Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 3 janvier 2014

La police a trouvé des armes à la résidence de l'ambassadeur palestinien à Prague


La police a découvert jeudi des armes chez l'ambassadeur palestinien à Prague, où les enquêteurs tchèques et les experts palestiniens poursuivaient leurs investigations pour tenter d'éclaircir le mystère sur l'explosion qui a tué mercredi ce diplomate.

«Je ne peux pas dire précisément quelles armes nous avons trouvées. Nous pouvons dire qu'elles n'ont pas été enregistrées en République tchèque», a déclaré le chef de la police Martin Vondrasek sur la radio publique. «La déflagration a été le résultat d'une manipulation maladroite d'un explosif», a-t-il ajouté, en excluant un acte terroriste.

Pour une unité de combat de 10 hommes

L'hebdomadaire tchèque à grand tirage Respect a affirmé jeudi sur son site internet, en citant des sources policières anonymes, que la police avait découvert des mitraillettes et d'autres armes illégales, de quoi équiper une unité de combat de dix hommes. Selon le journal, l'ambassadeur Jamal al-Jamal aurait probablement manipulé maladroitement une bombe qui se trouvait dans son coffre-fort.

Auparavant, la porte-parole de la police tchèque, Andrea Zoulova, a indiqué à l'AFP que l'explosion avait été «probablement causée par un système explosif anti-vol, placé sur la porte du coffre-fort». Dans une interview jeudi à la radio Voice of Palestine, le chef de la diplomatie de l'Autorité palestinienne Riyad al-Malki a qualifié cette explosion d'«accident du travail».

Un accident de travail

«Apparemment, c'était un accident du travail, étant donné que le coffre-fort était vieux et conçu pour qu'une ouverture réalisée de manière incorrecte déclenche le système explosif attaché à sa porte, et c'est qui est arrivé», a déclaré M. al-Malki en excluant tout «soupçon de crime».

Le porte-parole de l'ambassade palestinienne à Prague, Nabil al-Fahel, a toutefois affirmé jeudi que le coffre-fort n'était probablement pas équipé d'un tel système. «On peut supposer qu'il n'y avait pas de système anti-vol. Le coffre-fort était assez ancien, il avait été acheté au milieu des années 1980 et, selon nos informations, il n'était pas équipé d'un système anti-vol intégré», a-t-il dit à l'AFP.

Jamal al-Jamal, 56 ans, a été mortellement blessé, notamment à la tête et à la poitrine, lors de cette déflagration qui s'est produite, semble-t-il, alors qu'il ouvrait un coffre-fort dans sa résidence nouvellement construite dans le quartier de Prague-Suchdol, au nord-ouest de la capitale tchèque.

Le diplomate palestinien, qui avait pris ses fonctions en octobre, est mort à l'hôpital militaire de Prague-Stresovice où il avait été transféré.

L'épouse et le fils de l'ambassadeur se trouvaient dans l'appartement au moment de l'explosion. Son épouse, âgée de 52 ans, a reçu des soins sur place après avoir inhalé de la fumée, puis a été hospitalisée en état de choc, selon les services de secours.

Mystère

«Mystère», titrait à la Une jeudi le grand quotidien tchèque DNES. Le ministère palestinien des Affaires étrangères a précisé que l'explosion s'était produite après que le diplomate eut ouvert un vieux coffre-fort qui avait été transporté dans la nouvelle résidence depuis l'ancien siège de l'ambassade, dans le quartier de Prague-Troja.

La police tchèque travaille avec une équipe spéciale palestinienne qui est arrivée à Prague mercredi. Un expert tchèque, Andor Sandor, un ancien chef des services secrets militaires, estime que «l'administration palestinienne devrait s'expliquer sur de nombreuses questions concernant l'explosion».

«Il faudrait également savoir s'ils ont beaucoup d'autres coffres-forts de ce type sur le territoire tchèque, dans leurs appartements, et qui se charge d'installer de tels équipements», a-t-il déclaré à l'AFP.

Hypothèse terroriste très improbable

Il a toutefois estimé que l'hypothèse d'une attaque terroriste était «très improbable». «Je ne vois pas qui aurait pu le faire et dans quel but -- pourquoi les Israéliens commettraient un crime sur le territoire d'un pays qui est un grand partisan d'Israël?», s'est-il interrogé. «Et une attaque du Hamas ne semble pas non plus réaliste», a-t-il ajouté.

Né en 1957 à Beyrouth au sein d'une famille palestinienne qui s'y était installée après la création de l'Etat d'Israël, Jamal al-Jamal, avait rejoint le Fatah en 1975.

Il avait occupé des postes dans les missions diplomatiques palestiniennes en Bulgarie et dans l'ex-Tchécoslovaquie. Il a pris ses fonctions d'ambassadeur de l'Autorité palestinienne à Prague le 11 octobre, après avoir été consul à Alexandrie en Egypte à partir de 2005.