L'Agence de sécurité nationale américaine (NSA) a publié vendredi son premier rapport de transparence révélant le nombre de cibles de ses programmes de surveillance électronique et téléphonique, une initiative visant à apaiser ses détracteurs alors qu'une réforme se prépare au Congrès.
La NSA a visé 89.138 cibles en 2013 en vertu des programmes de surveillance électronique opérant sous l'article 702 de la loi sur l'espionnage, dite "Fisa". Ces programmes incluent notamment Prism, qui permet aux analystes de la NSA d'accéder aux communications (emails, photos, vidéos, documents...) des internautes sur Facebook, Skype, Gmail et plusieurs autres services internet.
Nombre de surveillés sans doute supérieur
L'article 702 concerne les personnes étrangères vivant vraisemblablement à l'étranger, qui ne bénéficient pas des mêmes protections juridiques que les citoyens américains, mais la NSA a reconnu que des données sur des Américains étaient aussi récoltées indirectement ou par inadvertance.
Le nombre de personnes surveillées est sans doute supérieur à 89.138, car une "cible" peut aussi bien être une personne qu'un groupe ou une organisation, précise la NSA. Le rapport indique aussi que l'agence a surveillé 248 personnes qui étaient apparemment des citoyens américains ou des étrangers vivant aux Etats-Unis, dans le cadre d'une autre loi encadrant la collecte des relevés des appels téléphoniques aux Etats-Unis.
C'est ce programme de collecte de centaines de millions de relevés téléphoniques, également révélé par l'ex-prestataire de la NSA Edward Snowden, qui avait scandalisé les Américains et auquel Barack Obama s'est engagé à mettre fin en l'état. En juin 2013, le président avait signé une directive pour rendre publiques le plus d'informations possible sur les programmes de surveillance américains.
Un an après les révélations d'Edward Snowden, le Congrès débat toujours de la meilleure façon de réformer la NSA. La Chambre a adopté le 22 mai un projet de réforme et le Sénat doit à son tour se pencher sur le dossier cet été.