Fin juillet, cinq personnes, dont une journaliste belge et un responsable d'une société de sécurité, se sont présentés dans un aéroport belge. Objectif de l'équipe: tenter de faire passer plusieurs objets prohibés pour révéler d'éventuelles lacunes de sécurité. Un objectif partiellement réussi, puisque sur les huit objets volontairement cachés, seuls cinq ont été interceptés.
Une grenade, une machette, un couteau et une arme démontée ont ainsi été pris dans les mailles du filet, à la différence d'un couteau et d'une réplique de 450 grammes d'explosifs. Une quantité suffisante pour «faire exploser deux avions au sol», selon les médias belges. Cachés dans le soutien-gorge de la journaliste pour le premier et dans un sac photo pour le second, tous deux n'ont pas été détectés. Le sac contenant les explosifs «est même passé sans même être ouvert», s'étonne la journaliste.
60% des objets interdits non détectés
Pour David Gering, directeur commercial de Charleroi, cité par «Le Soir», «le risque zéro n'existe pas». Alors que les journaux du groupe Sudpresse affirment ce mercredi que cette faille de sécurité a été découverte au sein de l'aéroport de la Grande Région, le responsable a refusé de confirmer, même s'il reconnaît que «l'aéroport de Charleroi, comme celui de Zaventem et tous les autres aéroports» engagent des sociétés externes pour contrôler le travail des sous-traitants.
Alors que selon la société qui a participé aux tests avec la journaliste belge, 60% des objets illicites introduits dans les aéroports, en moyenne, ne sont pas détectés, le responsable du site de Charleroi affirme que depuis 10 ans, la fréquentation de l'aéroport n'a cessé d'augmenter et «qu’aucun problème grave lié à la sûreté» n’a été relevé.