Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

dimanche 10 novembre 2013

Le corps du gendarme du GIGN disparu en mer a été retrouvé


Le corps sans vie du gendarme du GIGN tombé en mer au cours d’un entraînement au large de la presqu’île de Giens (Var), le 7 novembre, a été retrouvé, selon la préfecture maritime de la Méditerranée, “vers 02h15 ce matin, avec les moyens d’investigations sous-marins mis en œuvre par l’équipe spécialisée de la Force d’action navale, depuis le bâtiment d’assistance, de soutien et de dépollution Jason”. Un robot de la marine nationale a permis de le récupérer à environ 800 mètres de profondeur.

Que s’est-il vraiment passé ? Jeudi soir, cet exercice conjoint entre le GIGN et la marine nationale consistait à prendre d’assaut le BPC Tonnerre. Ce type d’entraînement est régulier entre les gendarmes d’élite et les commandos marine, il comporte toujours un risque. Lorsque l’opérationnel quitte le zodiac sur lequel il était pour monter à bord du BPC, il se prend un pied dans l’échelle après plusieurs mètres de montée. Il chute. Ses camarades tentent de le récupérer en vain. Malgré les importants moyens concentrés immédiatement dans la zone pour le localiser, il faudra attendre l’arrivée d’un robot de la base navale de Toulon pour localiser son corps à 23h30 et le ramener à la surface au cours de la nuit.

Spécialiste transmissions au sein de la Force d’Appui Opérationnel (FAO), il était « un homme discret, simple et très sympathique », nous a-t-on confié. Depuis sa création, le GIGN a perdu 19 hommes à la fois en entraînement et en opération.

La dépouille de ce militaire âgé de 28 ans a “été prise en charge par les enquêteurs de la gendarmerie maritime présents à bord” et la famille a été “prévenue”.

Le Bâtiment de soutien, d’assistance et de dépollution (BSAD) Jason est affrété par la Marine nationale depuis 2009. Il a capacité de mettre en oeuvre le Nato Submarine Rescue System (NSRS), un système permettant le sauvetage de l’équipage d’un submersible en détresse qui se compose d’un sous-marin de poche (SRV, Submarine Rescue Vehicle), d’équipements de décompression et d’un robot télécommandé afin d’effectuer les repérages. C’est a priori grâce à cet équipement que le corps du gendarme a pu être retrouvé.

L’accident dont ce dernier a été victime s’est produit lors d’un entraînement organisé conjointement par la Marine nationale et le GIGN. Le militaire devait, avec ses camarades, aborder le Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre depuis une embarcation semi-rigide. Malheureusement, il est tombé à l’eau alors qu’il grimpait à l’aide d’une échelle à bord du navire. Un important dispositif de recherche a ensuite été immédiatement mis en place.

Une procédure judiciaire a été ouverte par le procureur de la République à Marseille, chargé des affaires militaires, lequel a confié l’enquête à la section de recherche de la Gendarmerie maritime. Par ailleurs, une enquête de commandement a également été lancée afin de déterminer les circonstances de ce drame.