Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

vendredi 6 décembre 2013

Enquête sur le décès de Joerg Haider


Joerg Haider 



Qui est Gerhard Wisnewski ?

Gerhard Wisnewski a étudié les sciences politiques à Munich. Il fait parler de lui en 1992, lorsqu’il sort un bestseller sur la RAF (Fraction armée rouge). Le film qu’il en tire obtient le prix Grimme, ainsi que le prix du public de la chaine de télévision 3Sat.  En 2003, il réalise le premier documentaire critique pour une grande chaîne de télévision (WDR), sur les attentats du 11 septembre 2001. Il écrit différents bestsellers sur les attentats du 11 septembre 2001 et sur le terrorisme. Ses livres sont traduits en plusieurs langues. En 2009, il reçoit le prix Jose Lutzenberger.



Gerhard Wisnewski a travaillé pour les plus grands médias allemands, a réalisé des films documentaires à succès, a publié des best-sellers, a été couronné de différents prix pour son oeuvre.



Préambule :

Jörg Haider a déjà eu un grave accident de la route en mars 1993 dont il s’était sorti miraculeusement avec une simple bosse. Son véhicule était alors passé par-dessus un talus et avait renversé un poteau télégraphique.

La voiture :



La voiture est une des plus sures du marché :

La Phaeton V6 TDI est une des voitures les plus sures du marché, avec une série impressionnante de sécurités.

Après l’accident, le médecin légiste a constaté que chacune des blessures constatées devait conduire à la mort.

Les voitures du type de la Phaeton V6 TDI sont étudiées et conçues pour permettre au conducteur de survivre même après avoir heurté un pilier en béton. Hors, près de l’endroit de l’accident il n’y a pas de piliers en béton.

La dernière journée de Joerg Haider :

Le 10 octobre est le jour de l’unité de la Carinthie.  Les écoliers ont congé. C’est un grand jour pour les habitants du Land et un jour de fête officiel. Á 9H30, le chauffeur de Joerg Haider le dépose au cimetière central de Klagenfurt où a lieu une cérémonie. L’armée et la police sont présentes. Il y a de nombreux bouquets de fleurs et couronnes. Ce 10 octobre n’est pourtant pas le même que les autres. Depuis les élections du 28 septembre et la percée du BZÖ, la Carinthie a retrouvé de son influence. Près d’un électeur sur deux a voté pour un des deux partis nationalistes.

Joerg Haider assiste à une fête dans le centre de Klagenfurt, où il s'assied à côté de sa mère, qui doit fêter le lendemain son anniversaire.  Sur le temps de midi, Joerg Haider remet une décoration à un jeune maçon qui a remporté un prix de maçonnerie.

En début d’après-midi, Joerg Haider donne une interview à un rédacteur du « Kleine Zeitung ».  
Á 17h a lieu une réunion à propos des problèmes financiers rencontrés par la société d’investissement Auer von Welsbach.  L’entreprise et ses actionnaires ont perdu 50 millions d’euros de par l’action non approuvée d’un des collaborateurs de l’entreprise. 12.000 petits actionnaires sont touchés. Joerg Haider envisage d’aider l’entreprise de différentes manières. D’autres réunions, sur le sujet, devaient suivre la semaine suivante .

Á 19h, la discussion se termine. Joerg Haider décide d’annuler le rendez-vous du soir à Velden et de se rendre dans sa propriété de la Vallée des ours, qui se situe à environ 20 km de Klagenfurt. Le chauffeur note sur le carnet de bord du véhicule que le chef prend la voiture en charge à 19h.
Joerg Haider a du changer d’avis et aller à la soirée.

Le lac de Wörthersee est long de 16,5 km. Velden se trouve à l'Ouest du lac et Klagenfurt à l'Est. Une autoroute et une ligne de chemin de fer passent au nord du lac.

Itinéraire entre Klagenfurt, capitale de la Carinthie et Velden.


La dernière soirée de Joerg Haider :

Le cours de cette dernière soirée a son importance, car lorsque l’accident survient à 1H15 du matin, le 11 octobre 2008, Joerg Haider est supposé avoir 1,8 pour mille d’alcool dans le sang. La question est de savoir où il a ingurgité tout cet alcool.

Il y a deux versions :

1/ de la soirée à la mort :

Joerg Haider arrive vers 21H30 à la présentation du magazine « Blitzlicht Revue » au « Le Cabaret » à Velden am Wörthersee. Il quitte le lieu vers 00h30 et roule vers la Vallée des Ours, où sa mère fête ses 90 ans le lendemain. L’accident a lieu à 1H15.

2/ une bouteille de vodka et il démarre ensuite la voiture :

Dans cette version, Joerg Haider arrive au  « Le Cabaret » à Velden am Wörthersee à 21H45. Il y reste jusque 22h30. Á 23h15, il est au café homosexuel (acceptant aussi les hétérosexuels) « Zum Stadtkrämer » à Klagenfurt, où il vide avec un jeune inconnu une bouteille de vodka. Á 1H05, selon un témoignage anonyme, il se rend, chancelant, à son auto et quitte les lieux. Il roule vers le lieu de l’accident.

Le parcours de Velden à Lambichl, où l'accident a eu lieu. Joerg Haider roulait vers sa propriété de la Vallée des Ours, située dans le Sud de la Carinthie.


M’étant rendu, au mois de juin 2009, sur les lieux de l’accident, je peux confirmer qu’il n’y a pas de poteau en béton a cet endroit. Il y a juste un petit mur en béton.

Pas de poteau en béton où le véhicule de Joerg Haider a quitté la route.


Le petit mur que la voiture a heurté. Lorsque j'ai pris ces photos en juin 2009, huit mois après l'accident, les traces de l'impact sont toujours visibles, entre les deux lignes rouges.



Le fait de heurter le petit mur, dans une des voitures les plus sures du marché, peut-il conduire à plusieures blessures, "chacune des blessures constatées devant conduire à la mort"? 

Le restaurant « Bem Vido » : 

19H30 : Joerg Haider participe à l’ouverture du restaurant « Bem Vido ». Le patron du restaurant est Hans-Peter Gasser. Il est également le patron du « « Zum Stadtkrämer », le café homosexuel où Joerg Haider aurait été avant son accident mortel. Le restaurant « Bem Vido » est un restaurant plutôt bourgeois. La clientèle est hétérosexuelle.

Le BZÖ, le parti de Joerg Haider a pour objectif d’emporter la mairie de Klagenfurt (ce qui sera d’ailleurs le cas lors des élections municipales). Le BZÖ tente de redynamiser économiquement la place où se trouve le restaurant et dans faire un pôle culturel de la ville. L’ouverture du restaurant « Bem Vido ». est un élément positif pour l’équipe du BZÖ.

Selon le patron du restaurant, Hans-Peter Gasser, Joerg Haider voulait l’aider à faire connaître son restaurant (TZ, 17 octobre 2008). Joerg Haider boit de l’eau minérale. Joerg Haider doit sa popularité au fait qu’il quadrille le terrain. Il est présent partout, serre des mains et tutoie les gens. Il est donc logique qu’il soit présent lors de l’inauguration du restaurant.

Discothèque « Le Cabaret » :

Joerg Haider se rend ensuite à Velden am Wörthersee afin d’assister au lancement du magazine « Blitzlicht Revue » à la discothèque « Le Cabaret ».  

C’est à partir d' ici que les versions divergent. A quelle heure Joerg Haider est il partit et où est-t-il allé?
Le journaliste Gerhard Wisnewski a rencontré différents témoins afin de tenter d’établir la réalité.

Voici la première photo officielle de l'accident qui a été communiquée par les autorités.

La voiture de Joerg Haider est sortie de la route sur la droite.


Bas de la photo: traces de sortie de route.
Milieu de la photo : le petit mur.
Haut de la photo : la voiture a terminé sa course là.
Il est intéressant de compléter les deux photos que j'ai prises en juin 2009 et publiées dans "Enquête sur le décès de Joerg Haider (10)." (voir ici en dessous), par cette photo officielle.







Premier témoin qui se trouvait au « Le Cabaret » interrogé par Gerhard Wisnewski :

Hannes Berger, ami de longue date de Joerg Haider. Il est social-démocrate et est un ami de Joerg Haider depuis 40 ans.

Lors de la réunion, il a parlé avec Joerg Haider et l’a trouvé totalement sobre. De plus, Joerg Haider n’a pas bu d’alcool lors de la soirée. Les amis de Hannes Berger, présents au « Le Cabaret », ont eu la même impression.

Hannes Berger  s’est demandé comment, en aussi peu de temps, Joerg Haider a pu passer d’un état de sobriété à un état d’alcoolémie avancé.

Á 23h30 – 23h45, Hannes Berger, quitte la soirée. Il voit une voiture du même type que celle de Joerg Haider sur le parking, mais ne voit pas la plaque et rentre chez lui, car il est fatigué.

Selon Hannes Berger, Joerg Haider était un sportif et pas un alcoolique.

Hannes Berger trouve curieux que le jeune avec lequel Joerg Haider aurait bu une bouteille de vodka, ainsi que la dame que Joerg Haider aurait dépassée avant l’accident ne se montrent pas.

En 40 ans, Hannes Berger a vu Joerg Haider une seule fois, ayant un peu bu. Il le voit 20 à 30 fois par an. Joerg Haider ne boit pas. Ce n’est pas son truc.

Lors du décès, il a pensé que c’était curieux. Tout de suite après, les sociaux-démocrates et les conservateurs ont formé une grande coalition. De plus, on était en pleine crise financière. Il dit que si c’est un accident, c’est un accident qui a profité à beaucoup de gens.

Deuxième témoin qui se trouvait au « Le Cabaret » interrogé par Gerhard Wisnewski :

Susanne Königs-Astner, conseillère municipale conservatrice (ÖVP) à Villach.

