un groupe terroriste donne un ultimatum aussi court à la France, ultimatum qui était fixé à 24H. L’otage fut déclaré décapité 48H après. Un groupe émergeant de nulle part voulant réellement négocier donnerait-il si peu de temps ? Ou la “décapitation” était-elle prévue depuis le départ, quoiqu' il arrive ?
Hervé Gourdel
Hervé Gourdel est peint comme un guide de montagne, avec un penchant pour celle du Mercantour, il est aussi un amoureux de la photographie - il aime se qualifier de “guide photographe”. Quelqu’un de tout à fait normal somme toute. Une rapide recherche sur Google images ou son profil facebook montre un photographe qui aime aussi prendre des photos de femmes plutôt jeunes et… nues.
Reprenons le parcours d’Hervé Gourdel qui avait annoncé sur facebook où il serait et, était même jusqu’à dire, qu’il ne reviendrait peut-être pas après un trekking d’une dizaine de jours. Savait-il quelques chose ? Une fois arrivé en Algérie le samedi 20 septembre, il aurait rejoint au moins 3 algériens d’après son père. Et c’est le dimanche 21 septembre à Tizi ouzou, d’après le quai d’orsay, qu’il se serait fait enlever en voiture avec ses collègues algériens (collèges immédiatement libérés). Nous savons c’est que la région dans laquelle le trekking était prévu a connu 80 enlèvements depuis 2005. Pourquoi donc aller dans une région à risque connue de tous ?
Origine des vidéos
Toutes les vidéos des décapitations récentes (Foley, Sotloff, Haines, Gourdel) ont un autre point commun : elles sont systématiquement découvertes par la même association : SITE (Search for international terrorist entities) qui dispose de moyens “très avancés” pour trouver et mettre en ligne les vidéos de groupes terroristes… avant même que les terroristes eux-mêmes… ne les mettent en ligne d’après les dires mêmes de la fondatrices Rita Katz. Une des vidéos de Ben Laden mise en ligne par cette même association s’est avérée fausse par la suite.
Rita Katz a également écrit un livre anonyme où elle aurait elle-même infiltré des groupes radicaux islamistes aux USA. On connaît la propension des groupes radicaux à s’entourer de femmes. Elle fuit l’Irak après que son père, un espion israélien, ait été tué.
«L'enlèvement est monté de toutes pièces par les services secrets français»
Ali Zaoui, expert en questions sécuritaires et lutte antiterroriste, au Temps d'Algérie
Ali Zaoui, ancien militaire, expert en questions sécuritaires et lutte antiterroriste, ne croit pas à la version donnée par les autorités françaises sur l'enlèvement du touriste français en Algérie. Il a indiqué que le rapt du ressortissant français Pierre Hervé Gourdel à Bouira est monté de toute pièce par les services secrets français afin d'entraîner l'Algérie dans la lutte contre Daech.
Le Temps d'Algérie : Quelle analyse faites-vous du rapt du ressortissant français Pierre Hervé Gourdel à Bouira ?
Ali Zaoui : Pour moi, cet enlèvement est monté de toute pièce par les services secrets français. La France veut forcer l'Algérie à s'ingérer militairement dans la région et notamment en Libye. C'est le même scénario de Pierre Camatt. On se souvient encore de son affaire.
Les Français veulent resserrer l'étau sur l'Algérie et lui forcer la main pour entrer dans ces conflits, surtout après la création de la coalition pour lutter contre l'Etat islamique (EI), et la participation de 10 pays arabes, comme déclaré par le président américain Barack Obama. L'Algérie est une puissance régionale à ne pas négliger.
La France ainsi que d'autres pays ont besoin de cette force pour les aider à combattre le terrorisme qu’ils ont même soutenu et financé. Alors que l'un des principes indéfectibles du pays est celui de ne jamais s'ingérer dans les affaires internes des pays et encore loin de sortir son armée hors de ses frontières.
Pourquoi vous pensez que ce rapt est un scénario monté par les parties citées ? Disposez-vous de preuves ?
