En juin 2013, le chef d’al-Qaïda “canal historique”, Ayman al-Zawahiri, avait envoyé en Syrie un émissaire, à savoir Abou Khaled al-Souri (de son vrai nom Abou Omair al Shamy) pour régler les problèmes relationnels entre deux factions jihadistes, c’est à dire le Front al-Nosra et l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL).
Depuis, les relations entre ces deux groupes ne se sont pas améliorées. Loin de là. Au début du mois, le chef d’al-Qaïda avait une nouvelle fois désavoué l’EIIL et réaffirmé que le seul mouvement qui pouvait se réclamer de l’organisation fondée par Oussama ben Laden était le Front al-Nosra. Et il en avait appelé à l’arrêt immédiat des combats entre les différentes factions jihadistes tout invitant ces dernières à régler leurs problèmes “entre eux et non à travers les médias”.
Visiblement, le message n’a pas été entendu par l’EIIL… Car, le 23 février, Abou Khaled al-Souri a été tué par un attentat suicide alors qu’il se trouvait, à Alep, au quartier général de la brigade Ahrar al-Cham, laquelle fait partie du Front islamique, avec 6 autres combattants.
Pour rappel, le Front islamique, de création récente, rassemble tous les groupes rebelles syriens ayant pour objectif de créer un Etat islamique et de faire de la charia une base du droit, avec le soutien de pays du golfe arabo-persique.
“Cheikh Abou Khaled était une figure importante du jihad, il a combattu les Américains en Irak et en Afghanistan. (L’EIIL) a fait un cadeau aux Américains en le tuant”, a déclaré un proche d’Ahrar al Cham, selon Reuters.
Certains sites jihadistes affirment que Abou Khaled al-Souri était un “compagnon de route” de Ben Laden. Peut-être… A moins qu’il y ait une confusion avec Abou Moussab al-Souri (ou Moustapha Sitt Mariam Nassar), un autre gros poisson de la mouvance jihadiste qui a, pour le coup, a été un compagnon de route du fondateur d’al-Qaïda avant de s’opposer à sa stratégie dans un “manuel du jihad” diffusé via Internet depuis 2004.