Emission Motus et bouche cousue
Bunker de l'armée secrète P-26 près de Gstaad dans l'Oberland bernois. [Keystone]
Septembre 1990. La Suisse découvre qu’elle a, depuis un peu plus de 10 ans, une armée secrète. Son nom : P26. Effectif : 400 femmes et hommes. Sa mission : mener des opérations de guerre psychologique et de sabotage en cas d’invasion de la Suisse. Son chef : un certain Rico, en fait Efrem Catelan, 48 ans docteur en droit et colonel d’infanterie dans l’armée.
Comment une telle armée secrète a-t-elle pu émerger en Suisse ? Comment étaient recrutés leurs membres ? Quels étaient leur profil et leurs motivations ? A quel entraînement étaient-ils astreints? Comment le secret était-il gardé entre les membres du P26 et vis-à-vis du reste de la population?
Lorsque les premières manchettes des journaux révèlent l’existence de la P26, le scandale est énorme. Il faut dire qu’à l’époque on est en pleine affaire des fiches et près d’un million de personnes viennent de découvrir qu’elles ont fait l’objet d’une surveillance et d’un rapport de la part des polices cantonales et fédérale. Autre sujet d’inquiétude et de colère : le parlement ignore tout de l’existence de la P26, de même, qu’une partie du Conseil fédéral.
Invités :
Jean-Philippe Aeschlimann, alias Guy, membre de la P26.
Jacques-Simon Eggli, conseiller national libéral, qui a fait partie du groupe 426, un organe consultatif secret composé de la petite dizaine de parlementaires fédéraux qui étaient au courant de l’existence de la P26.
Martin Matter, historien et journaliste à la Basler Zeitung aujourd’hui à la retraite. Auteur de « P-26, die Geheimarmee, die keine war », Hier + Jetzt, 2012. Traduction française en cours. « Le faux scandale de la P26 et les vrais préparatifs de la résistance », à paraître aux éditions Slatkine.
Cyril Dépraz
RTS.ch
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