Joerg Haider a discuté longuement avec elle et une autre personne. Joerg Haider a pris un verre de vin blanc, mais n’en a bu que la moitié. Il ne lui a pas paru le moins du monde être sous l’emprise de l’alcool.  Joerg Haider était détendu et en forme. Ensuite, Stefan Petzner (le fils spirituel de Joerg Haider) a poussé Joerg Haider a partir, car Joerg Haider discutait déjà depuis longtemps. Stefan Petzner est resté dans son dos dix minutes. Ensuite Joerg Haider a dit «  je pars maintenant à la maison. Ma mère a 90 ans ». Il était 22h30-22h45. Susanne Königs-Astner ne sait pas si Joerg Haider a ensuite quitté les lieux ou pas. Elle ne l’a pas vu aller à sa voiture.

Troisième témoin qui se trouvait au « Le Cabaret » interrogé par Gerhard Wisnewski :

Marlies Jost, photographe de presse.

Elle et son mari ont été invités à la soirée, car ils réalisent des photos pour « Blitzlicht Revue ». C’était une soirée avec beaucoup de personnes connues en Carinthie.

Joerg Haider est arrivé vers 22h. Il était un invité surprise car il s’était décommandé.

Marlies Jost connaissait Joerg Haider depuis au moins dix ans. Elle le voyait à tous les événements. Marlies Jost est restée toute la soirée à côté de Joerg Haider et n’a pas eu une seule fois l’impression qu’il était sous l’emprise de l’alcool. Il avait un verre de champagne à la main, mais l’a à peine siroté. Au cours des dix années, Marlies Jost ne l’a pas vu une seule fois saoul. Elle et son mari ont quitté l'événement vers 22h ou 22h30 et Joerg Haider était toujours là.

Lorsqu’elle et son mari ont appris le décès, ils n’ont pas pu accepter la version disant que Joerg Haider avait un haut taux d’alcoolémie.

Á quelle heure Joerg Haider a-t-il quitté « Le Cabaret » à Velden ?

22H15, 22H30, 23H15, 23H45, 00H15 ? Difficile de trancher.

Lors d’une soirée, les personnes présentes gardent rarement la nation du temps. De plus Joerg Haider a pu dire « au revoir» à quelqu’un, vouloir quitter les lieux, et parler à quelqu’un d’autre.

De plus, Joerg Haider aurait donné une interview à « Radio Kärnten » (toujours au « Le Cabaret » à Velden à 23h15). Cette interview a été présentée le lendemain lors du journal parlé de 7h. La présentatrice dit que l’interview a eu lieu à 23H15.

Lors de son enquête, Gerhard Wisnewski découvre qu’il y avait devant « Le Cabaret » à Velden  une deuxième voiture du même type et de la même couleur, celle de la navette de l’aéroport de Klagenfut.
La conclusion est que les données et les heures sont de mauvaises qualités. Quand aux informations données par la presse, elles sont peu fiables.




Un élément récent, qui n’est pas abordé par Gerhard Wisnewski dans son livre, vient confirmer que la photo où on voit quelqu’un qui ressemble vaguement à Joerg Haider au « Zum Stadtkrämer » relève d’un montage.

Il semblerait que cette photo soit tirée d’une vidéo du magazine d’information Zib2, de la chaîne de télévision ORF. (http://tv.orf.at/zib2). Si ces éléments étaient confirmés, ils démontreraient qu’il n’y a pas eu de reportage photo, d’un photographe, sur la vie nocturne à Klagenfurt.

L’enquête officielle

Après l’accident, les autorités ne mènent pas d’enquête sérieuse et concluent à un accident.  D’où vient cette précipitation ? Pourquoi la police conclut-elle à un accident sans avoir mené une enquête approfondie ?

Maintenant que la police n’a pas mené cette enquête approfondie,  une nouvelle enquête a-t-elle encore une chance d’aboutir à des résultats ?

La presse adhère, elle aussi, immédiatement à la version de l’accident : « roulait trop vite », « pas de possibilité de survivre », « le double de la vitesse autorisée », « au moins 140 km/h », « Selon le Parquet, toute cause externe à l’accident  est à écarter ».

12 octobre 2008 : le parquet communique la vitesse de 142 km/h

15 octobre 2008 : le parquet communique le taux d’alcool dans le sang : 1,8/1000

16 octobre 2008 : le rapport d’abduction fait l’objet de fuites. Celles-ci  ne peuvent venir que des personnes qui ont examiné le corps ou du Parquet.

16 octobre : sort l’information disant qu’avant sa mort Joerg Haider était dans un café homosexuel. (Selon Gerhard Wisnewski l’information vient du Parquet).

Le 16 octobre 2008, l’enquête est pratiquement terminée.

Les possibilités modernes d’attentats sont nombreuses. Les systèmes actuels sont sophistiqués et il faut des semaines, voir des mois d’analyses pour écarter la possibilité d’un attentat.

Le 17 janvier 2009, Gerhard Wisnewski a  rendez-vous au Parquet de Klagenfurt. Le Parquet refuse de lui communiquer des informations. Raison invoquée : c’est interdit au Parquet et punissable. De plus, cela sert à protéger la vie privée de l’intéressé.

Gerhard Wisnewski trouve cela ahurissant. Le Parquet a communiqué à la presse une série d’informations, dés après l’accident et il utilise ces arguments pour ne pas répondre à Gerhard Wisnewski.

De plus, il apparaît que ces trois éléments : alcool, vitesse et café homosexuel ont été divulgués (alcool et vitesse) ou distillés (café homosexuel) par le Parquet dans les jours qui ont suivi le décès. Cela, alors que le mythe Haider était en train de naître.

Deux éléments ont fait que Gerhard Wisnewski s’est lancé dans l’enquête. L’état de la voiture et la réaction trop rapide du Parquet de Klagenfurt. Lorsqu’un homme politique de haut rang décède dans un accident de voiture, alors qu’il se trouve dans une situation politique exceptionnelle, l’enquête est menée dans toutes les directions et les analyses du matériel (voiture, etc…) prennent des semaines.

L’enquête a été menée par le Parquet de Klagenfurt, parce que l’accident a eu lieu en Carinthie et que c’est le seul Parquet de Carinthie. Hors, entre Joerg Haider et le Parquet de Carinthie, les relations étaient tendues.

Relations tendues entre Joerg Haider et le Parquet de Klagenfurt

Déjà en 1991, lorsque Joerg Haider est expulsé de son poste de gouverneur de Carinthie, suite à ses déclarations sur la politique du plein emploi, le Parquet de Klagenfurt lui fait des problèmes par rapport aux propos qu’il a tenus.

En 2007, dans l’affaire des panneaux bilingues de noms de lieux (Joerg Haider s’oppose à l’installation de panneaux bilingues allemand-slovène dans les villages du Sud de la Carinthie, à minorité linguistique slovène), le Parquet de Klagenfurt ouvre une enquête pour abus dans l’utilisation de sa fonction. Joerg Haider déclare alors que le Parquet de Klagenfurt est « une pagaille de l’Etat de droit démocratique » et « un pliage (ou une courbure) de l’État de droit. ».

Au printemps 2008, le Parquet de Klagenfurt mène une action, sur le même sujet, à l’encontre de Joerg Haider et Gerhard Dörfler. Joerg Haider parle alors d’un « procès politique ».

Lors du scandale de la « Hypo-Alpe-Adria », Joerg Haider attaque la position du Parquet de Carinthie qui, selon lui, ne veut pas mener l’enquête jusqu'au bout.

De plus, le parquet n’est pas indépendant du ministère de la justice et est chapeauté par les partis du régime (sociaux-démocrates et conservateurs).

La presse est elle aussi sous contrôle. La télévision d’État est politisée et la presse écrite reçoit des subventions de l’État.

Ce que je pense de cette première partie de l’enquête de Gerhard Wisnewski
.
1/ Le Parquet en Autriche n’est pas indépendant.

Il est clair que le Parquet autrichien ne peut fonctionner de manière indépendante. En Belgique, la situation est la même (Parquet politisé, nominations politiques des magistrats, etc…). Dés que le Parquet doit intervenir dans des affaires politiques, la justice dysfonctionne.

2/ La presse télévisuelle politisée et la presse écrite subventionnée.

Il est clair qu’une telle presse n’est pas indépendante. Déjà dans un système où la presse n’est pas politisée, elle dysfonctionne (il suffit de regarder ce que certains organes de presse allemands ont raconté sur le congrès anti-islamisation de Cologne pour s ‘en convaincre).

3/ Le Parquet avait des comptes à régler avec Joerg Haider.

Ici aussi, on ne peut pas attendre du parquet une enquête objective.

4/ Le Parquet n’a pas mené l’enquête correctement.

Il est clair qu’au vu de la situation politique et de la notoriété de Joerg Haider, l’enquête aurait du être conduite afin d’écarter toute forme d’attentat.

5/ les éléments.

Gerhard Wisnewski amène différents types d’éléments

1/ des éléments connus de tous. Exemple : l’emploi du temps de Joerg Haider durant la journée.

2/ des éléments facilements trouvables pour qui se rend à Klagenfurt afin d’enquêter. Exemple : les photos où l’on voit Joerg Haider au « Zum Stadtkrämer » posent problème.

3/ des témoignages recueillis par Gerhard Wisnewski. C’est là le point fort de son enquête. Mais aussi le point faible. En effet, ces témoignages sont fragiles et discordants. Il le dit d’ailleurs lui-même.

6/ Joerg Haider est-il allé au « Zum Stadtkrämer » ?

La réponse n’est pas apportée. Les photos ne tiennent pas la route. Elles ne constituent nullement un élément de preuve. De plus, un élément supplémentaire pourrait éliminer complètement ces photos : c’est la couleur des deux arcades.


En effet, sur la photo d’une personne qui ressemble très vaguement à Joerg Haider, les arcades sont blanches (sur cette photo, je les ai entourrées en bleu), alors que sur la photo du « Zum Stadtkrämer », les arcades sont rouges. Il faudrait déterminer quand les arcades, blanches sur la photo, ont ensuite été peintes en rouge. De toute façon, la personne sur la photo ne ressemble pas à Joerg Haider.


