L'opération clandestine de la CIA pour finalement renverser le gouvernement du Guatemala en 1954.
Au début des années cinquante, la Central Intelligence Agency a dirigée des opérations clandestines visant à éliminer le gouvernement de Jacobo Arbenz Guzman du pouvoir au Guatemala. Dans ces plans il y avait diverses suggestions pour l'élimination des représentants clés du gouvernement Arbenz et des communistes. L'Agence y mènera également des opérations d'intimidation contre des fonctionnaires éminents Guatémaltèques avec des prgrammes de "guerre psychologique".
La connaissance du projet s'est faite par les documents déclassifiés. Déjà au début des années soixante-dix, suite à la création de la loi sur la liberté d'accès à l'information avec la loi FOIA, nouvellement votée (Executive Order 11652), la première demande publique pour consulter des documents jusque-là classifiés par la loi FOIA, le sera au sujet du coup d'état au Guatemala de 1954. La demande sera faite le 6 juin 1972 par un journaliste de l'Associated Press, Lewis Gulick. Mais la CIA ne répondra pas favorablement à sa requête et ne dévoilera aucun document. Il faudra attendre encore près de vingt ans, pour que l'Agence de renseignement change. En effet, à partir de la nomination du nouveau directeur de la CIA Robert M. Gates en février 1992, et suite à la fin du bloc Soviétique et de l'ouverture à l'Est, la politique de transparence de l'Agence sur certaines opérations secrètes datant de la Guerre Froide, a commencée à se mettre en place progressivement.
Un rapport avait été rédigé par le Centre pour les Etudes du Renseignement du Service Historique de la CIA: "Opération PBSUCCESS -The United State and Guatemala - 1952-1954". Ce rapport écrit par Nicholas Cullather avait été classé "secret", il sera publié en interne en 1994 et déclassifié en 1997 (Lien).
Le 23 mai 1997 - après avoir pendant des années déclarée qu'elle "ne pouvait ni confirmé ni nier que de telles archives existaient" - la CIA a déclassifiée quelques mille quatre cent pages de documents sur plus de cent mille, contituant la totalité des archives sur les opératons de déstabilisation du Guatemala entre 1952 et 1954. Le contenu des documents sera révèlé au public dans deux articles du New York Times des 30 et 31 mai 1997, avec un rapport écrit en juin 1995 par Gerald K. Haines, du "CIA History Staff Analysis", "Analyse du Personnel de l'Historique de la CIA" (Lien).
Le projet PBFORTUNE aura droit avant son lancement à un long travail d'étude en amont qui débutera dans le courant de 1950. L'opération commencera début deptembre 1952 et cessera début octobre de la même année. Elle n'aura durée qu'un mois, raison pour laquelle on n'en parle relativement peu quand on raconte l'histoire du coup d'état au Guatemala. Et on l'englobe en général souvent dans le projet qui lui succédera, quand elle sera reprise un an plus tard en 1953, avec le projet PBSCCESS, qui avait le même objectif.
Le contexte historique du Guatemala entre 1947 et 1950.
L'arrivée au pouvoir de Jacabo Arbenz Guzman.
Après la révolution de 1944, le dictateur Jorge Ubico à quitté le pouvoir, donnant lieu à des élections démocratiques, qui aboutiront à l'election de Juan Jose Arevalo. Arevalo avait énoncé quatre grandes priorités quand il a pris la tête du pays: "une réforme agraire, la protection du travail, un meilleur système éducatif et la consolidation de la démocratie politique". Ces idées figureront dans son Code du Travail de 1947, qui amélioreront les conditions de travail dans le pays. Au cours des élections suivantes de 1951 (et suite à l'assassinat de son principal adversaire Francisco Arana), Jacobo Arbenz Guzman remportera le scrutin. La différence entre Arevalo et Arbenz était que Arbenz irait plus loin dans l'implication du gouvernement dans la modernisation de Guatemala.
Sa réforme la plus frappante sera annoncée le 17 juin 1952, nommé "décret 900", ce dernier visait une restructuration complète afin derendre la propriété foncière plus égalitaire dans les régions rurales, convertir les vastes étendues de cultures en jachère existantes dans les cultures vivrières. Cela permettrait de réduire la dépendance de l'économie guatémaltèque vis-à-vis des coûteuses importations et, par l'innovation technologique, de pouvoir libérer un grand nombre de travailleurs agricoles nécessaires au moment des récoltes, afin de créer une nouvelle main-d'œuvre ouvrière. Le plan prévoyait de re-distribuer la terre des "latifundia" (des propriétaires terriens possédant plus de 223 acres) à autant de paysans que possible. En 1953, alors que Guatemala était encore en voix de développement, malgré quelques progrès, le climat de paranoîa anti-communiste de la Guerre Froide a fait que la situation a fortement déplût à Washington.
