Photo : Siège de la NSA à Fort Meade aux Etats-Unis
Un vaste programme de surveillance d’internet a été révélé aux Etats-Unis.
Coup de tonnerre aux Etats-Unis et partout le monde après que le Washington Post et le Guardian révèlent que l’administration américaine surveille de très près les communications, en particulier sur internet. Des information confirmées par le directeur national du renseignement James Clapper. Ainsi, un programme secret nommé Prism est mis en oeuvre par les agences de renseignement américaine, NSA en tête, pour absorber quotidiennement le flux de communications suspectes dans le pays. Pour ce faire, des accords secrets ont été passés avec Microsoft, Facebook, Google, Yahoo ou encore Skype. Tout y passe : photos, vidéos, emails, nom d’utilisateur et mot de passe. Un système qui rejoint sensiblement le réseau Echelon connu pour surveiller les communications dans le monde à travers un partenariat entre plusieurs pays.
Mais est-ce une réelle surprise ?
Pas vraiment lorsque l’on mesure les ressources humaines et techniques mises en oeuvre aux Etats-Unis au nom de la lutte antiterroriste bouleversée après le 11 septembre 2001. La NSA compte plusieurs dizaines de milliers d’employés (son QG à Fort Meade comprendrait 14 000 personnels), elle occupe tout le spectre du renseignement technique (COMINT, SIGINT, ELINT). Chaque jour, ce sont des millions de données traitées, triées et archivées par la NSA grâce à des mots clefs et des IP traquées. Joint par nos soins, un ancien membre des services de renseignement français nous a expliqué que « les services peuvent jeter un coup d’oeil à votre activité sur internet. Pour autant, on ne met pas sur écoute ou on ne surveille pas en permanence monsieur tout le monde ».
Et en France, les communications sur internet sont-elles surveillées ?
Bien sûr que oui et ce n’est pas un secret de polichinelle. Pour s’en convaincre, il suffit de lire la dernière audition du précédent directeur de la DGSE, Erard Corbin de Mangoux, que l’on peut lire ici. Il explique que la DGSE « recueille le renseignement par tous les moyens, notamment en disposant d’une centaine de postes à l’étranger et en diligentant entre 1500 à 1800 missions par an. S’agissant des moyens techniques, nous disposons de l’ensemble des capacités de renseignement d’origine électromagnétique (ROEM). À la suite des préconisations du Livre blanc de 2008, nous avons pu développer un important dispositif d’interception des flux Internet ». Et pour s’assurer d’un bon recoupement des informations recueillies, la DGSE bénéficie d’accords avec 200 de ses homologues partout le monde. Rappelons que la DGSE est un service de renseignement extérieur, la DCRI s’occupe quant à elle de la sécurité intérieure avec des moyens comparables pour surveiller les réseaux en France dans le cadre de la lutte antiterroriste.
Alors doit-on s’en inquiéter ? Pas vraiment, si l’on a rien à se reprocher. Gardons simplement en tête que tout se qui passe par le numérique est vulnérable à un moment où un autre.