Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mardi 21 mai 2013

La Maison-Blanche espionne-t-elle les journalistes ?


Une semaine après que l'agence Associated Press s'est indignée de la saisie de relevés téléphoniques, une nouvelle affaire embarrasse la présidence. 

Le porte-parole d'Obama a refusé de s'exprimer "sur une affaire en cours" © Jewel Samad / AFP 


La Maison-Blanche est sur la sellette après la révélation d'une nouvelle affaire de surveillance présumée d'un journaliste, une affaire qui concerne un journaliste de Fox News et qui éclate une semaine après que l'agence de presse Associated Press (AP) s'est indignée d'une saisie de ses relevés téléphoniques. Le porte-parole du président Barack Obama, interrogé à de nombreuses reprises sur cette nouvelle affaire lors de son point de presse quotidien lundi, a refusé de s'exprimer sur une "enquête en cours".

"Je partage tout à fait, et je pense que c'est le cas de la plupart des Américains, les convictions du président selon lesquelles nous devons avoir une presse capable d'effectuer du journalisme d'investigation et qu'il nous faut défendre le premier amendement" de la Constitution qui sanctuarise la liberté d'expression, a assuré Jay Carney. Mais, a-t-il ajouté, "je pense aussi qu'il est vraiment important, et je crois que les membres des deux partis (démocrate et républicain) l'ont dit, de faire en sorte que les fuites ne soient pas tolérées, parce que des fuites peuvent mettre en danger des vies (...) et menacer notre sécurité nationale". Puis il a insisté sur le fait qu'il ne pouvait pas s'exprimer "sur une affaire spécifique".

Mails privés

Le Washington Post a affirmé dimanche, documents à l'appui, qu'un correspondant de la télévision Fox News, James Rosen, avait été visé en 2010 par une enquête sur des fuites sur la Corée du Nord impliquant un responsable du département d'État. Le quotidien a affirmé que le parquet fédéral avait utilisé les informations du badge magnétique d'accès de M. Rosen au département d'État, obtenu des relevés téléphoniques pour isoler l'origine des fuites et même obtenu un mandat pour accéder à sa boîte aux lettres électronique privée.

La révélation de cette affaire intervient une semaine après qu'AP eut annoncé que des relevés de 20 de ses lignes téléphoniques, à Washington et New York, utilisées par une centaine de journalistes sur une période de deux mois, avaient été saisis à la demande du parquet fédéral. Pour calmer la controverse, qui s'est ajoutée à l'affaire de Benghazi et au scandale du fisc, la Maison-Blanche a annoncé l'exhumation au Congrès d'une loi sur la protection des journalistes, alors qu'elle a été critiquée dans le passé par les défenseurs de la liberté de la presse pour sa lutte sans merci contre les fuites d'informations confidentielles.