Les deux seules solutions à retenir sont :

a/ Joerg Haider n’est pas allé au « Zum Stadtkrämer ».

Peut-on baser la présence de Joerg Haider en cet endroit sur deux témoignages, celui du barman et du patron, en sachant que le barman est l’employé du patron, et qu’il y a donc un lien de subordination entre les deux hommes ?

Pour moi, il n’y a pas de preuve du passage de Joerg Haider au « Zum Stadtkrämer ». Joerg Haider a annulé dans un premier temps sa visite au « Le cabaret » à Velden puis s’y est finalement rendu. Au « Le cabaret » à Velden, Stefan Petzner est venu le trouver pour qu’il parte, tout cela parce que le lendemain avait lieu la fête d’anniversaire de sa mère à la Vallée des Ours. Si Joerg Haider se décommande d’abord, puis vient ensuite et part parce que pressé de rentrer en vue de cette réunion familiale, pourquoi repasse-t-il dans le centre de Klagenfurt et se rend-t-il dans cet endroit où il n’est jamais allé ? Il a bien été au restaurant qui appartient au même patron quelques heures auparavant. S’il avait voulu aller au « Zum Stadtkrämer », il aurait très bien pu le faire un autre jour.

b/ il y est allé et a bu deux ou trois verres de vin.

Si on suit la théorie du barman, Joerg Haider est venu au « Zum Stadtkrämer ». Il a bu deux ou trois verres de vin et est repartis. Curieux. Il est pressé de rentrer et reste ¾ d’heures à discuter et boit deux à trois verres de vins, alors qu’une réunion de famille l’attend.

Personnellement, je pencherais pour le fait que Joerg Haider n’ait pas été au « Zum Stadtkrämer ».

Lorsque Gerhard Wisnewski dit qu’il n’arrive pas à trouver les témoins :

-         le jeune homme du « Zum Stadtkrämer »
-         le photographe qui a pris les photos au « Zum Stadtkrämer »
-         un aide inconnu qui a communiqué anonymement au Parquet qu’il avait voulu empêcher Joerg Haider de partir en voiture.


C’est parce qu’ils n’existent pas. Les photos de quelqu’un qui ressemble à Joerg Haider ne datent pas de ce jour là et ce n’est pas Joerg Haider. Il n’y a pas eu de reportage photo, donc pas de photos de photographe, pas de jeune homme qui a bu une bouteille de vodka, quand à l’aide anonyme qui a envoyé un e-mail au Parquet, dans de nombreuses affaires, il y a des gens qui envoient des fausses informations de manière anonyme.

Pourquoi le patron et son barman raconteraient-ils cela ?

1/ même si cela occasionne des inconvénients, cette affaire fait une publicité énorme autour des deux établissements. La preuve, dans ce reportage publicitaire, le rédacteur parle des deux établissements en disant qu’ils ont été visités par Joerg Haider avant sa mort.

 De plus, l’endroit où se trouve le restaurant a déjà été exploité par d’autres et n’a pas fonctionné. Si le restaurant n’est pas rentable, il se pourrait que le patron soit dans des difficultés financières.

2/ quelqu’un le paye ou le tient et lui demande de prétendre cela afin de brouiller les pistes. La bouteille de vodka devant au départ servir à justifier le haut taux d’alcoolémie de Joerg Haider.

3/ cette histoire, des photos et de la bouteille de vodka vidée avec un jeune ayant tourné court, le barman dit que Joerg Haider n’a bu que deux ou trois verres de vins.

Si on suit cette théorie, Joerg Haider quitte sobre le « Le Cabaret » à Velden, roule vers la vallée de l’Ours, a un accident à Lambichl où il est ingurgité d’alcool. C’est là que se trouve la clé du mystère.

Quant aux éléments concernant le lieu de l'accident et l'épave de la voiture nous y reviendrons plus tard.

La voiture

Gerhard Wisnewski s’intéresse ensuite à la voiture. Il analyse les photos de la voiture prisent après l’accident, lorsque la voiture de 2,5 tonnes se trouve sur la route où elle a terminé sa course. Il décrit chaque élément du véhicule atteint.






Première conclusion intermédiaire de Gerhard Wisnewski : l’énergie cinétique opère principalement du haut.
Deuxième conclusion intermédiaire de Gerhard Wisnewski : le véhicule offre au premier coup d’œil l’image d’un chaos total. En réalité, il y a comme un ordre. Les forces et les dommages sont concentrés étonnement sur la place du conducteur. On remarque que les structures situées autour du chauffeur sont fortement endommagées ou détruites :

-         le toit au dessus du chauffeur
-         la colonne A devant le chauffeur
-         la colonne B derrière le chauffeur
-        Türschwelle (difficile de trouver la traduction exacte, c'est : l’entrée de l’habitacle, le pas de la  porte, la partie où se met la porte)
-         la porte du côté conducteur
-         le siège du conducteur

L’arrière du véhicule reste, par contre, peu atteint. Le toit est fortement endommagé où se trouve la place du conducteur, mais le reste du toit n’est pas endommagé.

Ceci est un résumé succinct de la description  faite par Gerhard Wisnewski de chaque élément endommagé de la voiture.

Comment est-ce que ces dommages massifs et cette destruction de la partie de la voiture située autour du conducteur ont-ils pu avoir lieu ?

Gerhard Wisnewski examine les lieux de l’accident. Est-il techniquement possible, dans une VW Phaeton, d’atteindre à cet endroit la vitesse de 140 km/h ? Oui, répond Gerhard Wisnewski. (Ayant été moi-même sur les lieux, je le confirme. C’est une vitesse totalement excessive pour l’endroit, mais c’est techniquement possible.).

Problème. Le radar automatique qui « flashe » dans les deux sens de circulation. Était-il ce jour là en action ? Si « oui », soit il aurait flashé la voiture de Joerg Haider supposée rouler à 142 km/h, soit Joerg Haider ne roulait pas à cette vitesse. Si « non », Joerg Haider ne pouvait pas voir si le radar était en action ce jour là ou pas et aurait du craindre d’être flashé par le radar. Les autorités n’ont pas communiqué le fait que Joerg Haider aurait été flashé. Si cela avait été le cas, elles l’auraient probablement fait afin de confirmer la thèse officielle. (J'ai trouvé un article dans lequel Gottfried Kranz, du Parquet, a confirmé que le radar automatique n’était pas activé. Interview donnée au «  Kurier » et publiée le 17 octobre 2008 dans le «  Kurier » .)

Gerhard Wisnewski reconstitue la course de la voiture à partir de la sortie de route et énumère les éléments qui se trouvent sur le passage de la voiture. La présence de ceux-ci peuvent, selon-lui, expliquer la présence d’une partie des dégâts de la voiture, mais pas de :
-         la destruction de l’avant de la voiture
-         la destruction de la partie de la voiture située près du conducteur
-         les portières arrachées

Les éléments qui se trouvent sur la course de la voiture à partir de sa sortie de route permettent de justifier les dégâts légers mais pas les 3 éléments ci-dessus.

De plus, le chemin suivit par la voiture après la bouche d’incendie reste mystérieux. La voiture de 2,5 tonnes lancée à 142km/h devrait avoir écrasé la bouche d’incendie et cassé le mur antibruit situé derrière.

Celui-ci n’a pourtant pas une égratignure. Par contre il y a des morceaux de l’épave qui pendent dans les arbres situés au dessus du mur antibruit. Une pointe d’arbre de plusieurs mètres de haut a même été coupée. Nous avons à faire ici à un miracle balistique.

Donc la voiture lorsqu’elle atteint la bouche d’incendie, soit monte au dessus du mur antibruit, soit retourne sur la route en obliquant fortement sur la gauche.

Le fait que la voiture soit passée au dessus du mur antibruit ne tient pas. C’est un scénario à la Hollywood. La voiture pèse 2,5 tonnes. De plus, les arbres seraient complètement défoncés.

Ou alors, il y a eu un carambolage :

-         la voiture atterrit sur le toit. Le toit devrait être endommagé, Hors, hormis la partie près du conducteur, le toit n’est pas atteint.
-         L’auto atterrit sur les roues. D’où viennent les dégâts du capot, du toit et de la partie de la voiture où le conducteur se trouve, ainsi que des dégâts à l'endroit de la voiture où les portes se mettent ?
Prenons maintenant l’hypothèse que la voiture a fortement obliqué vers la gauche à partir de l’endroit où se trouve la bouche d’incendie.

1/ Si on admet qu’il n’y a pas eu de saut, alors comment expliquer les dégâts sur la partie supérieure de la voiture, près d'où se trouve le conducteur ?

2/ Selon les « lois du billard », la voiture aurait du aller de l’autre côté de la route dans les panneaux antibruit, plutôt que plus loin sur la route.

3/ Comment est-ce que des parties de l’auto se sont retrouvées dans les arbres ?

Gerhard Wisnewski a examiné chaque élément à la loupe

L’auto quitte la route sur la droite, roule un peu dans la pampa, l’avant et les roues sont accrochées, elle a une bosse à cause de la bouche d’égout. Rien de plus, à part peut-être des grattes sur la droite.

Normalement, dans ces cas là, on sort de la voiture, s’énerve sur les dégâts de tôle et appelle une dépanneuse.

Quel que soit le scénario envisagé, les dégâts que la voiture a ne correspondent pas et sont trop nombreux. Et le conducteur est mort.

Il y a deux sortes de dégâts :

- ceux qui peuvent s’expliquer par l’endroit où l’accident a lieu.
- ceux qui ne peuvent s’expliquer par l’endroit où l’accident a lieu. Ceux-ci ne peuvent s’expliquer que par un facteur « X » que nous ne connaissons pas encore.


Voici une série de photos permettant de mieux comprendre la partie "Enquête sur le décès de Joerg Haider (27)" (voir ici en dessous).

La partie de la voiture où se trouve le chauffeur est fortement détruite.

Un trou dans le toit, où le conducteur se trouve. 