Les raisons de l'intervention Américaine au Guatemala se basera sur deux problèmes: l'infiltration et l'influence communiste, dans laquelle les Américains voyaient un risque et un besoin de protéger la sécurité continentale du pays, et le désir des Etats-Unis de protéger leurs intérêts financiers, et plus précisèmment celles de la United Fruit Company (UFC), qui avait de grands intérêts économiques au Guatemala et un puissant lobby à Washington.
Bien que le Département d'Etat était s'était montré jusque-là plutôt indifférent, sur la situation Guatémaltèque, certains des responsables, fervent anti-communistes comme par exemple Spruille Braden, n'étaient pas satisfait des réformes agraires forcées au Guatemala, ce qui provoquera alors un malaise général au sein de l'Administration Truman.
Après la mise en place du nouveau code du travail de Arevalo, la compagnie United Fruit, a vu dans cette action "une atteinte à la libre entreprise", et ses actionnaires ont trouvé des personnalités qui avaient les moyens d'avoir l'écoute du président. Avec entre-autre Edward L. Bernays, un spécialiste des relations publiques, et Thomas G. Cocoran, un important lobbyist, qui avait ses entrées au Département d'Etat. Le 12 décembre 1952, la "Windstorm flatterns United Fruit" (principal exploitant de culture de bananes au Guatemala et filiale de l'UFC), était expropriée de 55000 acres par le gouvernement. Lorsque la Compagnie United Fruit a été expropriée en vertu du décret 900, les bénéfices de la société, représentant 600.000 dollars, ont été offert à l'achat public, dans des obligations agraires (la somme était en fait une évaluation propre à l'UFC). Cela fît que les dirigeants de l'entreprise, se mirent à se lancer dans une énorme campagne de relations publiques au Guatemala, à l'encontre de la politique du président Arbenz.
Et le 19 décembre 1952, le GTU, "Partido Guatemalteca del Trabajo", le parti communiste Guatémaltèque était autorisé par le président Arbenz.
Le besoin de présenter Arbenz comme un Communiste.
Bien que l'UFC continuait ses opérations de lobbying à la Maison Blanche et au Département d'Etat, il était clair que ni Truman, ni par la suite Eisenhower ne justifierait une action uniquement sur le fait qu'une entreprise Américaine avait été expropriée au Guatemala. Eisenhower avait même dit que "l'expropriation en elle-même n'avait pas, bien sûr, prouvée le Communisme". Cependant, dans le contexte de la guerre froide de l'époque, l'affaire de la United Fruit Compagny a été vu comme un exemple de vouloir s'attaquer au "mode de vie Américain", qui à son tour se trouverait alors menacé par l'ennemi du moment, c'est-à-dire les communistes. Ainsi, au travers d'une affaire privée entre une entreprise Américaine et un état étranger, la mésaventure de l'UFC était devenue une menace pour les intérêts nationaux et la securité des Etats-Unis. Ce lien avait été établi officiellement et régulièrement entretenu par John Foster Dulles (le frère de Allen Dulles) du Département D'Etat, qui avait déclaré que même si l'UFC avait récupéré ses bénéfices: "Le problème concerné resterait le même aujourd'hui autant que la présence d'infiltration communiste au Guatemala. C'est là le problème, pas la United Fruit Compagny".
Les inquiétudes de l'Administration Américaine.
Dès 1950, les responsables Américains ont vu le gouvernement du président Arbenz avec une certaine inquiétude. Bien qu'il ait été élu par le peuple en 1950, l'influence communiste de plus en plus croissante au sein de son gouvernement avait donné lieu à des préoccupations aux Etats-Unis. Par le fait que Arbenz avait établi une alliance avec les communistes. En outre, la politique de Arbenz avait contrecarré les intérêts des entreprises Américaines au Guatemala, une réforme agraire radicale avait appelé à l'expropriation et la redistribution d'une grande partie des terres de la United Fruit Company. Bien que la plupart des responsables Américains reconnaissaient que la présence d'un gouvernement hostile au Guatemala par elle-même ne constituait pas une menace directe à la sécurité des Etats-Unis, les événements, replacés dans le contexte de la lutte anti-communiste de la Guerre Froide, appelait à une risposte. Ils craignaient surtout que le Guatemala puisse devenir un partenaire commercial exclusif de l'URSS, à partir duquel les Soviétiques pourraient étendre leur influence anti-Américaine pro-communiste, dans toute l'Amérique du Sud.
