Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 28 octobre 2013

L’armée suisse simule l’attaque d’une France surendettée


Dans un nouvel exercice de l’armée, le Jura français rebaptisé «Saônia», appuyé par la Brigade libre de Dijon, menace d’attaquer la Suisse si elle ne reprend pas une partie de sa dette.

L’exercice militaire Duplex-Barbara n’a rien à envier aux scénarios de jeux vidéo.
Image: Christian Beutler/Keystone




Stabilo Due, qui prévoyait le chaos social européen et l’afflux de réfugiés, avait fait le tour du monde en 2012. Duplex-Barbara, le nouvel exercice des Brigades blindées, se projette dans une Europe décimée par une longue dépression. «Saônia», Etat ruiné situé dans l’actuel Jura français, accuse la Suisse d’être responsable de son déclin. La Brigade de Dijon, organisation paramilitaire, menace d’envahir la Suisse si elle n’éponge pas la dette saônienne.

Menace crédible

Le brigadier Daniel Berger réfute toute provocation: «L’exercice n’a strictement rien à voir avec la France. Il a été préparé alors que les relations franco-suisses étaient moins tendues. Des villes françaises sont citées uniquement pour donner des échelles réelles aux soldats.»

Trois points de passage

L'exercice, appelée Duplex-Barbara, est fondé sur une invasion de la «Saônia», soit le territoire du Jura français, à partir de trois points de passage, proches de Neuchâtel, Lausanne et Genève, selon une carte reproduite par le journal, qui a pu consulter les détails de l'opération.

Une organisation paramilitaire proche du gouvernement de la Saônia, et appelée BLD (Brigade Libre de Dijon) veut «venir chercher l'argent que la Suisse a volé à Saônia», selon l'exercice militaire et organise des attentats en Suisse.

Afflux de réfugiés en 2012

En 2012, l'exercice militaire suisse, appelé «Stabilo Due», prévoyait la chute de l'euro, entraînant un chaos social en Europe et un afflux de réfugiés en Suisse.

Selon Daniel Berger, commandant de la brigade blindée suisse, «l'exercice n'a strictement rien à voir avec la France que nous apprécions, il a été préparé en 2012, alors que les relations fiscales franco-suisses étaient moins tendues».

"Imagination débordante"

Le Monde salue "l'imagination débordante" de l'état-major suisse, et rappelle que le précédent exercice militaire, Stabilo Due, avait aussi fait beaucoup parler de lui l'année dernière.

"Cocasse" pour France TV Info, digne du dernier "blockbuster vidéoludique" pour France 24, "farfelu" pour L'Est Républicain... Moins que l'idée d'une déroute financière de la France, c'est surtout celle d'une guerre avec le voisin helvétique qui paraît improbable:

"Une France (...) éclatée qui, soudain, s'en prend à... la Suisse", raille France TV Info. "Interdit de rire", persifle de son côté Rue 89, ajoutant: "Rappelons que la Suisse est un pays neutre, sauf... pour les banques."

Considérations géographiques

Les journaux des régions concernées par ce plan fictif s'attachent quant à eux davantage aux détails: ainsi, Le Bien Public s'intéresse à la "Brigade de Dijon", une organisation paramilitaire qui menacerait d’envahir la Suisse.

"On distingue clairement Dijon, Besançon ou encore Pontarlier, puis la frontière et les flèches mimant l’invasion par trois points du Haut-Doubs en direction de Neuchâtel et Lausanne", décrit pour sa part un Est Républicain stratège.