Tous les indices indiquent que ce rapt combien même revendiqué par le groupuscule «Djound al khilafa» a été déjà planifié. Comment se fait-il que Pierre Hervé Gourdel soit enlevé le lendemain de son arrivée en Algérie ?
Pourquoi ne s'est-il pas conformé aux consignes de sécurité ? Le ressortissant français faisait de la randonnée dans cette région connue pour son insécurité. Pourquoi a-t-il donc choisi cet endroit ? Le kidnappé avait loué un chalet au nom de son ami algérien afin d'éviter d'être identifié par les services de sécurité algériens.
Et puis, dans son dernier tweet, on pouvait lire «Quand je rentre d'Algérie après le premier octobre, si je rentre». Cela indique qu'il était certainement destiné à mener une mission précise en Algérie. Les deux premiers ressortissants français enlevés en Algérie ont déjà été identifiés comme étant des agents d'espionnage français. Pour moi, il n'y a pas de doute. Gourdel serait un agent français bien rusé.
Mais le groupe dit «Djound el khilafa» a revendiqué ce rapt…
Le groupe terroriste activant dans cette région, baptisé «Djound el khilafa» qui a porté allégeance il y a quelques jours à l'organisation terroriste Daech, est composé de douze membres. Il serait vrai qu'ils ont pu enlever ce ressortissant français.
Le chef de ce groupe, de son vrai nom Djamel Aissaoui (Abou Djahada), a cherché par cet acte un nouveau coup médiatique. Mais je pense que cet enlèvement est de la pure propagande médiatique dans la région et au niveau international. Les médias servent de trait d'union entre «Djound el khilafa» et Daech. En réalité, ce groupe terroriste n'a pas de contact direct avec cette organisation et utilise les médias pour atteindre ce but.
Ces dissidences ne sont, dans le fond, qu'une guerre de leadership entre eux. Le but d'une telle annonce est d'attirer le plus grand nombre de jeunes et de les enrôler dans leurs rangs. Mais ce n'est pas sans compter sur la volonté de l'ANP qui est de combattre sans relâche le terrorisme et son financement. Qu'il s'agisse d'Aqmi ou de «Djound el khilafa», c'est juste les noms qui changent mais la détermination de l'armée reste la même.
Conclusion
La France et le gouvernement Hollande veulent justifier leur implication dans les frappes actuelles qui ne peuvent en aucune manière anéantir le terrorisme, et utilisent la « com. » destinée à la consommation pour les concierges. Hollande n’hésite pas à faire de la récupération politique avec l’affaire Hervé Gourdel en jouant sur l’émotion de la plèbe : aux larmes citoyens, sortez vos mouchoirs, vos bougies, mettez vos drapeaux en berne et réunissez-vous derrière votre chef de guerre qui a toujours financé les terroristes avec courage et abnégation !
En effet, quand on entend les discours des différents responsables français nous affirmant qu’ils n’ont pas peur du terrorisme, qu’ils ne céderont pas, qu’il y va de l’honneur de la France, allant même jusqu’à jouer de leur chauvinisme légendaire en prétendant que Gourdel est mort parce qu’il était français, ouvrant ainsi la boîte de Pandore de la peur, alors que la France a toujours payé les rançons rubis sur l’ongle à tous les groupes terroristes de la planète, on se demande de quel courage et de quel honneur ils parlent.
Il est pourtant notoire que les otages français ont toujours été considérés comme du pain béni pour les terroristes, puisqu’ils permettent de renflouer leurs caisses. Mais bon dieu ! Y a-t-il pire ennemi de la France que son système politique calamiteux qui ne produit que chômage et austérité ?
Et qui se cache derrière l’affaire Gourdel qui permet de détourner l’attention des nombreux problèmes quotidiens des citoyens français ? Venus à la rescousse comme à leur habitude, les prétendus experts à quatre balles, les chiens de garde spécialistes en tous genres, défilent sur les plateaux de télévision pour, en définitive, ne rien nous dire, si ce n’est nous offrir un concert de gémissements sponsorisés par Bouygues et Cie.
