mardi 4 février 2014
Un nouveau missile de croisière russe inquiète les Etats-Unis
Alors que l’Ukraine fait l’objet d’une opposition entre la Russie et l’Union européenne associée aux Etats-Unis, le New York Times a révélé, la semaine passé, que Washington s’inquiétait au sujet d’un teste de missile de croisière réalisé par Moscou en 2008, lequel serait susceptible de violer le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev et ratifié l’année suivante.
Ce texte oblige “les deux Etats parties à détruire, trois ans au plus tard après l’entrée en vigueur du Traité, tous leurs missiles balistiques et de croisière lancés à partir du sol ayant une portée comprise entre 500 et 1.000 kilomètres et ceux dont la portée est comprise entre 1.000 et 5.500 kilomètres”. Ce qui ne concerne pas, par exemples, les engins russes de type Iskander, lesquels ont une portée inférieure de 50 à 500 km selon les versions.
Le quotidien américain n’a pas donné de précisions au sujet du missile de croisière russe en question et dont l’essai aurait donc eu lieu, a priori, quelques mois après l’entrée en vigueur du moratoire annoncé par Vladimir Poutine sur l’application du traité sur les forces conventionnelles en Europe (FCE).
Récemment, quelques journaux ont avancé que la Russie avait violé le FNI en mettant au point le missile RS-26. Or, a priori, ce n’est pas l’engin dont il est question ici. “Il a fallu des années au renseignement américain pour recueillir des informations sur le nouveau système de missile russe, mais à la fin de 2011, des responsables ont estimé qu’il était clair qu’il y avait un problème de conformité”, écrit le New York Times, qui précise que les Etats membres de l’Otan en ont été prévenus le mois dernier.
Reste que la diplomatie américaine a confirmé ces informations et affirmé “prendre très au sérieux les questions de respect des traités sur les contrôles des armes, y compris pour le Traité FNI”.
Porte-parole du département d’Etat, Jennifer Paski a explique que Washington et Moscou étaient en discussion au sujet de ce missile depuis “plusieurs mois” et que, du côté américain, il y avait un “réexamen pour déterminer s’il y avait eu violation” du traité FNI et qu’il n’était pas question de “spéculer ou de préjuger du résultat”.
La Russie a cherché, du temps de l’administration Bush Jr, à remettre en cause le FNI, en faisant valoir qu’elle était menacée dans sa périphérie et qu’elle avait donc besoin de développer des missiles ayant une portée comprise entre 500 et 1.000 km. Ce que Washington avait refusé, à l’époque, en estimant que ce texte était la pierre angulaire du contrôle des armements et que son abrogation était de nature à inquiéter certains pays de l’Otan (notamment ceux ayant appartenu à la sphère soviétique) ainsi que quelques alliées des Etats-Unis en Asie.