Jeudi soir, Le Guardian et le Washington Post révélaient que la National Security Agency (NSA), une des principales agences fédérales américaines de renseignement, fouille directement dans les e-mails, documents, photos, vidéos et autres données privées gérées par Facebook, Google, Microsoft, Yahoo, PalTalk, AOL, Skype, YouTube et Apple via un programme de surveillance appelé Prism.
Edward Snowden alias « Verax », est la source de cette info – un administrateur et consultant en sécurité informatique de 29 ans qui travaillait depuis quatre ans comme contractuel à la NSA. Il dit vouloir « informer les gens de ce qui est fait en leur nom et contre eux ». Ses révélations créent des remous jusqu’en Europe.
Le programme s’appelle Prism, et permettrait à la NSA d’accéder aux e-mails, documents, photos, vidéos et autres données privées des utilisateurs de ces services internet. Ed Snowden a diffusé les images d’une présentation PowerPoint, classée top secret et datée d’avril 2013, qui vante le programme mis en route il y a six ans et ses résultats.
"Ils peuvent littéralement regarder vos idées se former au fur et à mesure que vous les tapez sur votre clavier." affirme-t-il.
Prism serait devenu la principale source de données brutes de la NSA et serait devenu du même coup le fournisseur le plus important d’informations à destination de la Maison Blanche, via le fameux «daily brief», le bulletin ultrasecret qu’on remet chaque matin au Président. Selon les diapos du PowerPoint, Microsoft a été la première firme associée au programme, en décembre 2007.
Il était introuvable lundi. Le personnel du luxueux hôtel de Hong Kong dans lequel l’informaticien de 29 ans s’était réfugié a indiqué que ce dernier avait rendu sa clé à midi.
Ewen MacAskill, journaliste du Guardian, a déclaré que Snowden se trouvait toujours à Hong Kong.
"Il n’avait pas de projet. Il avait réfléchi dans le détail à la manière d’organiser la fuite des documents, puis il a décidé de sortir de son anonymat. Mais la suite de son plan est toujours demeurée vague", a dit MacAskill.
Le département de la Justice a confirmé l’ouverture d’une enquête qui pourrait aboutir à des poursuites judiciaires. Elles seraient basées sur le même texte de loi que pour Bradley Manning : l’Espionage Act de 1917.
Dans les semaines et mois à venir, de nouvelles révélations seront divulguées.