Après les États-Unis et le Royaume-Uni, la France vient à son tour d’annoncer la livraison prochaine d’armes aux combattants kurdes, qui sont en première ligne face aux jihadistes de l’État islamique, dont l’avancée, dans le nord de l’Irak, a provoqué l’éxode de 200.000 personnes appartenant aux minorités religieuses du pays.
« Conformément aux termes de l’entretien du 7 août entre le Président de la République et le président Barzani, la France a déjà pris les dispositions nécessaires depuis plusieurs jours pour soutenir la capacité opérationnelle des forces engagées contre l’Etat islamique », a ainsi déclaré la présidence de la République, dans un communiqué diffusé ce jour.
Et le texte d’ajouter : « Afin de répondre aux besoins urgents exprimés par les autorités régionales du Kurdistan, le chef de l’Etat a décidé, en accord avec Bagdad, de faire acheminer des armes dans les heures qui viennent ».
L’Élysée a également rappelé que, « ces derniers jours », la France a effectué des livraisons d’aide humanitaire, avant d’indiquer que ces dernières « vont se poursuivre », sous l’oeil du ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, à qui le président Hollande a demandé de « siovre personnellement cette question ».
Le 10 août, un avion A-340 de l’escadron de transport 3/60 Estérel a déjà livre 18 tonnes d’aide humanitaire à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. Selon le Quai d’Orsay, un second vol est prévu pour ce 13 août afin d’acheminer 20 tonnes de médicaments, de tentes, de matériel de traitement et distribution d’eau.
En revanche, aucune précision n’a été donnée au sujet des armes que la France entend fournir aux combattants kurdes (les Peshmergas). Il est possible que des missiles anti-char soient dans le lot…
Par ailleurs, le communiqué de l’Élysée affirme le soutien de la France au nouveau Premier ministre irakien, M. Haïdar al-Abadi, qui va donc remplacer le décrié Nouri al-Maliki, ainsi qu’aux « responsables politiques irakiens dont le président de la République et le président du Parlement ».
Le gouvernement tchèque pourrait fournir des armes aux Kurdes…via des entreprises privées
Le gouvernement tchèque étudie la possibilité de fournir des armes aux kurdes irakiens qui combattent les activistes de l’État islamique, notamment à travers des entreprises privées, a déclaré le ministre tchèque des Affaires étrangères à un quotidien.
« Nous avons une idée de ce que les Kurdes veulent et nous avons quelque chose à offrir », a annoncé Lubomir Zaopralek dans un entretien accordé au journal tchèque Hospodarske Noviny (Les Nouvelles économiques). « Nous étudions un moyen de mettre en place quelque chose même sans décision du gouvernement », a ajouté le chef de la diplomatie tchèque, évoquant la possibilité de passer par des entreprises privées.
Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a demandé dimanche à la communauté internationale de fournir des armes aux combattants kurdes afin de les aider à combattre les activistes de l’État islamiste. L’Union européenne, qui n’a pas réussi à se mettre d’accord sur une position commune, a laissé aux gouvernements nationaux qui le souhaitent le soin d’envoyer des armes aux peshmerga.