L'épave du véhicule.


Vu du ciel.

La sortie de route.

Le petit mur (17 cm de haut où la lettre "N" jaune se trouve.)

C'est une cabine/armoire de la société de téléphone.


Les arbres où des morceaux de la voiture ont été retrouvés.

Pointe de l'arbre coupée.

Morceau de voiture dans les arbres.

Morceau de voiture dans les arbres.

Les deux éléments de la thèse officielle sont :

-         la vitesse de 142km/h
-         le taux d’alcoolémie de 1,8/1000

Commençons par la vitesse :

L’accident a eu lieu le samedi tôt dans la nuit. Le fonctionnement normal, lorsqu’un accident de la route a lieu dans la nuit de vendredi à samedi et qu’il y a un décès, c’est que le corps de la victime soit analysé le lundi. Gottfried Kranz, qui dirige le Parquet de Klagenfurt, est pressé. L’autopsie a lieu le samedi 11 octobre 2008 de 17h à 21h30.

Gottfried Kranz et le médecin qui a pratiqué l'autopsie.


Selon le « Kleine Zeitung » du 13 octobre 2008, la voiture de fonction de Joerg Haider a été examinée, le dimanche 12 octobre 2008, durant plusieurs heures à l’atelier central de la police à Krumpendorf par une équipe d’experts.

Quels experts ? L’expert renommé de Graz (Autriche), Harald Weinländer écrit le « Kleine Zeitung » du 13 octobre 2008. Ce jour là (le dimanche 12 octobre 2008), Harald Weinländer n’a pas encore commencé à examiner le véhicule. Le site Internet Presse.com communique que les experts ont examiné la voiture, le dimanche 12 octobre 2008, avec deux experts de chez Volkswagen. Ce même dimanche 12 octobre 2008, le parquet communique la vitesse de 142 km/h. « L’indicateur de vitesse est resté bloqué à 142km/h. »

Le 13 février 2009, Gerhard Wisnewski a un long entretien avec Markus Winninghoff, co-auteur du livre de poche « Unfallrekonstruktion » (reconstruction/reconstitution d’accident) paru en 2007. Selon Markus Winninghoff, lors d’un accident l’aiguille que l’indicateur de vitesse indique n’a rien à voir avec la vitesse réelle du véhicule au moment de l’accident, car le mécanisme de l’indicateur de vitesse est atteint par le choc. 

Dans le cas de la voiture de Joerg Haider, la conduite de courant vers le mécanisme indicateur de vitesse a été coupée. Dans ce cas, l’indicateur de vitesse ne retombe pas à zéro mais reste fixe. La vitesse que l’aiguille indique peut-être influencée par le choc de l’accident. La vitesse que l’aiguille indique ne correspond pas à la vitesse à laquelle le véhicule roulait lors de l’accident.

De plus, lors de l’enquête, la personne qui s’est occupée de lire les données de vitesse du véhicule devait être indépendante du fabriquant de voiture, Volkswagen. Hors, il semblerait qu’il ait fallu, pour des raisons techniques (les systèmes sont tellement spécialisés que seuls les spécialistes du fabricant sont à même de lire les données), faire appel à du personnel spécialisé lié au constructeur. Dans les faits, c’est le personnel de Volkswagen qui aurait lu les données et les aurait mises à la disposition du Parquet de Klagenfurt.

Il y a une autre méthode pour vérifier la vitesse au moment de l’accident : la méthode classique, c'est-à-dire celle basée sur la distance de freinage.

Gerhard Wisnewski utilise le calculateur du site http://www.internetratgeber-recht.de/Verkehrsrecht/hauptseite.htm (cliquer ensuite à gauche sur "Rechner", puis "Bremsweg-Rechner".)

Il augmente le temps de réaction (Reaktionszeit) à une seconde, car Joerg Haider est supposé avoir bu. Il tient compte du fait que la voiture est sortie de la route et roule sur des surfaces sur lesquelles le freinage n'est pas très bon. Il introduit donc dans la case "Verzögerung" (temporisation) la donnée 4,75.

Distance de freinage à 142 km/h : 217 mètres.

Pour obtenir une distance de freinage de 100 mètres (ce qui est la cas dans l'"accident" de Joerg Haider), Joerg Haider devait rouler à 90 km/h.


Les blessures

Les rapports de nombreux médias indiquent que Joerg Haider était atteint de blessures sévères à la tête et au torse, ainsi que de blessures qui ont atteint la colonne vertébrale. « Chacune de ces blessures devant conduire à la mort ». De plus, le bras gauche devait être presque arraché. Le médecin urgentiste qui est intervenu sur les lieux l’a confirmé à Gerhard Wisnewski.

L’autopsie a eu lieu le 12 octobre 2008 de 17h à 21H30 à l’Institut de médecine légale de l’université de Graz, capitale du Steiermark (Autriche). (Ici, il y a une contradiction sur la date. Le  11 octobre comme rapporté dans le « Kleine Zeitung » ou le 12 octobre comme écrit par Gerhard Wisnewski?).

Gerhard Wisnewski constate que le rapport d’autopsie n’établit pas le lien entre les blessures et les pièces de la voiture (quelle partie de la voiture a causé quelle blessure).

L’airbag

Gerhard Wisnewski s’interroge sur le fait que l’airbag aurait pu jouer un rôle dans le décès de Joerg Haider. Si l’airbag sauve des vies, il a dans certains cas un effet inverse

L’alcool

Le porte-parole de la police, Gottlieb Türk, déclare dans le « Kurier » du 12 octobre 2008 que « lorsqu’un accident mortel a lieu, sans que des tiers soient impliqués, il n’y a pas de prélèvement sanguin. Seul un tribunal peut ordonner une telle enquête et encore faut-il l’accord de la famille du défunt. »

Donc, dans le cas qui nous préoccupe, puisqu’il n’y a pas d’implication de tiers, même si un tribunal avait ordonné ce prélèvement sanguin, celui-ci n’aurait pu avoir lieu sans l’assentiment de la famille. Le Parquet de Klagenfurt utilise donc des données récoltées illégalement.

Au milieu du mois de décembre 2008, la famille Haider demande une deuxième analyse de sang. Le Parquet de Klagenfurt refuse de communiquer les résultats. Ensuite, Gottfried Kranz qui dirige le Parquet de Klagenfurt déclare au « Kurier » que les résultats de l’analyse réalisée au lendemain du décès par l'institut de médecine légale de l’université de Graz sont confirmés, " cela n’a pas donné de changements". Donc 1,8/1000.

Le 14 janvier 2009, Gerhard Wisnewski téléphone à Claudia Haider (la femme de Joerg Haider) afin de lui poser des questions sur certains points. Claudia Haider est agitée et énervée, mais aussi incertaine. Elle dit à Gerhard Wisnewski que suite au décès de son mari, des forces ont opéré afin de remettre le couvercle sur l’affaire, de clôturer cette histoire le plus vite possible. Il y avait une pression énorme afin de procéder à l’incinération du cadavre.

Claudia Haider a demandé une seconde analyse de sang et exigé deux conditions :

-         l’analyse doit être réalisée par un laboratoire indépendant (un institut était déjà envisagé)
-         lors de la remise de l’analyse, un médecin de confiance de la famille doit être présent.

Ces deux conditions ont été refusées. L’analyse a été réalisée par l’institut de médecine légale d’Innsbruck, capitale du Tyrol (Autriche).

De plus, la famille ne sait pas qui a donné  l’instruction d’embaumer le corps après l’autopsie. Cette demande n’est pas venue de la famille, alors que c’est la famille qui est la seule à pouvoir en décider. Suite à l’embaumement, de nombreuses analyses ne sont plus possibles.

Par embaumement, on doit entendre non seulement un traitement des parties extérieures du cadavre, mais également de l’intérieur du corps.

Claudia Haider dit également qu'elle se pose énormément de questions

Elle se demande comment son mari a pu en aussi peu de temps ingurgiter autant d’alcool. Cela reste une énigme pour elle. « Nous étions un couple public. Il y avait une règle très claire : ne jamais conduire en ayant bu.  Nous savions que ce n’était pas autorisé. Un vrai professionnel ne se laisse pas aller vers une situation qui peut le mener à des dommages importants qui peuvent signifier la fin de sa carrière politique. Croyez-moi, je le connais. Nous étions mariés depuis 32 ans. Et de plus, il n’aurait pas conduit vers la Vallée des Ours alors qu’il pouvait aller dans son appartement de Klagenfurt où il résidait.» De plus, pour se rendre à la Vallée de l’Ours, la route est sinueuse et il doit emprunter en bout de course des chemins de forêt.

La haute concentration d’alcool dans le sang reste une énigme. Quelqu’un qui est peu intéressé par l’alcool et qui doit se tenir professionnellement en public, la soirée qui précède une fête de famille importante se retrouve avec 1,8/1000 d’alcool dans le sang. Ce genre de situation est peu envisageable pour un professionnel de la politique tel que Joerg Haider.



 Si Joerg Haider avait bu, pourquoi se serait-il rendu à la Vallée des Ours, alors que sa résidence principale se trouve dans le centre de Klagenfurt, et qu'il est passé à 100 mètres de son domicile (Á l'intérieur du cercle mauve, sur les deux cartes)?

Le problème se trouve dans le fait qu’une forte quantité d’alcool dans le sang est toujours liée à une forte consommation d’alcool.

Hors, dans le cas de Joerg Haider, il n’y a pas de preuve d’une forte consommation d’alcool. Les témoins du « Le Cabaret » à Velden, et même le patron et le barman du « Zum Stadtkrämer », confirment une non-consommation ou une faible consommation d’alcool.

Gerhard Wisnewski pense que l’alcool pourrait avoir été infusé autrement. Des membres de la famille de Joerg Haider, qui ont vu le rapport d’autopsie, ont confirmé à Gerhard Wisnewski que s’il y avait une grande quantité d’alcool dans le sang et dans l’urine, il n’y en avait que très peu dans l’estomac. Cela laisse supposer que l’alcool n’a pas été ingurgité oralement.

