Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 3 décembre 2013

Arafat : le rapport français "va dans le sens d'une mort naturelle"


Les experts français en charge d'analyser les échantillons prélevés sur la dépouille du dirigeant palestinien Yasser Arafat, décédé en 2004, écartent la thèse de l'empoisonnement, selon une source proche du dossier citée par l'Agence France-Presse. "Ce rapport écarte la thèse de l'empoisonnement et va dans le sens d'une mort naturelle", selon cette source qui confirme une information de France Inter.

Pourtant, de récents rapports d'analyses médicales des légistes suisses chargés d'analyser les mêmes échantillons avaient révélé la présence de quantités anormales de polonium-210, et semblaient conforter la thèse d'un empoisonnement. Le 6 novembre dernier, la chaîne Al Jazeera publiait en effet une copie in extenso du rapport des experts suisses, affirmant que les échantillons prélevés sur le corps d'Arafat montrent des taux de polonium 18 fois plus élevés que la normale. "Les scientifiques disent être sûrs à 83 % que le leader palestinien a été empoisonné avec du polonium, ce qui, selon leurs termes, "soutient modérément l'hypothèse du polonium comme cause de la mort".

En octobre, le responsable de l'agence russe de médecine légale avait déclaré que les échantillons prélevés sur le corps de Yasser Arafat ne laissaient en rien penser à un empoisonnement au polonium, a rapporté l'agence Interfax. Mais l'Agence fédérale de médicobiologie a démenti officiellement que son directeur, Vladimir Uiba, ait tenu de tels propos et s'est contentée de préciser qu'elle avait remis ses conclusions au ministère des Affaires étrangères. Prudente, l'expertise russe conclut finalement à l'impossibilité de déterminer si le polonium est la cause de la mort.

Courte et mystérieuse maladie

Le corps de Yasser Arafat avait été exhumé en novembre 2012 à Ramallah, huit ans après son décès, le 11 novembre 2004 à l'hôpital militaire de Percy, à Clamart dans les Hauts-de-Seine, pour les besoins d'une enquête qui doit déterminer s'il est mort empoisonné, comme le pensent de nombreux Palestiniens. En juillet 2012, Souha Arafat, la veuve de l'ex-dirigeant palestinien, avait déposé une plainte contre X pour assassinat, à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Une enquête pour assassinat avait alors été confiée à trois juges d'instruction, après l'annonce par l'Institut de radiophysique de Lausanne de la découverte d'une quantité anormale de polonium sur des effets personnels d'Arafat remis par sa veuve.

Une soixantaine de prélèvements ont été effectués après l'exhumation et des échantillons distincts ont été confiés à des équipes de médecins légistes français et suisses, ainsi qu'à une équipe d'experts russes, invités par les Palestiniens à aider à l'examen. Yasser Arafat est décédé à l'âge de 75 ans après une courte et mystérieuse maladie, et une période d'isolement par l'armée israélienne dans son QG de Ramallah. Aucune autopsie n'avait été pratiquée à l'époque, à la demande de sa veuve, et les médecins français qui l'ont soigné se sont déclarés incapables de déterminer la cause du décès.