Quand la France affirme qu’elle a toujours combattu le terrorisme, on en reste pantois.
Rappelons que pendant que l’Algérie et son armée combattaient le terrorisme, la France nous sortait le « qui tue qui » sur toutes les chaînes de télévision qu’elle nous présentait comme un plateau de cacahuètes. Souvenons-nous de l’embargo subi par l’armée algérienne qui, bien avant tout le monde, faisait face, seule, au terrorisme qui massacrait notre peuple dans l’indifférence générale. De nombreux pays occidentaux ont offert l’exil à des chefs terroristes qui revendiquaient des attentats à l’intérieur de l’Algérie depuis les capitales où ils avaient trouvé refuge.
L’armée algérienne n’a pas besoin d’affirmer sa compétence et son endurance par des mots, comme les Français passés maîtres dans la rhétorique savent si bien le faire, c’est sans doute inscrit dans leurs gènes d’être de beaux parleurs qui cependant n’assument aucun acte, notre armée combat le terrorisme quotidiennement par les actes en produisant des résultats et son efficacité est reconnue dans le monde entier.
Ce n’est certainement pas la France de Hollande incapable de cueillir trois terroristes à l’aéroport qui peut se vanter d’être efficiente en matière de lutte antiterroriste. Le périple à la Louis de Funès de ce trio de djihadistes de retour de Syrie nous donne en effet un aperçu de la méthode utilisée par les Français pour lutter contre le terrorisme. Rappelons les faits : le ministère de l’Intérieur avait annoncé mardi dernier qu’il attendait de pied ferme à l’aéroport d’Orly trois djihadistes français de retour de Syrie via la Turquie. L’avion a été investi dès l’atterrissage, mais nos trois compères ne s’y trouvaient pas. Ils avaient pris un autre vol qui les a débarqués à Marseille, où ils ont passé la douane le plus tranquillement du monde, une panne d’ordinateur leur permettant de présenter leurs passeports sans éveiller le moindre soupçon alors qu’ils sont fichés comme personnes recherchées. Libres comme l’air, nos trois lascars en goguette se sont baladés dans les rues de Marseille et, étonnés eux-mêmes de n’avoir pas été interpellés, ont finalement décidé d’appeler leur avocat qui leur a conseillé de se présenter à la gendarmerie. Ce qu’ils ont fait illico, mais, pas de chance, le poste de gendarmerie était fermé. Ils ont dû sonner à l’interphone relié à la centrale pour avertir les gendarmes de leur présence.
La mort d’Hervé Gourdel, énième affaire française qui vise l’Algérie, n’est pas fortuite et est en train de prendre des proportions démesurées au niveau mondial. S’il y a bien un échec dans la gestion de cette crise fabriquée de toutes pièces, il incombe au gouvernement français qui a fauté une fois de plus en entrant en guerre sans prévenir ses ressortissants des dangers qui pèsent sur eux dans une trentaine de pays, d’après la liste que le Quai d’Orsay a fournie après les faits.
La France qui, par son aventurisme irresponsable, cumule les échecs de la Libye au Mali n’a aucune crédibilité et a besoin d’étendre ses opérations jusqu’au Sahel parce qu’elle est incapable de régler la question du Sahel toute seule. Quoi qu’il en soit, le risque sur l’Algérie se confirme de jour en jour car si Daech est le cheval de Troie pour anéantir des nations comme la Syrie et l’Irak, le même scénario peut se reproduire en Algérie, et ce n’est pas un hasard si l’on a donné la parole dans les médias français à des séparatistes de Kabylie. Il s’agit sans doute un scénario préétabli et bien étudié qui nous rappelle le plan kurde.
Quant à Hervé Gourdel, cet autre mort de Tibhirine, dont le corps s’est évaporé dans la nature comme se sont évanouis ses ravisseurs, il n’est qu’un alibi s’inscrivant dans un agenda d’intervention.
Mohsen Abdelmoumen
Fella Hamici