Dans les premières images vidéo de Djokhar Tsarnaev, des internautes avaient cru reconnaître Sunil Tripathi (à gauche). Cet Américano-Indien a été retrouvé mort mardi 23 avril.
«Il y a encore des personnes d'intérêt aux Etats-Unis auxquelles le FBI voudrait bien parler», a révélé le chef de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, le Républicain Mike Rogers, sur la chaîne de télévision ABC. Il a toutefois refusé de dire combien de personnes pourraient susciter l'intérêt des enquêteurs.
Dutch Ruppersberger, le leader démocrate de cette même commission, a confirmé, précisant sur cette même chaîne que les enquêteurs se penchaient sur «les coups de fil avant et après l'attentat». Les autorités judiciaires ont identifié deux frères, Tamerlan et Djokhar Tsarnaev, comme les auteurs présumés du double attentat, qui a fait 3 morts et plus de 260 blessés le 15 avril, près de la ligne d'arrivée du marathon de Boston.
Tamerlan, 26 ans, a été tué le 19 avril, lors d'une course-poursuite avec la police. Son frère, 19 ans, est détenu dans le centre médical d'une prison fédérale où il a été transféré vendredi, d'un hôpital de Boston où il avait été admis après son arrestation.
«Niveau de sophistication»
Michael McCaul, chef de la commission de la sécurité intérieure de la Chambre, considère que les suspects ont forcément reçu un entraînement, compte-tenu du «niveau de sophistication» du type d'engins, dissimulés dans une cocotte-minute, utilisés dans la double attaque.
«Le fait que la cocotte-minute porte une signature de fabrique, qui renvoie au Pakistan ou à l'Afghanistan, et la manière dont ils ont manipulé ces engins, me fait penser qu'il y a un instructeur» derrière, a-t-il déclaré sur Fox News. Et «la question est de savoir qui est cet instructeur ou ces instructeurs? Sont-ils à l'étranger en région tchétchène ou sont-ils aux Etats-Unis?»
La mère écoutée?
Ces déclarations interviennent alors que, selon CNN, les autorités russes avaient mis sur écoutes téléphoniques la mère des frères Tsarnaev et enregistré une conversation téléphonique où elle parlait du jihad.
Les Russes n'ont communiqué que récemment cette information à leurs homologues américains, selon la chaîne américaine. Un responsable américain a confirmé l'information mais refusé de préciser l'identité du correspondant de Zoubeïdat Tsarnaeva. Interrogé sur ces informations, le ministre de la Justice américain Eric Holder a refusé d'évoquer l'enquête, indiquant qu'elle était «en cours».
Selon des informations de presse, les autorités russes avaient prévenu les Américains que Zoubeïdat Tsarnaeva et son fils aîné avaient été placés sur une liste noire de terroristes faisant l'objet d'une surveillance. Pour M. Rogers, Moscou a encore beaucoup d'informations qui seraient «incroyablement utiles» pour l'enquête.
Echec du partage d'informations
Adam Schiff, élu démocrate de la commission du Renseignement de la Chambre, a affirmé sur CNN que les Russes ne disent pas tout ce qu'ils savent, en particulier concernant la mère. «Il doit y avoir une raison pour laquelle ils l'ont surveillée électroniquement» et «nous ne la connaissons pas», a-t-il dit, «je pense qu'ils en savent plus que ce qu'ils veulent bien nous dire».
Sur CBS, le sénateur républicain Lindsey Graham a vu là «un échec du partage d'informations et de signaux d'alerte évident».