Thomas G. Corcoran, conseiller spécial et lobbyist de la "Union fruit Compagny" rencontrera Allen Dulles, qui travaillait étroitement avec la CIA depuis sa création. ce dernier avait représenté la UFC en 1930 et avait été chef de station de l'Office of Stratagic Service en Suisse pendant la guerre (OSS qui était l'ancêtre de la CIA). Corcoran lui demandera de mettre au point un plan pour lutter contre l'influence communiste au Guatemala. L'Office of Policy Coordination, Bureau de la Coordination des Politiques (OPC) de la CIA, à l'époque sous la direction de Franck Wisner, demandera en août 1950 à la Division de l'Amérique Latine de l'OPC, d'inclure désormais le Guatemala dans un programme de contre-propragande et de subversion dans les zones où les agents communistes pourraient frapper en temps de guerre. Le premier se rendir à Guatemala City sous couverture de travailler avec l'Institut d'Histoire et d'Antropologie du Guatemala.
La CIA en concluera au début 1952 que Arbenz était "une menace potentielle pour la sécurité américaine... ...en s'engageant dans une relation ouverte avec le communisme international". Tout en reconnaissant que s'il y avait de puissants adversaires anti-communistes dans l'Administration, ils ont été eparpillé, rendant l'opposition au communisme inefficace. Avec le décret 900 et la réforme agraire qui était annoncé, l'Agence a vu ce que les communistes avaient une excellente possibilité d'étendre leur influence sur la population dans le milieu rural. L'Agence a sérieusement commencé à réfléchir à la question et envisagé des plans pour lutter contre cette "menace" communiste aux porte des Etats-Unis.
La CIA, ainsi que la communauté du Renseignement en générale, avaient tendance à soutenir l'idée que le Guatemala, par le régime de Arbenz, était en train de tomber rapidement sous l'influence des communistes. Le Directeur de la CIA (DCI) Walter Bedell Smith et d'autres responsables de l'Agence croyaient que la situation appellait à des mesures radicales. Leur évaluation était que sans aide extérieur, l'opposition Guatémaltèque resterait incompétente, désorganisée et inefficace. Les éléments anti-communistes: l'église catholique, les propriétaires fonciers, les intérêts commerciaux, le syndicat des travailleurs de chemin de fer, des étudiants universitaires, et l'armée; étaient prêts à empêcher une adhésion du pouvoir à l'idéologie communiste, mais ils avaient reçu à ce moment peu d'aide extérieure concrète.
Le 10 juillet 1952, Thomas C. Mann, à la tête du Service de l'Amérique Centrale du Département d'Etat, rencontra Allen Dulles, devenu depuis directeur-adjoint de la CIA, pour lui demander de mettre au point un plan pour renverser le président Arbenz.
D'autres responsables Américains, en particulier au Département d'Etat, tout en souhaitant une intervention clandestinne, avaient néanmoins voulu garder une approche plus prudente. Le Bureau des Affaires Inter-Américaines, par exemple, n'a pas voulu présenter le rapprochement entre le Guatemala et l'URSS, comme une peur qui alarmerait les dirigeants des Etats-Unis. Il voulait une politique de persuasion ferme, mais avec de la retenue. Pour obtenir toute la coopération possible, dans l'espoir de la conclusion de d'alliances militaires d'assistance et de défense du Guatemala avec le Salvador, le Nicaragua et le Honduras. Bien que la position du Département d'Etat est devenu la politique Américaine officielle pour le public, l'évaluation de la situation par la CIA a bénéficié du soutien de l'administration Truman. Cela a conduit à l'élaboration d'un programme d'action secrète visant à renverser le gouvernement Arbenz, qui prendra le nom de PBFORTUNE (1).
Castillo Armas est présenti pour remplacer l'actuel dirigeant.