Gerhard Wisnewski parle de méthodes semblables utilisées par la Stasi, la police politique du régime communiste d’Allemagne de l’Est, afin de liquider des allemands de l’Est connus (par exemple un sportif de haut rang passé à l’Ouest).

Est-ce que se sont des anciens membres de la Stasi qui auraient réalisé l’opération ? Non, car les services secrets de différents pays connaissent cette technique.

Le problème, c’est la destruction de la partie de la voiture où le conducteur se trouve. Elle a été réalisée pour une simulation de dérapage routier sous l’emprise de l’alcool à un endroit où il y a un arbre, un poteau en béton ou un mur en béton. Hors, à l’endroit où l’ « accident » a eu lieu, il n’y a pas un tel objet.

Du sang étranger

Il y a encore une autre possibilité d’expliquer la teneur élevée d’alcool dans le sang. Le prélèvement aurait été confondu avec celui d’un autre et échangé (involontairement ou volontairement).

Afin d’exclure cette hypothèse, une nouvelle analyse du prélèvement sanguin couplée à une analyse ADN, réalisée par un laboratoire indépendant, aurait du avoir lieu. Elle a été refusée par le Parquet de Klagenfurt.

Le 15 octobre 2008, Stefan Petzner, attaché de presse de Joerg Haider dit, lors d’une interview, que Joerg Haider était alcoolisé lors de l’accident, alors que jusque là, il avait strictement exclu le fait que Joerg Haider aurait été alcoolisé. Stefan Petzner, en tant qu’attaché de presse aurait du réfuté cela et défendre son ex-patron.

Le  3 mars 2009, Gerhard Wisnewski téléphone à Stefan Petzner afin de l’interroger sur la question

Stefan Petzner confirme que lorsqu’il a fait cette déclaration, il a eu l’assentiment de la famille Haider. Ceci est la conséquence de la publication dans la presse du rapport d’alcoolémie. Pour Gerhard Wisnewski, c’est au minumum une erreur de la part de Stefan Petzner.

Un membre de la famille Haider dit que c’est parce que Stefan Petzner voulait rester au centre de l’attention des médias et préparait sa prise de contrôle du parti et que la meilleure manière de rester au centre de l’attention des médias, c’est de donner des éléments sur le décès. De plus, la famille Haider était effondrée.

Á la place de gérer l’affaire correctement par rapport aux médias, Stefan Petzner pleure devant les caméras.


La montre introuvable



Sur les dernières photos à disposition, on peut voir les lunettes de Jörg Haider, des Donna Karan, éjectée hors de l’habitacle après le choc et retrouvées sur les lieux du drame. Sa chaussure droite (des Ludvig Reiter à quelque 400 euros) a terminé sa course dans un champ. La police a également trouvé des vitamines que Haider prenait contre le stress.

Toute la question est maintenant de savoir où est passée la montre que le leader populiste portait lorsqu’il a été vu pour la dernière fois à la discothèque «Le Cabaret», relate le Bild am Sonntag. 

L’objet resterait pour le moment introuvable. Il n’était ni au poignet de la victime, ni sur le lieu de l’accident.

Le seul témoin

Le trajet entre le lieu de l’accident et la maison du seul témoin qui doit avoir vu l’accident dure deux minutes. Le témoin se cache. Gerhard Wisnewski n’arrive pas à la rencontrer.

Voici les informations qu’elle a données suite à l’accident : la nuit, un peu après 1h du matin, elle aurait été dépassée par  le véhicule de Joerg Haider. Elle a vu un nuage de poussières et rien d’autre de l’accident. Elle a ensuite vu la voiture sur la route et a téléphoné à son mari qui est arrivé et a vu les jambes de Joerg Haider qui pendaient en dehors de la voiture. Après avoir constaté qu’il n’y a plus rien à faire, il aurait alarmé les autorités.

Un témoin sérieux en aurait dit plus.

Dans ce récit, il y a des trous.

-         d’où vient la mère de deux enfants la nuit à 1H15 ? Les vrais témoins mentionnent cet élément.
-         pourquoi appelle-t-elle d’abord son mari ?
-         pourquoi elle et son mari ne parlent-ils pas des mesures de premiers soins ?
-         comment est-ce que son mari conclut qu’il n’y a plus rien à faire ?
-         Avec quelle voiture roulait l’unique témoin ?
-         avec quelle auto le mari est-il venu ?
-         lorsque le mari est venu, a-t-il laissé les enfants seuls ?

Le témoin n’a rien vu. Il y avait devant elle une voiture entière, puis ensuite une voiture accidentée, mais entre les deux, elle n’a rien vu, si ce n’est un nuage de poussière, par cette froide et humide nuit d’octobre.
Pourquoi n’a-t-elle rien vu ? Il y a trois possibilités ?

-         l’accident a réellement eu lieu ainsi. Joerg Haider l’a dépassée, il y a eu un énorme nuage de poussière, puis elle a vu la voiture de Joerg Haider accidentée.
-         le témoin a vu quelque chose qu’elle ne devait pas voir. C’est pourquoi elle a d’abord téléphoné à son mari, puis ensuite à la police.
-         son récit est si pauvre en éléments parce qu’elle n’était pas sur les lieux de l’accident et est là seulement pour, par ses déclarations, rendre plausible un accident.

La dernière possibilité n’est pas si absurde qu’elle paraît. Aucun des témoins interrogés ne l’a vu sur les lieux ou ne peut confirmer sa présence sur place :

-         l’habitant Fritz Boss
-         l’habitant Rudolf Bartlmä
-         médecin urgentiste Andrea O.
-         Wolfgang König qui est arrivé tout de suite après la catastrophe sur les lieux.

Le 13 décembre 2008, l’unique témoin fait une déclaration à la presse. Elle était sur le chemin du retour lorsqu’elle a vu dans le rétroviseur les phares d’une voiture qui l’a très rapidement dépassée. Elle a vu presque aussitôt un nuage de poussières. La conductrice a stoppé dans la panique et appelé son mari. Il a vu les jambes qui pendaient de l’épave et a dit qu’il n’y avait plus rien à faire.

Selon un  membre de la famille Haider rencontré par Gerhard Wisnewski à Salzbourg le 20 février 2009, le témoin n’a jamais donné cette interview. Le témoin ne voulait pas apparaître dans la presse et a contacté le membre de la famille Haider afin de savoir que faire suite au fait que le journal « Österreich » publie une interview qu’elle n’a jamais donné.

Pourquoi est-ce que le témoin n’a pas envoyé un « droit de réponse » au journal « Österreich » ? Parce que cela coûte de l’argent. Elle aurait du prendre un avocat.

En examinant l’article de journal, Gerhard Wisnewski s’aperçoit que les journalistes ont trouvé le témoin, mais ne l’ont pas interrogé. Ils reprennent la déclaration de police.

Il semble que les journalistes ont eu le protocole de l’audition devant eux, car ils connaissent non-seulement le numéro de service de l’inspecteur de police, mais également son nom.

Ils connaissent également un autre détail : le contenu de la case de tête : « audition de l’accusé pour blessures corporelles par négligences. » Cela change tout. Car le témoin n’est plus un témoin tenu de dire la vérité. C’est un accusé qui obtient des droits : la présence possible d’un avocat, mais surtout la non-obligation de dire la vérité. Un accusé a la droit de mentir ou de se taire, alors qu’un témoin est tenu de dire la vérité.

De plus, dans l’article d’« Österreich », il est indiqué que ce que le témoin a déclaré est faux, car son habitation se trouve à l’opposé de l’endroit vers lequel elle roulait (ce qui est faux) et qu’elle roulait dans l’autre sens et à forcé Joerg Haider à une manœuvre d’évitement.  (Tout cela est ridicule).

De plus l’article se termine par une autre phrase qui est fausse. Le témoin déclare qu’elle est fortement choquée par l’accident et ne désire plus jamais en parler. Elle a fait seulement une exception pour Claudia Haider.

Conclusion :

Le journal « Österreich » a trouvé l’unique témoin, a voulu l’interroger et a reçu pour réponse : « je suis encore très fortement choquée par l’accident et ne voudrais plus jamais en parler. »

Là-dessus, le journal « Österreich » emballe la déclaration de police et la présente comme une nouvelle déclaration de police. Le tout est formulé de telle manière que l’article se trouve à la limite de la falsification sans être dans la situation de tomber sous le coup d’une poursuite pour falsification des faits.

C’est ce même journal qui avait sorti l’affaire de la bouteille de vodka qui aurait été bue au « Zum Stadtkrämer » avec un jeune.

De cet épisode nous retenons néanmoins :

-     pourquoi l’unique témoin prend-t-elle contact avec la famille Haider pour dire qu’elle n’a pas fait de déclaration aux journalistes ?
-     que le témoin est en réalité un accusé, qui n’est pas tenu de dire la vérité d’un point de vue juridique et a, en tant qu’accusé, le droit de mentir ou de se taire.
-     le parquet présente la personne en tant que témoin, alors qu’elle est accusée, de plus le parquet parle d’un témoin anonyme alors qu’en tant qu’accusée, la personne doit être désignée par le Parquet de Klagenfurt.
-     aucun des témoins interrogés ne l’a vu sur les lieux après l’accident ou ne peut confirmer sa présence sur place. 

Les trois piliers de la version officielle

Premier bilan

Nous devons bien constater que les 3 piliers de la thèse officielle sont fragiles.

1/ la vitesse de Joerg Haider

2/ la consommation d’alcool

3/ la déclaration du « seul témoin » à propos de l’accident

Pour Gehrard Wisnewski, ces trois piliers sont en verre et se brisent lors d’un choc léger.

Si Joerg Haider était sorti vivant de l’ « accident » et avait été poursuivi par le Parquet de Klagenfurt par rapport aux éléments avancés par celui-ci, il y a une forte probabilité que Joerg Haider serait sorti acquitté du tribunal.

Que s’est-il vraiment passé ?

