mercredi 30 juillet 2014
La Suisse a dépensé 11 millions pour ses otages
Al-Qaïda et ses groupes terroristes affiliés ont gagné au moins 113 millions de francs suisses grâce aux enlèvements d’Européens réalisés depuis 2008 et 60 millions rien qu’en 2013. Ces chiffres émergent d’une enquête réalisée par le «New York Times».
D’après le quotidien américain, qui a interviewé d’anciens otages, des médiateurs et des agents secrets occidentaux, al-Qaïda a compris que les citoyens occidentaux pouvaient leur rapporter beaucoup plus vivants que morts. Car si, en 2003, il suffisait de 200'000 francs pour faire libérer un otage, il faut maintenant débourser des montants bien plus élevés qui peuvent atteindre les 10 millions de francs.
Le journal new-yorkais explique également que, depuis 2008, la quasi-totalité des gouvernements européens, ainsi que le Canada, Oman et le Qatar, ont versé de l’argent dans les caisses d’al-Qaïda pour libérer des ressortissants. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont par contre, jusqu’à présent, toujours refusé.
La palme du pays qui a payé le plus revient à la France avec 52,1 millions de francs déboursés pour libérer ses concitoyens entre 2010 et 2013. Suivent le Qatar et Oman (18,5 millions entre 2012 et 2013), la Suisse (11,3 millions en 2009 pour la libération de deux otages helvétiques et un Allemand), l’Espagne (10 millions entre 2009 et 2013) et l’Autriche (2,9 millions). La libération d’un otage italien et deux espagnols en 2011 et 2012 a coûté 9,8 millions, mais il n’a pas été possible de savoir quel pays avait délié les cordons de la bourse.
Les groupes armés qui ont profité le plus de cette manne financière sont al-Qaïda au Maghreb islamique avec 83 millions de francs, Al-Shabbaab avec 4,6 millions et al-Qaïda dans la péninsule Arabique, 27,1 millions.