En prison au Honduras en 1949, après un complot avorté contre Arevalo, les Américains virent en la personne de Castillo Armas, une alternative possible au président Arbenz. Truman a autorisé le directeur de la CIA Bedell Smith, à prendre contact avec Armas. Le Chef de la "Hémisphère Occidental Division" de la CIA, J.C. King, apportera le 9 juillet 1952 au directeur-adjoint de la CIA Allen Dulles, une proposition de fourniture d'armes et d'argent pour Armas. Enfin Smith reçu confirmation que le ministère des affaires étrangères Américain était favorable à cette idée, avec l'approbation de l'opération par le Département d'Etat le 9 septembre.
La préparation de l'opération.
Le projet de l'opération sera évoqué pour la première fois à l'initiative de M. Hedden, Tom Corcoran et une autre personne dont l'identité nous est toujours inconnu (le nom est encore censuré dans les documents déclassifiés et ce n'est pas le seul). Il approchèrent le directeur de la CIA avant le 12 mars 1952, en demandant une aide pour Castillo Armas et le mouvement Cordova Cerna. Après des vérifications et des demandes de renseignements auprès d'agents sur place, les détails du plan seront reçus par le général Edson, qui était conseiller militaire du président Truman. Le 10 mai, Hedson demanda des précisions, par l'envoie d'un agent au Honduras pour rencontrer Castillo. Les premiers rapports de la rencontre arrivèrent du Salvador le 23 juin 1952.
Après une visite à Washington par le président Nicaraguayen Anastasio Somoza en avril 1952, à laquelle Somoza se vantait d'avoir fourni des armes aux partisans Guatémaltèques de Carlos Castillo Armas en exil, qui pourrait renverser Arbenz, le président Harry Truman, informé du projet, a demandé à Smith, directeur de la CIA, d'en étudier la possibilité. Smith a envoyé un agent, sous le nom de code "Seekford", pour contacter les dissidents Guatémaltèques au sujet d'une action armée contre le régime Arbenz. Après avoir vu son rapport, Le chef de la Division de la Direction des Plans (DP), a proposé au directeur-adjoint de la CIA Allan Dulles, que l'Agence offre à Castillo Armas des armes et 225.000 dollars et que le Nicaragua et le Honduras fournissent pour les Guatémaltèques un appui aérien.
Le directeur de la CIA donnera son approbation à PBFORTUNE le 18 août 1952. De son côté, le Département d'Etat approuvera officiellement la demande d'ouverture de l'opération de la CIA pour aider les exilés de Castillo à renverser Arbenz au Guatemala. Ce sera le Sous-Secrétaire d'Etat David Bruce, qui signera l'ordre d'execution du projet PBFORTUNE le 9 septembre 1952. Et le projet sera approuvé par le Directeur de la CIA le 18 septembre. L'opération obtiendra également l'autorisation du président des Etats-Unis Truman.
La fourniture d'armes pour Castillo Armas.
J. M. King, agissant selon le plan établi, a commencé à faire parvenir des armes pour les rebels de Castillo Armas. Il enverra des armes de contrebande saisies lors de perquisitions par les autorités portuaires de la ville de New York: 250 fusils, 380 pistolets, 64 mitraillettes et 4.500 grenades, reconditionnées dans des caisses de pièces détachées agricoles. Les armes transiteront par la Nouvelle-Orléans pour arriver au Nicaragua.
La constituion d'une liste des individus pouvant être assassinés.
Dans le plan du projet PBFORTUNE, il avait été prévu de faire des propositions d'assassinat ciblés. Plusieur mois avant même l'approbation de l'opértation, les officiers de la "Direction des plans" ("DP") avaient déjà compilé une liste de cibles. Cette première iste avait été établie d'après une ancienne liste de communistes réalisée par l'armée du Guatemala en 1949 et d'information obtenues par la "Direction du Renseignement". En janvier 1952, les officiers de la DP étaient en mesure de proposer une "Liste de communistes de haut vol que le nouveau gouvernement désirerait éliminer immédiatement en cas de succès du coup d'état anti-communistes".
Le Quartier Général de la CIA reçu la liste, et une personne ou un service qui n'est pas identifié (l'information est encore censurée), a vérifié la liste en recommandant des ajouts et/ou des suppressions de noms. Le QG avait seulement émis une requête à la personne ou service qui vérifiait la liste, en demandant d'y ajouter 16 individus communistes et/ou sympathisants, "que le nouveau gouvernement désirerait voir immédiatement incarcérés à la suite du succès du coup d'état". Et les agents anti-communistes à Guatemala City, consultés eux-aussi pour la constitution de la liste, demanderont à leur tour d'y ajouter trois noms.
