Lee Rigby
Le militaire britannique qui a été sauvagement assassiné en plein jour, dans le quartier londonien de Woolwich, le 22 mai, a été identifié. Il s’agit du soldat Lee Rigby (photo ci-dessus), du 2e Bataillon du Royal Regiment of Fusiliers. Engagé dans la British Army en 2006, à l’âge de 19 ans, il avait notamment servi à Chypre et en Afghanistan. Marié, il était le père d’un petit garçon de deux ans.
Quant à ses deux meurtriers, qui appartiennent à la mouvance jihadiste, des détails à leur sujet commencent à émerger. L’un deux a été formellement identifié : il s’agit de Michael Adebolajo, 28 ans, est d’origine nigériane. Converti à l’islam il y a une dizaine d’années, il avait été interpellé en 2006 lors d’échauffourées entre des islamistes radicaux et des policiers britanniques.
D’après The Times, il avait été arrêté une seconde fois lors d’une tentative pour rejoindre les milices Shebab, proches d’al-Qaïda, en Somalie. Enfin, il aurait fréquenté l’organisation islamiste al-Mouhajiroun, désormais interdite au Royaume-Uni. Cela étant, peu d’informations concernant son acolyte ont été pour le moment donnés. Les deux hommes, blessés lors de leur arrestation, seront interrogés quand leur état le permettra.
Toutefois, la police britannique a procédé à plusieurs perquisitions et placé en garde à vue un homme et une femme, tous deux âgés de 29 ans. Ce qui accréditerait l’hypothèse d’un complot plus vaste.
Quoi qu’il en soit, et étant donné que le parcours de Michael Adebolajo ne pouvait pas laisser indifférent les services de sécurité d’outre Manche, la presse britannique cherche à savoir pour quelles raisons les intentions des deux meurtriers n’ont pas pu être déjouées.
“Les tueurs étaient sous surveillance, alors pourquoi le MI5 n’a pas agi ?” s’interroge ainsi le Daily Express. Le quotidien The Guardian indique de son côté que Michael Adebolajo s’était plaint d’être harcelé par le MI5 après avoir attiré l’attention de ce service, il y a 3 ans. Qui plus est, affirme également le journal, lui et son complice avaient été estimés comme étant “secondaires”.
Cela étant, le gouvernement britannique a reconnu que les informations publiées dans la presse n’étaient “pas fausses” et promis l’ouverture d’une enquête parlementaire pour déterminer d’éventuelles failles dans les services de renseignement et de police, tout en faisant valoir la difficulté de prévoir de tels actes.
“J’ai rencontré des spécialistes de la sécurité expliquant combien il était difficile de contrôler tout le monde dans une société libre. Il y a un monde entre avoir des positions extrémistes et commettre un meurtre”, a ainsi affirmé Eric Pickles, le ministre des Collectivités locales.
En clair, nous ne sommes pas encore dans le monde de “Minority Report”… Ancien chef du contre-terrorisme au MI6, le service de renseignement extérieur du Royaume-Uni, Richard Barrett a expliqué, qu’effectivement, il reste “incroyablement difficile” de prévenir ce genre de drame. Selon lui, les deux meurtriers “viennent probablement d’un petit groupe sans liens avec l’étranger ou sans liens plus larges au Royaume-Uni qui attireraient davantage l’attention des forces de sécurité.
“Quand est-ce qu’une personne exprimant des points de vue radicaux (…) devient un extrémiste violent ? Pour trouver des indices, (…) je pense que c’est extrêmement difficile”, a estimé M. Barrett. “C’est une chose de noter leurs noms, c’en est une autre d’agir pour suivre leurs déplacements” a-t-il ajouté.