Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 29 mai 2013

Algérie dissolution d’un «Centre» de renseignement parallèle




Y-a-t-il eu un «service» de renseignement parallèle en Algérie ? Le premier ministre, Abdelmalek Sellal, a signé un décret exécutif portant le numéro 13-156 et datant du 15 avril 2013 portant «dissolution du centre opérationnel national d’aide à la décision (CONAD)». Le décret en question a été publié dans le journal officiel le 28 avril.

L’information, rapportée mardi par le quotidien arabophone «El Khabar», est relative à un Centre, qui, depuis sa création en 2003, n’a eu aucune existence publique. En dix ans, aucun ministre n’en a fait référence. C’est l’ancien ministre de l’Intérieur, Nouredine Yazid Zerhouni, qui avait lancé le CONAD. Son décret de création a été signé par l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia le 8 octobre 2003. «Le centre est un instrument d’écoute et de veille et a pour mission de recueillir et d’exploiter toutes les informations se rapportant à la vie du pays susceptibles de prévenir et de faciliter la gestion Evènements de portée nationale risquant de générer une situation de crise et nécessitant pour son règlement une coordination intersectorielle et une prise de décision immédiate», stipule l’article 3 du décret portant création du Centre. Quoi qu’il ait signalé dans son article 4 que «le centre est dirigé par un directeur général assisté de quatre directeurs d’études», jamais les Algériens n’ont eu connaissance des noms de ces derniers. Même si les motivations du Ministre de l’intérieur de l’époque pouvaient être «sincères», puisque officiellement le CONAD a été lancé pour prévenir et le cas échéant organiser les secours en cas de crise grave due à une catastrophe – le Centre a vu le jour après le séisme de Boumerdès – il n’en demeure pas moins que le secret qui l’a entouré laisse dire que, au vu des attributions du Centre relative entre autre à la collecte de l’information sans plus de précisions, ses initiateurs pouvaient éventuellement l’avoir utilisé à d’autres fins qui n’ont rien à voir avec les catastrophes naturelles.

En d’autres termes, il se pourrait que cela soit un service de renseignement parallèle ? A moins que Zerhouni ait voulu lancer ce Centre et que ce dernier n’a jamais vu le jour réellement. En tout cas, beaucoup de choses se passent depuis l’hospitalisation du Chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika au Val-de-Grâce à Paris le 27 avril dernier. La situation politico-institutionnelle s’emballe avec tout ce que cela implique comme «lutte» de positionnement.

Elyas Nour