Pour sa part, "Seekford", l'agent de liaison sur le terrain avec Castillo Amas, transmettra à la CIA une liste de cibles écrite par ce dernier. Cette liste appelait à l'execution, sur ordre de l'exécutif, de 58 Guatemalais (qui seront dénommés, de "Catégorie 1"); et de l'emprisonnement ou l'exil de 74 Guatemalais supplémentaires (qui seront dénommés, de "Catégorie 2").
Seekford rapportera le 18 septembre 1952, que le général Rafael Trujillo, le dictateur de la République Dominicaine, demandait l'aide de Castillo Amas pour éliminer 4 Dominicains résident au Guatemala, quelques jours avant le jour-J du coup d'état. Amas acceptera, mais ne voudra pas que les quatre individus en question ne soit éliminé avant le jour-J, pour raisons de sécurité. De plus, le plan prévoyait d'autre actions similaires de ce type, et que des équipes spéciales étaient déjà à l'entrainement.
Le programme n'aura duré qu'à peine un mois.
Après avoir tout juste débuté, ce plan initial a été finalement abandonné un mois plus tard le 8 octobre 1952, sur une demande du Secrétaire d'Etat Dean Acheson, qui avait changé d'avis pour plusieurs raisons de politiques étrangères, liées au pacte de Rio. Le pacte de Rio signé en 1947 avait créé "l'Organisation of American State", "l'Organisation de l'Etat Américain" (OAS), où chaque membres avait l'obligation se défendre mutuellement en cas d'attaque armée, de l'un d'entre-eux. L'OAS avait été reconnue par les Nations-Unies et avec cette alliance militaire de défense, une action militaire contre le gouvernement du Guatemala, aurait pu être tuée dans l'oeuf, au cas où les autres pays d'Amérique Latine, auraient, dans le respect du pacte de Rio, lutter contre les forces rebelles de Armas. sans compter un échec du plan, cela aurait pu remettre en cause toute la politique étarngère des Etats-Unis en Amérique Centrale des vingt dernières années. Et renverser un chef d'état était une chose, mais le Département d'Etat estimera que le projet pourrait déstabiliser la région. Le projet PBFORTUNE à peine commencé fût donc officiellement abandonné.
De plus le président Truman, à la veille des futures élections présidentielles, ne voulait pas qu'une opération de coup détat contre un pays étranger ne lui fasse une mauvaise publicité et puisse lui peut-être lui faire perdre sa réélection en 1953.
L'anbandon aussi rapide du projet sera une surprise pour la CIA, mais elle savait que la question d'un coup d'état, continuerait de faire son chemein et redeviendrait au goût du jour plus tard. L'agence préférera en secret, de continuer de garder Castillo Armas, comme meilleur le candidat au remplacement d'Arbenz. King poursuivit son soutien à Armas en lui expédiant des armes autant que possible par la zone du canal. Et il fera aussi donner à Armas 3000 dollars par semaine pour entretenir son désir de colaborrer avec l'Agence. Le directeur Smith, continuera ainsi cette partie de l'opération, en espérant que peut-être la nouvelle Administration Eisenhower, aurait plus le désir d'intervenir (ce qui sera la cas).
L'Administration Eisenhower estimera que le Guatemala était "en miniature tous les clivages sociaux, les tensions et dilemmes de la société occidentale moderne attaquée par le Virus communiste". Elle en conluera que "nous devrions considérer le Guatemala comme une zone de prototype pour des moyens d'essai et méthodes de lutte contre le communisme". Eisenhower choisit cette option, par l'action clandestine.
Informé de la fin officiel du projet, Castillo Armas pensa un instant continuer seul sa tentative de coup d'état, mais préféra ne pas se lancer dans une révolution sans le support de la CIA.
Après la fin de l'opération PBFORTUNE, des plans d'assassinats continueront à être préparés. Le projet de coup d'état au Guatemala sera reprise en septmbre 1953, avec une autre autre opération qui prendra le relais, sous le nom de "PBSUCCESS" (2).
(1) Le préfixe "PB" indiquait que l'opération devait être réalisée au Guatemala. En effet, dans la nomenclature de référencement des dénominations de la CIA, chaque pays se voit attribuer un code abrégé. "PB" est celui utilisé pour désigner la république de Guatémala.
(2) Pour plus d'informations, voir "Les Black Program: Le Projet PBSUCCESS".
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