Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

lundi 11 mars 2013

La branche irakienne d’al-Qaïda revendique l’embuscade qui a coûté la vie à 48 soldats syriens


Pour Bagdad, il ne faisait aucun doute qu’un “groupe terroriste infiltré en territoire irakien depuis la Syrie” était le responsable d’une l’attaque commise le 4 mars dernier contre un convoi irakien. Cette embuscade avait fait 57 tués, dont 9 gardes et 48 militaires syriens qui, blessés, s’étaient réfugiés en Irak avant d’être finalement rapatriés dans leur pays.

Seulement, il semblerait que ce soit un peu plus compliqué que cela. En effet, l’Etat islamique d’Irak (ISI), la branche irakienne d’al-Qaïda, a revendiqué cette attaque si l’on en croit un communiqué diffusé sur les sites jihadistes.

“Dans le désert de la province d’al-Anbar, des équipes armées ont réussi à décimer un convoi de l’armée safavide (ndlr, gouvernement chiite) et ses véhicules qui transportaient des membres de l’armée du régime ‘noussaïri’ (ndlr, terme péjoratif désignant les alaouites, dont est issu le président syrien) et des ‘chabbiha’ (ndlr, miliciens pro-régime)”, a fait valoir l’organisation terroriste.

Cette opération a-t-elle été menée en collaboration avec des éléments jihadistes actifs en Syrie, en particulier le groupe Jabhat Al-Nosra? Ce dernier a-t-il trouvé refuge dans la province d’al-Anbar?

Quoi qu’il en soit, faute de trouver une solution au conflit syrien qui amènerait à une transition en bon ordre, le scénario selon lequel la Syrie deviendrait un Etat failli se dessine. Dans le cas où le régime de Bachar el-Assad s’effondrerait brutalement, le pays deviendrait, a estimé, dans les colonnes du quotidien Le Monde, Joseph Bahout, un spécialiste de la région, “l’Afghanistan du Moyen Orient” et déstabiliserait ses voisins.

Et l’Irak est en première ligne. Le pays est toujours traversé par des tensions confessionnelles (éternelle rivalité entre chiites et sunnites) et ce qu’il se passe en Syrie y aura forcément des échos. Qui plus est, la question du pétrole envenime les rapports entre Bagdad et le Kurdistan irakien.