Voiture et lieu de l’accident

-         la voiture présente des dommages spectaculaires.
-         l’épave ne correspond pas à l’accident et l’accident ne correspond pas à l’épave.
-         les dégâts sont trop importants pour une vitesse de 90km/h
-         d’un autre côté, les dégâts apporté par le voiture au lieu de l’accident sont trop peu importants par rapport à une vitesse de 142 km/h.
-         l’auto se trouve 100 mètres derrière l’endroit où elle a quitté la route, alors que la distance de freinage à 142 km/h est de 217 mètres.
-         bien que l’auto a du glissé, on ne voit pas de traces de pneu sur l’asphalte.
-         sur les photos prisent après l’accident, l’épave présente un trou dans le toit. Ce trou n’est pas visible sur l’épave que détient le gouvernement du Land de Carinthie.
victime de l’accident
-         manque de preuve convaincante de la consommation d’alcool
-         pas d’alcool dans l’estomac
-         la consommation orale d’alcool est suspecte

Une partie des dégâts du véhicule s’expliquent par la configuration du lieu.

Une partie des dégâts du véhicule ne s’expliquent pas par la configuration du lieu.

Pour expliquer ces dégâts, il faut trouver un élément supplémentaire, un facteur « x ».

Est-ce que quelque chose a été tiré sus le véhicule ?

Est-ce qu’il y a eu une bombe ?

Est-ce que la voiture a heurté un camion ?

Est-ce qu’un camion ou une machine de construction a heurté la voiture ?

Un ancien agent de lutte contre le terrorisme prend contact avec Gerhard Wisnewski.

Peu après la publication d’un article de Gerhard Wisnewski sur Joerg Haider dans les pages des éditions Kopp, un ancien agent de lutte contre le terrorisme prend contact avec Gerhard Wisnewski.

Cet homme a été, à certaines occasions, le garde du corps de Joerg Haider. Déjouer les attaques éventuelles et protéger les personnes était son pain quotidien. En tant que membre des troupes anti-terroristes autrichiennes, il a reçu une formation poussée dans le domaine. Il s’est ensuite reconverti dans le secteur privé, toujours dans la sécurité des personnes.

Entre 1993 et 1998, cet homme a assuré, à plusieurs reprises, la sécurité de Joerg Haider. Il ne l’a jamais vu boire de l’alcool, mais toujours de l’eau minérale. Tard dans la soirée, il se permettait un verre de vin ou, rarement, une bière de 33 centilitres, qu’il buvait seulement à moitié.

Lorsque ce spécialiste a vu les images de la voiture de Joerg Haider, suite à l’« accident », il a pensé à un cas où il y avait eu une attaque terroriste et où un tel trou était apparu dans le toit. Deux personnes à moto déposent une bombe sur le toit, au dessus de la personne visée et elle décède suite à l’explosion. Il ne dit pas que cela s’est passé ainsi dans le cas de Joerg Haider.

Mais pour lui, il y a eu un attentat et les autorités ont refermé le dossier trop vite.

En décembre 2008, Gerhard Wisnewski a la possibilité de visiter l’épave de la voiture. Il ne voit pas le trou dans le toit. (voir photos sur ce site). Qu’en pense-t-il ?

Soit l’épave n’a jamais eu de trou et le trou a été fabriqué sur les photos.

Soit le trou a disparu.

Dans les deux cas, c’est difficilement imaginable.

Il est peu probable que le trou sur l’épave ait été réparé. Il est également peu probable que ce soit une erreur d’interprétation visuelle. Gerhard Wisnewski explore la possibilité de l’existence de deux voitures, mais les 5 chiffres de la fin du numéro de châssis correspondent bien aux papiers de la voiture.

Gerhard Wisnewski étudie ensuite des accidents de voiture où la voiture entre dans un camion.
Le 21 octobre 2008, un entrepreneur en construction téléphone à  Gerhard Wisnewski et lui dit que les dégâts de la voiture peuvent venir d’un marteau  hydraulique. Après analyse, des éléments permettent de penser que ce n’est pas le cas.


Est-ce que l’épave était un message ?

Pour Gerhard Wisnewski, l’épave est comme une œuvre artistique où l’artiste a décidé de laisser volontairement des erreurs. Gerhard Wisnewski tente de dégager la signification que peuvent avoir les différents éléments de l’épave.



Gerhard Wisnewski présente ensuite l’interview d’un témoin, qu’il a réalisée.

Wolfgang König travaille pour un journal de Klagenfurt (Ils s'occupe des annonces). Il quitte tard son emploi et roule en voiture dans la nuit. Il passe près du lieu de l’accident.

Gerhard Wisnewski : vous étiez le premier sur le lieu de l’accident ?

Wolfgang König : non, le deuxième.

Gerhard Wisnewski : qui était le premier ?

Wolfgang König : il y avait une vieille Volvo brune. Il y avait un homme assis dedans. Il n’a pas bougé. Il n’a rien fait.

Lorsqu’il est arrivé sur les lieux, 13 minutes après l’accident, Wolfgang König voit la Volvo, ainsi qu’un autre véhicule avec une lampe bleue qui vient d’arriver et deux policiers qui mettent des vestes jaunes.

L’épave était à 100 mètres de Wolfgang König. Il n’y avait pas de brouillard. Il n’a pas vu des jambes qui pendaient de l’épave.

Á part la Volvo et la voiture de police, Wolfgang König n’a vu personne. Il n’a pas vu la voiture de la dame que Joerg Haider aurait dépassée ou cette dame.

Ce qui paraît curieux au témoin, c’est que 13 minutes après l’accident, il n’y avait pas plus de véhicules arrivés sur les lieux.

Il est resté cinq à six minutes sur les lieux de l’accident et il y eu entre 12 et 15 autos qui sont arrivées derrière lui. Conclusion : l’accident pourrait avoir eu lieu juste avant l’arrivée de Wolfgang König sur les lieux.

Les deux hommes qui sont sortis de la voiture avec la lampe bleue ont mis une veste jaune qu’ils ont pris dans le coffre de la voiture et sur lesquelles il n’y avait pas d’inscription « police ».

Lorsqu’il roulait vers le lieu de l’accident, Wolfgang König n’a pas été dépassé par une voiture. Pourquoi n’y avait-il pas d’autres voitures devant le véhicule de police ?

Normalement, lors d’un accident, les automobilistes qui arrivent sur les lieux, téléphonent, placent des triangles, cherchent à aider les blessés.

De plus, le véhicule de police sur les lieux était un véhicule de police civile (ou banalisé).  Lorsqu’il y a un accident, ce n’est pas cette police là qui intervient.

De plus, Wolfgang König  trouve curieux que des débris se trouvent devant le début de la zone où se trouve le petit mur en béton. Il y a eu d’autres témoins qui l’ont confirmé.

Wolfgang König pense que ce qu'il a lu, entendu et vu sur l’ « accident » dans les médias ne correspond pas à la réalité. Les photos de l’épave ne correspondent pas à l’accident.

Ce témoin n’a pas été interrogé par la police.

Il y a deux possibilités :

      -   Joerg Haider roule vers un accident qui a déjà eu lieu.
      -   la voiture de Joerg Haider est déjà démolie ou est heurtée avant ce lieu.
Le deuxième choix permettrait d’expliquer bien des choses. Si le véhicule a été démoli avant d’être « placé » sur les lieux :

Cela expliquerait :

-         pourquoi les dégâts de la voiture ne correspondent pas aux lieux de l’accident.
-         la voiture n’a pas quitté la route sous l’effet de l’alcool.
-         pourquoi on trouve deux traces de véhicules lors de la sortie de route. (les traces du deuxième véhicule pouvant être celle d’un camion.)
-         pourquoi la police était là avant tout le monde
-         la réaction de la dame qui aurait été dépassée par Joerg Haider avant l’accident.

Reconstruction de l’ « accident ».

Gerhard Wisnewski, après des mois d’investigations, en arrive à la conclusion suivante :

Le 11 octobre 2008. 1h15 du matin. Joerg Haider roule sur la route fédérale à Lambichl. Dans le tournant, avant le panneau « Köttmannsdorf » son véhicule est atteint par une première attaque.

La voiture est fortement touchée par quelque chose. Joerg Haider qui est en train de téléphoner est heurté à la main par l’explosion de l’airbag. Le portable sera retrouvé détruit dans l’épave. Joerg Haider est lui-même atteint par la force de l’airbag et projeté contre le siège.  Le dossier du siège se courbe fortement vers l’intérieur.

La voiture poursuit sa course. Joerg Haider ne réagit plus. Il est déjà mort (d’une fracture du cou / démolition du tronc du cerveau).

Pourquoi Joerg Haider se trouvait-il dans la zone de mort de l’airbag ? Ce n’est pas clair. Peut-être Joerg Haider n’avait-il pas sa ceinture de sécurité ?

Des bruits ont couru disant que la route a été bloquée pendant un temps déterminé à la circulation et la circulation déviée. Difficile à vérifier.

De très nombreuses questions restent posées. Gerhard Wisnewski n’ayant pas accès à toutes les informations, ne peut répondre à ces questions. Mais il peut dégager une image globale de la manière dont les faits se sont passés.

Après des mois de recherches, la conclusion de Gerhard Wisnewski :

Dans le cas de Joerg Haider, il y a une grande probabilité qu’il ne s’agisse pas d’un accident. Toutes les circonstances mènent à  conclure à un attentat soigneusement mis en scène.

Gerhard Wisnewski a filmé la route que Joerg Haider devait prendre pour se rendre à la Vallée des Ours. Cette route est sinueuse. S'il avait vraiment bu, Joerg Haider aurait normalement passé la nuit à son domicile à Klagenfurt et serait parti le lendemain pour la Vallée des Ours.
.
Gerhard Wisnewski se rend à la maison où habite la dame qui aurait été dépassée par Joerg Haider avant l'accident.

Un élément sur lequel il insiste plus, me semble-t-il, dans le DVD est le fait que les portes de la voiture ont été arrachées et ce n’est pas le résultat d’un accident.

