Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

samedi 3 août 2013

Clooney utilise ses cachets pour jouer à l'espion


"Une grande partie de l'argent gagné dans les publicités Nespresso sert à garder un satellite au-dessus des frontières nord et sud du Soudan pour surveiller Omar el-Bechir", dictateur soudanais, explique le comédien.

"Le monde les regarde"

Lancé fin 2010, le programme The Satellite Sentinel Project visait à l'origine à prévenir et dénoncer les éventuels actes terroristes, génocides, crimes de guerre, dont le régime de Khartoum aurait pu se rendre coupable avant le référendum sur l'autodétermination du 9 janvier 2011 au Soudan du Sud. Maintenu depuis l'accession à l'indépendance de ces régions, il continue de surveiller les agissements des armées et milices du Nord.

"Le gouvernement de Khartoum a armé des milices dans les régions limitrophes attaquées, l'aviation gouvernementale a bombardé les zones frontalières, et les deux parties ont massé des unités militaires et de l'équipement tout le long de la frontière. Nous voulons que les auteurs potentiels de génocide et autres crimes de guerre sachent que nous surveillons, le monde les regarde", argumente George Clooney.


"Bienvenue dans mon monde, M. le criminel"

La situation amuse beaucoup George Clooney, comme il l'a expliqué au Guardian. "Il [Omar el-Bechir, NDLR] a fait un communiqué à ce sujet en déclarant que je l'espionnais et me demandant quelle serait ma réaction si une caméra me suivait partout où j'irais et je lui ai répondu : Eh bien, bienvenue dans mon monde, M. le criminel de guerre", s'est amusé l'acteur dans les pages du quotidien.

Sous le coup d'un mandat d'arrêt international émis en 2009 et 2010 pour crimes "de guerre et génocides" dans la province du Darfour, Omar el-Bechir ne quitte presque plus son pays. C'est d'ailleurs au Darfour que l'intérêt de George Clooney pour le Soudan s'est développé. Sensibilisé par son père Nick (lui-même impliqué de longue date dans des actions humanitaires dans la région), le comédien a notamment produit en 2007 un documentaire intitulé "Darfour : du sable et des larmes" qui détaillait les causes du génocide.