Le ministre de l’intérieur a annoncé une réforme du renseignement intérieur.
En 2008, la modernisation de la DST était devenue nécessaire. La DCRI avait alors été créée, au grand dam des RG lésé dans cette restructuration. Depuis cinq ans, l’affaiblissement du renseignement intérieur de proximité s’est fait ressentir, les SDIG faisaient de la figuration. Les services de renseignement intérieur ont été pointés du doigt à plusieurs reprises pour ne pas avoir su détecter en amont des mouvements sociaux : extrémistes sur une mosquée à Poitiers, émeutes lors de la remise d’un trophée au PSG au Trocadéro, et surtout l’affaire Merah.
Cela faisait beaucoup. Pour y remédier, Jean-Jacques Urvoas proposait plusieurs réformes dans son rapport rendu public le mois dernier. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été vite entendu, mais pas forcément pour concrétiser toutes les propositions. Manuel Valls a ainsi annoncé la création à venir de la Direction Générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) placée directement sous l’autorité du ministre de l’intérieur.
Aussi est-il question d’établir un plan de recrutement pour ouvrir 430 postes contractuels sur cinq ans, pour un budget compris entre 40 et 60 millions d’euros, à des spécialistes de haut niveau : hacker, interprète d’une langue rare. Ils sont déjà nombreux à se bousculer chaque année, directement auprès du bâtiment de Levallois Perret ou par voie postale, pour tenter leur chance. Avis aux amateurs.
Les SDIG et la DRPP restent en place en l’état actuel des choses mais changent de nom en un service central de renseignement territorial. Rien n’est prévu pour l’instant pour mieux contrôler le travail des services de renseignement, seule la création d’une inspection générale des services de renseignement a été décidée. Pour le reste, rendez-vous au 31 décembre 2015, date à laquelle expire la loi antiterroriste sur la collecte des données.