Gerhard Wisnewski estime qu'il y a 90% de probabilités que ce ne soit pas un accident mais un attentat soigneusement mis en scène

En 2003, le ministre social et vice-chancelier de l’époque, Herbert Haupt (nationaliste), est en route, à 7h30, un dimanche matin, vers un cimetière à Villach (Carinthie). Il reçoit un appel. Sur l’écran du portable s’affiche le numéro de téléphone du club parlementaire de Carinthie. Á 7H30, un dimanche matin, il n’y a personne au club parlementaire de Carinthie.

Lorsque Herbert Haupt appuie sur la touche afin de recevoir l’appel téléphonique, les servo-freins et la servo-direction tombent en panne. Herbert Haupt a les pires difficultés à contrôler la voiture et à ne pas aller se fracasser dans le portail du tunnel.

L’ancien ministre explique que lorsqu’il était au cimetière, il a éteint le portable et la connection bluetooth avec l’auto s’est coupée. Ensuite, la voiture a fonctionné normalement. Il a fait examiner la voiture à Vienne et rien n’a été trouvé.

Plus tard, le garagiste local à trouvé qu’un « chip » était défectueux et l’a remplacé.

Herbert Haupt a cherché par la suite à savoir qui pouvait bien l’appeler et n’as pas trouvé.

En janvier 2009, Gerhard Wisnewski rend visite à Herbert Haupt.

Lorsque vous avez appuyé sur la touche pour couper l’appel, la voiture a de nouveau fonctionné normalement ? Réponse : "oui"

Y avait-il quelqu’un au téléphone ? "Non. J’ai cherché ensuite plusieurs fois à appeler le club parlementaire et personne n’a répondu."

"Á cette époque, j’ai considéré que c’était un problème technique, mais cette histoire m’est revenue en tête après le décès de Joerg Haider."

Était-ce un attentat contre Herbert Haupt ou un dysfonctionnement ? C’est difficile à déterminer.

Dans le cas de Joerg Haider, le téléphone portable de Joerg Haider a été retrouvé totalement détruit dans la voiture. Est-ce que le portable a été détruit par l’airbag parce que Joerg Haider était en train d’envoyer ou de recevoir un SMS ou de téléphoner au moment de l’accident, ou détruit consciemment suite à l’ « accident »? Ce n’est pas clair.

Á 1h14’38’’, Joerg Haider reçoit un sms.
Á 1H16’06’’, le contact entre l’antenne de la société de téléphone et le portable de Joerg Haider est rompu.

Qui a envoyé le SMS ? La réponse n’est pas connue à ce jour.

Visite de la voiture

Le jeudi 18 décembre 2008, Gerhard Wisnewski arrive à visiter le lieu où se trouve l’épave de la voiture. (L’équipe BZÖ qui dirige la Carinthie a fait stocker l’épave du véhicule pour le cas où de nouveaux éléments apparaitraient plus tard).

Gerhard Wisnewski cherche des traces de sang. Il n’en trouve que sur l’airbag du toit gauche, ainsi que des taches vertes qui sont des résidus d’herbes ou de plantes.

Tout paraît être de la même manière que sur les photos de l’accident : sauf une chose : le toit de la voiture. Le trou qui se trouvait, sur les photos de la voiture, sur le toit, ne se trouve pas sur le toit de l’épave lorsque Gerhard Wisnewski visite les lieux.

Le lendemain, Gerhard Wisnewski retourne voir l’épave afin de vérifier le numéro de série. Il arrive à trouver sur la voiture la fin du numéro de série : « 00334 ». Le numéro du véhicule sur le papier du véhicule est : « WVWZZZ3DZ98000334 ». Les chiffres les plus importants sont ceux de la fin qui correspondent au véhicule, les autres lettres et chiffres correspondant à la marque et au modèle. C'est bien la voiture de Joerg Haider.

Le trou ne se trouve pas sur le toit de l’épave. Que pense de cela Gerhard Wisnewski ? Qu’il y a eu deux voitures Phanton différentes.

Photos du livre de Gehard Wisnewski :


 Pas de trou dans le toit. Comparer avec les photos de l'accident d'"Enquête sur le décès de Joerg Haider (28)", ici en dessous


 "Pas de trou dans le toit." Comparer avec les photos de l'accident d'"Enquête sur le décès de Joerg Haider (28)", ici en dessous.


Du sang et des taches vertes sur l'airbag du plafond gauche (photo du dessus de la page) . Pas la moindre trace de sang sur l'airbag du conducteur (photo du dessous).



Le « Zum Stadtkrämer » :


Depuis le « Le Cabaret » à Velden jusqu’au « Zum Stadtkrämer » à Klagenfurt, cela prend, en voiture, entre 20 et 30 minutes.

La « bombe médiatique », de la visite que Joerg Haider aurait rendue au café pour homosexuels le « Zum Stadtkrämer », où il aurait vidé une bouteille de vodka avec un inconnu, provient du journal « Österreich » (Autriche), le 17 octobre 2008.

L'intérieur du « Zum Stadtkrämer », tel que présenté sur le site Internet, du bistro, lorsqu'il était encore disponible.


Lorsque le journaliste Gerhard Wisnewski se rend au « Zum Stadtkrämer », il consulte la carte des boissons et ne trouve pas le mot « vodka ».  Sur la carte, la seule boisson qui est de la vodka est de la « Limskaya », « Eristoff Limskaya ». Joerg Haider était un sportif qui faisait attention à sa santé, le fait qu’il aurait bu une bouteille de « Eristoff Limskaya » avec un jeune inconnu, ne colle pas au  personnage.



Selon le journal « Österreich » (Autriche), Joerg Haider serait arrivé au bistrot  « Zum Stadtkrämer » avec l'inconnu, comme les photos publiées tendraient à le prouver et se serait installé au comptoir.

Voici la photo de Joerg Haider au comptoir du « Zum Stadtkrämer ». Est-ce bien lui, ou quelqu'un d'autre. De plus, la photo a-t-elle été prise le jour de l'accident?

Á gauche, la photo et à droite une photo de Joerg Haider le 10 octobre 2008. Pas très ressemblant. La preuve est nulle.


Les témoignages ne concordent pas

La dernière personne qui a parlé avec Joerg Haider au « Le Cabaret » à Velden  est Stefan Petzner.
Le 3 mars 2009, Gerhard Wisnewski téléphone à Stefan Petzner.

Stefan Petzner lui confirme que Joerg Haider a quitté, vers 22H30, « Le Cabaret » à Velden. Pour Stefan Petzner, l’interview donnée à  « Radio Kärnten » a, selon lui, eu lieu avant. Stefan Petzner confirme que Joerg Haider n’était pas sous l’emprise de l’alcool.  Après le départ de Joerg Haider, Stefan Petzner a encore eu un contact téléphonique avec Joerg Haider.

Par la suite, Stefan Petzner, accusé par une partie de la presse de toute une série de chose, a autorisé l’examen de ses données téléphoniques.

Il apparaît que la dernière conversation téléphonique a eu lieu à 22h21’57’’. Il n’y a plus eu ensuite de conversations, ni de SMS entre Stefan Petzner et Joerg Haider.

Timm Bodner, le présentateur de « Radio Kärnten » a confirmé l’heure de l’interview (23H15) par écrit, le 20 octobre 2008.

Le journaliste Gerhard Wisnewski commande une petite vodka. Le barman la lui sert. Il y a donc bien de la vodka normale dans ce bistrot. Mais, le barman lui dit qu'on ne la sert pas à la bouteille. Selon le barman, Joerg Haider était bien au « Zum Stadtkrämer », mais est resté 3/4 d'heure. Il n'a pas bu de vodka, mais deux ou trois verres de vin blanc. Il a bien parlé avec un jeune, mais, il n’y a rien eu d’autre entre eux.

Cela semble plausible. Joerg Haider aurait bu deux ou trois verres de vin et parlé avec quelqu’un. Ca peut correspondre à ses habitudes. De toute façon, que Haider se soit affiché dans le centre de Klagenfurt, dans un café homosexuel avec un jeune, avec qui il aurait voulu avoir une relation, ça ne tient pas la route. Tout le monde le connaît. Il est la personne la plus connue de Carinthie. Même s’il avait été bisexuel, il aurait fait cela discrètement et pas en plein centre de la capitale, ville de moins de 100.000 habitants dans un bistro homosexuel.

Qui a pris la photo ?

Selon le magazine autrichien Profil, il s’agit d’un photographe indépendant qui faisait un reportage photographique, pour un magazine, sur la vie nocturne à Klagenfurt. Il a vu soudain Joerg Haider en compagnie d’un jeune homme et l’a photographié.

1 / comme le jeune avec qui Joerg Haider aurait bu une bouteille de vodka et la dame qui aurait été dépassée en voiture par Joerg Haider, le photographe ne se fait pas connaître.

2/ quel magazine a commandé le reportage ?

3/ comment se fait-il que le photographe soit rentré dans un endroit aussi discret et ait pu prendre des clients en photo ?

Si Joerg Haider est venu au « Zum Stadtkrämer », que venait-il faire dans cet endroit ? Des habitués qui sont là presque tous les jours, disent qu’il n’était jamais venu avant.  Si on suit ce que prétend le patron du « Zum Stadtkrämer », qui est aussi le patron du restaurant « Bem Vido », publié dans le « Kronen Zeitung » du 19 octobre 2008, Joerg Haider étant venu au restaurant « Bem Vido », il a voulu passer au « Zum Stadtkrämer » où il a parlé avec des gens, comme partout où il va.

Autre version possible : Joerg Haider repasse au restaurant « Bem Vido ». Il est fermé. Joerg Haider va voir au « Zum Stadtkrämer » situé à 150 mètres de là.

¾ d’heures plus tard, Joerg Haider aurait quitté l’endroit, en vacillant, selon le Parquet, suite à des informations d’un témoin anonyme. Sans vaciller, selon le barman du « Zum Stadtkrämer ».

