Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 18 août 2014

Predator, cerveau présumé du cyber-casse du siècle, sous les verrous


En février 2013, ce pirate de talent était parvenu à dérober en une nuit plus de 40 millions de dollars à des banques du monde entier.

Il est accusé d'avoir dérobé plus de 40 millions de dollars à diverses banques internationales ! Le cerveau présumé d'un vaste réseau cyber-criminel a été arrêté en décembre à Francfort (Ouest), a annoncé le parquet régional de Düsseldorf. Le ministère public confirmait ainsi les informations de l'hebdomadaire Der Spiegel. Le magazine consacre un long article dans son édition de dimanche à un casse numérique digne des plus grands films de gangsters hollywoodiens. "Predator", le mystérieux voleur de nationalité turque, est présenté par le magazine comme l'un des pirates informatiques les plus talentueux au monde.

Il a été arrêté par la police allemande à Francfort l'hiver dernier. Les enquêteurs ont pu le repérer et l'appréhender grâce à une information des services secrets américains. Le prévenu est, selon les enquêteurs, le principal responsable d'"un des casses de banque les plus réfléchis et les mieux exécutés de tous les temps".

Une centaine de complices

En février 2013, près de 40 millions de dollars avaient été dérobés en une nuit à de nombreuses banques à travers le monde, grâce à des cartes de crédit dupliquées, autorisées à retirer de l'argent sans aucune limite. L'opération avait nécessité la coopération d'une centaine de complices, recrutés par différentes cellules partout sur la planète. Ils s'étaient mobilisés de l'Allemagne aux États-Unis, en passant par le Japon, pour piller de nombreux distributeurs automatiques de billets. Pour orchestrer ce braquage numérique, le malfaiteur avait d'abord piraté le système d'une filiale indienne d'une entreprise informatique américaine, chargée de gérer le trafic bancaire pour les banques dans le monde entier.

Grâce aux failles du système de cette entreprise, le pirate a récupéré les données de douze cartes de crédit de la banque Muscat à Oman, dont il a supprimé tout plafond de retrait, raconte Der Spiegel. Il a ensuite dupliqué ces informations sur des centaines de cartes factices, qu'il a distribuées à travers son réseau de petites frappes. Rien qu'en Allemagne, les distributeurs d'une dizaine de villes avaient fourni la coquette somme de 1,8 million d'euros cette nuit-là. Deux complices s'étaient d'ailleurs fait prendre la main dans le sac à Düsseldorf (Ouest), avec 170 000 euros en poche, grâce aux indications d'un témoin. Ce menuisier néerlandais et sa mère avaient respectivement été condamnés à quatre ans et de trois mois de prison ferme en novembre dernier. Par crainte que l'on s'en prenne à leurs familles, les deux malfaiteurs avaient à l'époque gardé le silence sur la hiérarchie du réseau, rappelle l'agence de presse allemande DPA.