Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 21 juillet 2014

Le Hamas a enlevé un soldat israélien


La branche armée du mouvement palestinien Hamas a revendiqué dimanche soir l'enlèvement d'un soldat israélien, déclenchant des manifestations de joie dans les rues de la ville de Gaza. «Le soldat israélien Shaul Aaron est entre les mains des Brigades Ezzedine al-Qassam», le bras militaire du mouvement islamiste, a déclaré leur porte-parole Abou Obeida dans une allocution télévisée. Au même moment des scènes de liesse ont éclaté dans les rues de la ville de Gaza aux cris d'«Allah Akbar» (Dieu est Grand).

Interrogée, l'armée israélienne a répondu qu'elle «vérifiait» les allégations du groupe armé palestinien. Un commando de Gaza, dont des combattants du Hamas, avait kidnappé en juin 2006 en Israël le soldat franco-israélien Gilad Shalit, qui avait été libéré en novembre 2011 contre plus de 1.000 prisonniers palestiniens.

Une centaine de morts en un jour

Au moins 100 Palestiniens ont été tuées en un jour, alors que des manifestations en soutien à la population palestinienne ont eu lieu tout au long du week-end dans le monde.

Selon les secours, au moins 62 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dans ce bombardement. Au total, au moins 100 tués à travers la bande de Gaza, la journée de dimanche est la plus sanglante depuis le 8 juillet, date du début de l'offensive israélienne pour neutraliser les capacités militaires du Hamas qui contrôle ce territoire. Samedi, au moins 46 personnes avaient été tuées.

A Chajaya, une journaliste de l'AFP a évoqué des scènes de carnage. Les rues étaient parsemées de voitures calcinées, dont une ambulance. Des milliers de personnes tentaient de quitter la zone depuis le matin.

«Le bombardement brutal et l'offensive terrestre à Chajaya sont des crimes de guerre contre les civils palestiniens et une escalade dangereuse qui pourrait avoir de lourdes conséquences», a dénoncé la Ligue arabe.

Demande lancée par le CICR

Le gouvernement palestinien a aussi «condamné de la manière la plus forte qu'il soit le massacre atroce commis par les forces près de la frontière israélienne», selon un communiqué, appelant la communauté internationale a «réagir immédiatement à ce crime de guerre».

Face à l'ampleur du bilan, l'armée israélienne a justifié son offensive sur ce quartier près de la frontière israélienne:

«Chajaya est une zone civile où le Hamas a placé ses roquettes, ses tunnels, ses centres de commandement», a affirmé l'armée. «Cela fait des jours que nous avons prévenu les civils de Chajaya qu'ils devaient évacuer, a-t-elle dit. «Le Hamas leur a ordonné de rester, c'est le Hamas qui les a mis dans la ligne de mire».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui revendiqué «le soutien très fort de la communauté internationale» parce que le monde considère que le Hamas «est le problème et non pas la solution».

Plus de 430 Palestiniens tués au total

Le président palestinien Mahmoud Abbas a de son côté demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Une fragile trêve humanitaire demandée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour évacuer les tués et les blessés de Chajaya a été rompue par intermittence. L'armée a annoncé prolonger l'arrêt de ses tirs jusqu'à 17h30 (16h30 en Suisse) «bien que le Hamas ait tiré des roquettes».

Le président américain Barack Obama a déclaré dimanche à M. Netanyahu qu'il était gravement préoccupé par le nombre croissant de victimes. Mais il a à nouveau condamné les tirs de roquette palestiniens.

Au total, l'offensive israélienne a fait au moins 438 tués et 3000 blessés, des civils pour l'essentiel. L'ONU à Gaza a aussi indiqué accueillir désormais plus de 63'000 déplacés. Côté israélien, les victimes sont essentiellement des militaires. L'armée a indiqué avoir perdu 13 soldats dimanche. Depuis le début de l'offensive, 18 militaires et deux civils israéliens ont été tués.

La branche armée du Hamas a revendiqué par ailleurs dimanche soir l'enlèvement d'un soldat israélien à Gaza.

Ban attendu 

Sur le front diplomatique, les efforts se poursuivaient en vue d'une trêve. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon était attendu dimanche dans la région. Il a pressé Israël de «faire beaucoup plus» pour épargner les civils. 

M. Abbas était lui à Doha pour rencontrer le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, qui réclame la levée complète du blocus de Gaza, l'ouverture du poste-frontière avec l'Egypte et la libération de détenus. 

Ailleurs, les tirs israéliens ont mobilisé les manifestants samedi et dimanche dans plusieurs villes européennes, dont plus de 300 personnes à Genève. A Paris, où le rassemblement était interdit, plus de 40 personnes ont été arrêtées et dix-sept membres des forces de sécurité blessés.

Plusieurs milliers de sites ciblés 

Au total, l'armée a fait état de 110 «terroristes» tués dimanche et quatirze tunnels mis au jour. Par ailleurs, près de 60 roquettes ont frappé l'Etat hébreu samedi. 

Israël a mobilisé 53 200 réservistes pour l'offensive sur cette petite bande de terre de 362 km2 où s'entassent dans la misère 1,8 million de personnes. Depuis le 8 juillet, Tsahal a frappé 2570 objectifs, qualifiés de «sites terroristes». 

M. Netanyahu a dit dimanche que l'opération militaire pourrait s'achever «assez rapidement». 

Réunion d'urgence 

Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira en urgence dimanche soir à New York à 21H30, heure locale, pour débattre de la situation à Gaza, ont annoncé des diplomates. 

La réunion, qui sera publique, a été convoquée à la demande de la Jordanie, membre du Conseil, après un appel en ce sens lancé par le président palestinien Mahmoud Abbas.