Á gauche : Hans-Peter Gasser, le patron du « Zum Stadtkrämer » et du « Bem Vido ».  Á droite, le cuisinier du restaurant.



Lors de la visite de Gerhard Wisnewski au « Zum Stadtkrämer », le patron n’est pas là. Gerhard Wisnewski se rend le lendemain au restaurant « Bem Vido ».  Il parle avec le patron.  Lorsque Gerhard Wisnewski dit à celui-ci qu’il enquête sur la dernière soirée de Joerg Haider, il tremble, allume une cigarette et évite la discussion sur le sujet. Pourquoi a-t-il peur ? Parce qu’en tant que patron du « Zum Stadtkrämer », il n’aurait pas du laisser monter Joerg Haider saoul dans sa voiture ? Ou pour une autre raison ? En décembre 2008, la presse locale rapporte qu’en septembre, octobre et novembre 2008, trois personnes ont consommé des boissons  dans un café homosexuel de Klagenfurt et se sont retrouvées inconscientes. Elles ont déposé plainte auprès de la police. Serait-ce le « Zum Stadtkrämer » ? Joerg Haider aurait-il été une des victimes ?

Joerg Haider boit un vin blanc avec un liquide dedans, par exemple de l’ecstasy liquide. Joerg Haider monte dans son auto. Celui-ci a un effet euphorisant.  Joerg Haider ne met pas sa ceinture et appuie sur les gaz. Il perd conscience. La voiture sort de la route. Joerg Haider, qui n’a pas mis sa ceinture est blessé mortellement.

Gerhard Wisnewski a interrogé une série de témoins. Adversaires ou partisans, tous n’ont pas eu le moindre problème pour parler de Joerg Haider. La peur et l’anonymat commence lorsque Gerhard Wisnewski rencontre ou cherche à rencontrer les dernières personnes sensées avoir vu Joerg Haider :

-         la dame dépassée par Joerg Haider en voiture avant son accident
-         le jeune homme du « Zum Stadtkrämer »
-         le photographe qui a pris les photos au « Zum Stadtkrämer »
-         un aide inconnu qui a communiqué anonymement au Parquet qu’il avait voulu empêcher Joerg Haider de partir en voiture.

Il y a deux personnes, qui selon, Gerhard Wisnewski, voudraient, si elles le pouvaient, rester anonymes et qui ont les nerfs à blanc :

-         Stefan Petzner, le fils spirituel de Joerg Haider
-         Hans-Peter Gasser, le patron du « Zum Stadtkrämer » et du « Bem Vido ». 


Les témoins qui ont vu Joerg Haider sobre parlent ouvertement et sans problèmes. Ceux qui l’ont vu prétendument saoul ou en train de boire ne se montrent pas.

Si la présence de Joerg Haider au « Zum Stadtkrämer », comme l’ont affirmé le patron, Hans-Peter Gasser, et le barman est vraie, les événements qui s’y sont produits sont aussi louches que l’endroit. Que Joerg Haider ait été au « Zum Stadtkrämer » ou que cette histoire ait été reconstruite rétrospectivement avec l’aide de figures louches, et interpolées dans la soirée (après que de nombreux témoins du « Le Cabaret » aient exclu toute ivresse de Joerg Haider), Gerhard Wisnewski ne peut le déterminer de manière certaine.

En juin 2005 un article du journaliste anglais et correspondant en Allemagne Roger Boyes paru sur Times on line est intitulé “Mossad spied on far-right Austrian” (le Mossad espionnait l’extrême droite autrichienne).

Boyes écrivait que les services secrets israéliens cherchaient à recueillir des informations sur les contacts de Jörg Haider avec des dictateurs arabes tels que le colonel Kadhafi ou Saddam Hussein. Le mossad avait, jusqu’en 2002, un informateur au sein du parti de Haider (le FPÖ) en la personne de Peter Sichrovsky, un juif autrichien, député au Parlement européen et secrétaire général du FPÖ . 

Peter Sichrovsky, ancien secrétaire général du FPÖ, le parti de Jörg Haider, et ex-député européen, a-t-il travaillé pour le Mossad, les services secrets israéliens ? C'est ce qu'il affirmait dans l'hebdomadaire autrichien Profil. Et, même si il revenait sur ses déclarations dans le quotidien israélien Haaretz, le BVT, l'office autrichien de protection de la Constitution et de lutte contre le terrorisme, a ouvert une enquête dont dépendra une éventuelle inculpation. 

Dans Profil, Sichrovsky affirmait qu'Israël avait voulu utiliser les contacts de Jörg Haider dans les pays arabes, comme la Libye de Kadhafi. A l'automne 2000, six mois après l'arrivée au pouvoir de la coalition droite-extrême droite, et alors qu'Israël avait rappelé son ambassadeur en Autriche en signe de protestation, Sichrovsky avait eu des entretiens avec des hauts responsables politiques syriens en vue de retrouver 3 militaires israéliens enlevés par le Hezbollah au Sud-Liban. Le 11 septembre 2001, il aurait également eu des entretiens à Damas, à la demande d'Israël, qui craignait un attentat venu de Syrie. Et c'est toujours lui qui aurait organisé des voyages de Haider dans des pays arabes, dont, en 2002, la première des deux rencontres de ce dernier avec Saddam Hussein ¬ en fait avec un double du dictateur, semble-t-il. 

Sichrovsky précise qu'il n'a jamais été rémunéré pour ses activités pour le Mossad. Journaliste et écrivain, aujourd'hui homme d'affaires, il aurait cessé ses contacts avec les services israéliens après son retrait de la politique en 2002. Né à dans la capitale autrichienne en 1947 de parents ayant survécu à l'Holocauste, résidant à Vienne, Chicago et Chypre, ce personnage haut en couleurs n'en est pas à un esclandre près. Volontiers polémiste, membre de la communauté juive autrichienne, il entretient des relations orageuses avec celle-ci. Il a traité son président Ariel Muzicant de «Juif professionnel». En retour, celui-ci l'a qualifié de «Juif de cour de Haider». 


Jörg Haider et les "millions de Saddam"



Quels rapports entretenait le populiste autrichien Jorg Haider, décédé en 2008 dans un accident de la route, avec les dictateurs du Moyen-Orient ? Des rapports financiers, accuse le magazine Profil, au terme d'une longue enquête. L'ancien leader d'extrême-droite aurait notamment reçu plus d'un million de dollars de la part de Saddam Hussein.

Jörg Haider s'était rendu en Irak à plusieurs reprises en 2002 avec Ewald Stadler, un collègue du Parti libéral, officiellement pour des missions humanitaires. Un document du ministère de l'intérieur irakien, datant de 2008 et consulté par Profil, indique qu'en réalité, les deux hommes s'étaient engagés lors de ces visites à obtenir des soutiens en Europe au régime de Saddam Hussein, en échange d'une somme de cinq millions de dollars.

Ewald Stadler, accusé d'avoir perçu la plus grande partie de cette somme, a démenti samedi avoir touché de l'argent de la dictature irakienne. Il a affirmé que les visites ne concernaient exclusivement que des actions humanitaires, dont le transfert en Autriche d'enfants irakiens malades pour qu'ils y soient soignés. Une version que Jörg Haider avait lui-même défendue de son vivant, sans pour autant se priver de se vanter, en privé, d'avoir permis à des entreprises autrichiennes d'obtenir "des milliards de dollars de contrats" en Irak.
Ces dernières semaines, la presse autrichienne a également révélé l'existence de comptes secrets qu'aurait détenu Jörg Haider au Lichtenstein, contenant plus de 45 millions d'euros. L'origine des fonds est quant à elle inconnue, mais toujours d'après Profil, M. Haider aurait également reçu des dons en liquide du dictateur libyen Mouammar Kadhafi.

La police autrichienne a saisi lors d'une perquisition le journal d'un ancien confident du leader d'extrême-droite, mais avance avec prudence dans ce dossier politique et financier ; la gauche autrichienne accuse les autorités de n'avoir rien fait, alors que les premiers soupçons avaient émergé en 2007. L'opposition évoque notamment un financement occulte du BZÖ, le parti qu'il avait créé en 2005 ; à plusieurs reprises, Jörg Haider avait fait campagne sur le thème de la corruption de ses adversaires politiques.
La mort de Jörg Haider ne sera pas regrettée en Israël.

A Jérusalem, c’est le silence absolu. Une page douloureuse est tournée entre l’Autriche et Israël. Aucun regret. Le sulfureux leader populiste autrichien s’est tué dans un accident de la route. Haider avait été président du Parti libéral d’Autriche (FPO). Lorsque ce parti d’extrême droite est entré au gouvernement, l’Union Européenne, pour la première fois de son histoire, avait imposé des sanctions diplomatiques à l’Autriche, en suspendant toute relation bilatérale, afin de s’opposer aux discours xénophobes de Jorg Haider.

ISRAEL VALLEY PLUS 

Dans bibliomonde.com (Copyrights) :"Les juifs ne sont plus que 8 000 à 12 000 en Autriche. Ils étaient 200 000 en 1938. 65 000 ont été exterminés par les nazis, 120 000 ont dû s’exiler. La moitié des juifs autrichiens est arrivée ces dernières années en provenance de l’ex-URSS. Afin de reconstituer la communauté, le Consistoire israélite de Vienne réclame (sans succès) l’autorisation d’une immigration juive (hors quota par pays) en provenance de l’Est comme cela se pratique en Allemagne.

Les incidents visant les quelques juifs vivant en Autriche se sont multipliés depuis les élections d’octobre 2000. Certains auteurs ont pu parler à propos de l’Autriche, comme de la Pologne, de la persistance d’un « antisémitisme sans juifs ». Les élections municipales de 2001 ont été l’occasion d’allusions ouvertement antisémites de la part de Jörg Haider. Ces « dérapages » verbaux, visant notamment Ariel Muzicant, président du Consistoire, ont valu à l’Autriche de se faire rappeler à l’ordre par le Département d’État américain".


Egger Ph.