Après des semaines de tension avec Séoul et Washington, le Commandement suprême nord-coréen a baissé son niveau d’alerte concernant les unités de missiles stratégiques et d’artillerie et procédé au retrait des deux missiles balistiques de moyenne portée de type Musudan qui avait été déployés dans le nord-est du pays.
C’est dans ce contexte de détente relative que le ministre nord-coréen des armées, Kim Kyok-sik, considéré comme étant un “faucon” au sein du régime de Pyongyang, a été prié de faire ses cartons seulement six mois après avoir pris ses fonctions. Il a été remplace, d’après l’agence officielle KCNA, par Jang Jong-nam, dont on ne sait pas grand chose, si ce n’est qu’il a commandé le 1er corps de l’armée populaire nord-coréenne, qu’il a atteint le grade de général 3 étoiles et qu’il est âgé d’une cinquantaine d’années.
“Nous ne savons pas si ( Jang Jong-nam) est moins ‘dur’”, a commenté Kim Min-Seok, le porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense. “Le fait d’avoir un nouveau point ne signifie pas que la ligne entière change. Nous avons besoin de plus de temps pour juger de la direction générale”, a-t-il ajouté.
Les raisons qui ont poussé Kim Kyok-sik vers la sortie demeurent obscures. Aurait-il été tenu pour responsable d’un quelconque dysfonctionnement au sein de l’armée nord-coréenne? S’agit-il d’une incompatibilité d’humeur avec Kim Jung-un, le chef du régime?
En attendant, aussi bien la Corée du Sud que les Etats-Unis n’entendent baisser la garde. Les deux pays ont entamé de nouvelles manoeuvres navales, avec le concours du porte-avions américain USS Nimitz. Il s’agit-là d’un exercice qui a lieu tous les ans. Et, comme d’habitude, Pyongyang n’a pas lésiné sur la critique. “Nous continuerons de prendre des mesures d’autodéfense puissantes aussi longtemps qu’ils s’attachent à leur politique d’hostilité vis-à-vis du Nord et à la provocation militaire pour réaliser cette politique”, a ainsi assuré KCNA.
Par ailleurs, le 2 mai dernier, un rapport du Pentagone a estimé que la Corée du Nord représente actuellement la menace la plus sérieuse en Asie, compte tenu de ses efforts pour développer des armes nucléaires ainsi que des missiles balistiques.
Le document a ainsi indiqué qu’un missile balistique intercontinental Taeopodong-2 doté d’une charge nucléaire pourrait, dans un avenir proche, menacer le continent américain
Le Taepodong-2, configuré comme un missile balistique intercontinental et transportant une charge nucléaire, pourrait finalement être en mesure dans un avenir proche d’atteindre le continent américain, selon le rapport du Pentagone.
Les “progrès dans les domaines des missiles balistiques couplés avec ceux dans le nucléaire sont en ligne avec l’objectif déclaré de la Corée du Nord d’être capable de frapper le territoire américain”, est-il écrit dans le rapport. “La Corée du Nord se rapprochera de cet objectif, et ainsi accroître la menace qu’elle fait peser sur les alliées des Etats-Unis dans la région si elle continue de consacrer ses ressources à ces programmes”, peut-on également y lire.